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Alors que la pression se fait de plus en plus forte sur l’un pour désigner son candidat unique à la présidentielle de 2016, l’opinion publique note la montée en puissance du député, Eric Houndété, 52 ans, marié et père de cinq enfants, pur produit de la classe politique. les béninois s’interrogent surtout sur le candidat à la candidature unique de l’un, sur l’homme, son ascension, sa virginité dans les « affaires » éclaboussant çà et là des dirigeants politiques, ses critiques sans calcul de la gouvernance du pays, sa proximité avec les jeunes et le pays profond, ses relations, dit-on, fructueuses avec ses collègues députés de tous bords, la sympathie qu’il émane de lui… bref, bien que visible et connu, les béninois voudraient en savoir davantage sur le premier vice-président du parlement, sa vie personnelle et politique, sa vision et ses ambitions… l’interview qu’il a accordée à notre confrère Health Mag, et que nous publions ci-après en est éloquent.
H.M. Fils d’un syndicaliste, aviez- vous été influencé par l’ascendance ?
E.H. Naturellement ! Mes parents sont porteurs d’un certain nombre de valeurs qu’ils ont tenu à transmettre à leurs enfants. Le travail, la discipline, la détermination, le sens de l’engagement, le respect sous ses diverses formes notamment de l’intérêt général, la foi en son Créateur et la confiance en soi-même sont quelques-unes de ces valeurs dans les- quelles j’ai été moulé. Je leur dois assez et d’ailleurs, je voudrais profiter de l’occasion que vous me donnez pour les remercier une fois encore.
Très jeune, vous étiez déjà engagé dans les mouvements de jeunesse et d’action politique. Aujourd’hui, Vice-président de l’Assemblée Nationale, décrivez-nous votre parcours.
Mon parcours n’a rien d’exceptionnel. Je suis diplômé de l’école polytechnique de l’université d’Abomey-Calavi en électronique puis de l’école nationale d’Administration et de la Magistrature du Bénin, en management de services publics. Je suis également licencié en droit des affaires et carrières judiciaires depuis 1993. Je totalise aujourd’hui 34 années de vie politique et de militantisme au service de mon pays, le Bénin. J’ai, très tôt, commencé à m’intéresser à la politique que je considère comme la clé de voûte du développement. Déjà en 1988, je faisais partie des fondateurs du MAP (Mouvement pour une Alternative du Peuple.
En 1995, le MAP a pris une part active à la création de l’Alliance pour la démocratie en Afrique (AdeMA). C’est un regroupement des forces politiques de gauche. En 2003, nous avons créé l’Alliance Force Clé avec laquelle j’ai été élu député à l’Assemblée nationale. Depuis lors, le peuple béninois m’a régulièrement renouvelé sa confiance au parlement où j’ai notamment fait mes armes au sein de la commission des finances et des échanges (2003-2007 puis 2007-2011) et de la commission des lois, de l’administration et des droits de l’homme (2011-2013). De 2003 à 2007, j’ai dirigé le plus grand groupe parlementaire, “unité nationale”, qui comptait dans ses rangs des députés aussi bien de la majorité que de la minorité. Durant la législature passée, j’ai présidé le groupe parlementaire « union fait la nation » à l’As- semblée nationale. Durant tous mes mandats au parlement, j’ai porté les préoccupations des jeunes, des femmes et de tous ceux que la gouvernance actuelle de mon pays prend insuffisamment en compte dans les politiques publiques. J’ai notamment fait de la sincérité budgétaire et de la transparence dans les comptes de l’état mon cheval de bataille. Pour moi, la loi des finances doit rester un instrument de protection des plus faibles.
Avant mon expérience parlementaire, j’ai créé et dirigé une entreprise de bureautique et d’informatique de 1995 à 2003, où élu Député, j’ai choisi de me mettre au service exclusif de ma communauté nationale. De 2002 à 2003, j’ai exercé au ministère en charge du Plan en tant que conseiller technique à la promotion des initiatives privées. J’ai milité, plusieurs années, au sein de la Jeune Chambre du Bénin où j’ai atteint le grade de Sénateur. Avec cette organisation internationale qui forme au leadership, j’ai notamment appris que « la personne humaine est la plus précieuse des richesses » et que « la liberté des individus et de l’entreprise assure mieux la justice économique ». Marié et père de cinq enfants, je crois profondément aux valeurs de la famille et de justice sociale. Celle-ci est nécessaire au maintien de la force de travail et commence par la définition et la prise en compte du mérite de chacun.
Élu député trois fois successivement, la lutte contre la pauvreté, la justice sociale, l’intégrité des caisses publiques, entre autres demeurent vos précautions majeures de développement.
Absolument ! Pour moi, la notion du bien commun est sacrée. Le sens de mon action au quotidien est de faire en sorte que tous les Béninois vivent mieux dans un pays prospère, bien gouverné sur tous les plans. Certes, le Bénin n’a pas d’énormes ressources au ni- veau de son sous-sol, mais c’est un pays qui dispose de beaucoup d’autres potentialités.
Nous avons de réels atouts qu’il importe de valoriser ; et pour le faire, la justice sociale, la lutte contre la corruption et la gabegie, sont des priorités absolues. Si nous arrivons à le faire correctement, alors nous pourrions lutter efficacement contre la pauvreté et bâtir une nation forte tant sur les plans économique, social que politique. Le développement d’un pays est une question d’organisation, de méthode et de rigueur.
La sauvegarde de l’intérêt général votre leitmotiv. C’est pourtant rare dans le cercle des politiciens ?
C’est vous qui le dites. Je connais des femmes et des hommes politiques qui partagent les mêmes convictions que moi. Ce qu’il y a lieu de faire, c’est de faire en sorte que nos voix dominent et que nos messages soient bien perçus par la population afin qu’elle adhère davantage à cette dynamique prépondérante dans la construction d’une nation prospère et développée. C’est pourquoi, je ne cesse de parler de rassemblement. Notre jeunesse doit se rassembler autour de cet idéal pour aller de l’avant. L’engagement économique, social et politique de chaque Béninois doit viser l’intérêt général.
Vous avez la réputation d’être à la fois un homme posé et passionné. Quelle idée faites-vous de vous-même ?
Je ne me fl atte pas en vous disant que je suis un homme de conviction. Je crois profondément en ce que je fais mais aussi en un lendemain meilleur pour chaque Béninois. C’est un devoir pour chacun de nous de se mettre au service de la nation et du bien commun. Mais, vous conviendrez avec moi que rien de grand ne s’obtient dans la précipitation et l’improvisation, il faut non seulement de la passion vue sous l’angle de la détermination et de l’engagement, mais aussi de la méthode et de la rigueur.
Décrivez-nous votre journée en cinq mots.
Difficile à faire. Mes journées varient selon mes engagements. Mais une chose est sûre quand je me lève le matin, que je sois à la maison ou pas, je prends le pouls de ma famille. J’aime beaucoup échanger avec mon épouse et mes enfants. Par la suite, je me plonge dans le travail. J’estime que pour bien remplir ma mission de parlementaire, je me dois de maitriser chaque dossier qui passe à l’Assemblée nationale. Je consulte aussi beaucoup en échangeant avec mes amis politiques, mes collègues et mes collaborateurs. Je ne manque jamais de descendre sur le terrain pour aller discuter et échanger avec les populations à la base.
En parlant de votre santé êtes-vous prévoyant ?
Je fais de mon mieux en prenant en amont certaines dispositions. C’est surtout mon épouse qui m’aide dans ce sens. Pour être au service de la population, il faut bien avoir une bonne santé en étant bien organisé et en faisant attention à un certain nombre de détails. J’essaie autant que c’est possible de faire attention à ce que je mange. L’alimentation est très importante car notre premier médicament, c’est ce que nous mangeons. C’est vrai qu’il arrive parfois qu’on oublie de s’alimenter compte tenu des charges de la journée.
Quel sport pratiquez-vous ?
Essentiellement la marche. Je fais aussi de temps en temps du footing. il m’arrive égale- ment de faire du fitness à la maison ou dans les salles de sport.
Malgré l’implantation des structures telles que, la Certification ISO, la DANA, le Laboratoire de Sécurité Sanitaire des Aliments (LCSSA) qui ont pour fonction de veiller à la qualité, la traçabilité et l’autorisation des produits, bon nombre de produits douteux sont déversés sur notre marché.Quelle lecture faites-vous de ce phénomène ?
C’est d’abord un problème politique lié à la gestion de nos frontières. Le Bénin fait partie de l’uemoa et de la Cedeao qui sont deux marchés qui prônent la libre circulation des personnes et des biens. Il est donc important que des dispositions idoines soient prises à nos frontières pour que soient assurées la qualité et la traçabilité des différents produits qui entrent sur le territoire national. il faut des décisions politiques pour en arriver là. Les douaniers et les policiers doivent être formés pour veiller à ce que des produits illicites ne rentrent pas dans notre pays. Ils doivent travailler de ensemble avec les structures étatiques agrées dans cette mission de contrôle. Par ailleurs, ces dernières doivent être équipées, comme il faut, en matière de technologie. Nous ne pouvons pas toujours nous permettre d’être en déphasage avec les règles internationales dans ce domaine. C’est un enjeu majeur de santé publique qui nous interpelle tous. Dans ce cas, j’utilise le téléphone et les réseaux sociaux pour être en contact permanent avec elle. C’est indispensable pour moi
Vous êtes père de famille, est-ce facile de concilier vie politique et vie de famille ?
Ce n’est pas toujours évident, mais je m’organise du mieux que je peux. Il arrive que je passe plusieurs jours sans voir la famille. Dans ce cas, j’utilise le téléphone et les réSeaux sociaux pour être en contact permanent avec elle. C’est indispensable pour moi. « Je totalise aujourd’hui 34 années de vie politique et de militantisme au service de mon pays, le Bénin »
Vos combats réussis et vos échecs ?
Vous savez, la vie est faite de hauts et de bas. L’essentiel, c’est d’être fidèle aux va- leurs qui nous caractérisent, à nos idéaux et d’avoir toujours la force et la conviction de se battre pour ses idées. Des échecs, j’en ai eus tout comme des réussites. L’une de mes plus grandes réussites c’est d’avoir su garder la confiance de mes parents et de mes proches. Vous n’êtes pas sans savoir que tout est relatif dans ce bas monde.
Éric Houndété, la perle rare capable de relancer un pays moribond sur tous les plans ?
Hummm !!! Je commencerai par vous dire que relancer ce pays ne sera pas le travail d’un seul homme mais de toute une équipe. Il faut un large rassemblement pour redonner confiance aux Béninois et pour fixer de nouveaux caps pour le pays. Chacun de nous doit être en mesure de prendre ses responsabilités pour travailler à la relance du pays quelle que soit sa position économique et sociale. C’est un devoir impérieux pour nous de mettre toutes les compétences nationales au service du Bénin. Aussi, je ne pense pas que pour être le chef d’orchestre d’une équipe à même de relancer le Bénin, il faut être une perle rare. Ce chef d’orchestre doit plutôt être quelqu’un qui connaît bien le pays, qui ait de l’ambition et qui soit pointilleux sur l’intérêt général. cer le Bénin, il faut être une perle rare. Ce chef d’orchestre doit plutôt être quelqu’un qui connaît bien le pays, qui ait de l’ambition et qui soit pointilleux sur l’intérêt généra
« J’ai fait de la sincérité budgétaire et de la transparence dans les comptes de l’Etat mon cheval de bataille »
Vos projets ?
Aller toujours de l’avant et contribuer par mon travail au mieux-être des Béninois. il y a des sujets qui sont extrêmement importants pour moi dont entre autres figurent l’éducation nationale, l’emploi des jeunes, la santé et le logement. Je compte m’investir pour redonner au pays un système éducatif qui permet d’avoir des hommes utiles à la construction du pays avec des enseignants bien formés. De la même manière, je crois qu’il urge de redonner espoir aux jeunes en mettant en place des dispositions qui facilitent leur accès à l’emploi et aux logements. Je puis vous dire que je travaille dans ce sens. Si nous voulons que les gens vivent mieux, il nous faudra aussi investir dans la santé. C’est une question primordiale qui me fait beaucoup réfléchir.
« Le sens de mon action au quotidien est de faire en sorte que tous les Béninois vivent mieux dans un pays prospère, bien gouverné sur tous les plans »
Le Bénin après 2016, comment l’entrevoyez-vous ?
Plaise à dieu que l’après 2016 soit calme et empreint de sérénité pour le Bénin. C’est notre devoir à tous de travailler pour cela. Je souhaite vivement que l’après 2016 soit pour notre pays, le temps de la relance économique à travers des investissements judicieux capables de bien impacter durablement la nation. Il faut que l’après 2016 soit un moment de rupture avec l’improvisation et la gabegie tout en étant une opportunité de concorde nationale et un nouveau départ pour la prospérité partagée.
Eric houndété, interview, autre quotidien, présidentielle Bénin
Le Chapeau et les titre et intertitres sont de la Rédaction de l’Autre Quotidien