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« Too late, too little », « trop tard, trop peu ». Jamais dans l’histoire de notre pays, un citoyen ordinaire n’a reçu autant d’hommage.
C’est vrai, François Mensah est extraordinaire dans ses analyses sportives et politiques. C’est vrai qu’il a un talent unanimement salué par ses pairs. C’est aussi vrai que l’attention dont son départ prématuré a bénéficié n’est pas si ordinaire que ça. Il y a bien sûr eu de la récupération politique, il y a eu des larmes de crocodile. La file des présidentiables et la dynastie FCBE mobilisée au complet pour en disent long. Profiter de la mort pour se vanter d’avoir un cœur humain, c’est la nouvelle trouvaille de la classe politique. Les Ivoiriens diraient, le Béninois aime cadavre. Mais la belle manifestation de cette émotion vient avant tout de monsieur et madame tout le monde, des citoyens anonymes, cette frange de la population qui n’attend aucun retour sur investissement, qui spontanémentest allée saluer cette voix éteinte sans atteindre la maturité, sans connaitre son heure de gloire.
Au-delà de ce qu’il a apporté à la presse béninoise, François Mensah vient de breveter sa marque FM.
Désormais, le peuple prend l’engagement d’honorer ses meilleurs fils. Qu’il soit professeur, sportif, artiste, pour peu qu’il ait fait mieux que les autres, qu’il soit au-dessus de la moyenne, qu’il ait un talent particulier, ce germe exceptionnel doit être salué. Promouvoir l’excellence est la meilleure manière de motiver l’éclosion de nouveaux talents, de susciter l’effort individuel et collectif. Et il serait encore plus intéressant si cette reconnaissance vient à temps. La mort ne prévient pas.
En voyant « Pépé Yayi » avec sa « petite fille » dans les bras, cela humanise la République, que ce pays a encore une âme, que les joies, les douleurs peuvent unir un peuple. Au-delà des querelles politiques, des facilités du pouvoir qui transgressent la lucidité de certains cadres et tétanisent leurs neurones, le pays doit constamment rechercher des points d’ancrage sur lesquels l’unanimité peut être faite, une solidarité agissante constituée. La marque déposée FM doit à mon entendement être un point de départ pour l’établissement d’une nouvelle grille de promotion citoyenne. Même si chaque citoyen doit apporter sa pierre à l’édifice, il est aussi vrai dans tous
les grands pays, ce sont des citoyens exceptionnels qui montrent la voie à suivre et assurent le développement et le rayonnement de chaque pays. Faut-il occuper un poste de responsabilité politique pour être honoré ? La question mérite qu’on s’y attarde si on sait que ces préfixes du mercredi ne reposent pas toujours sur des compétences avérées mais sur des considérations ethnocentriques et sur des accords contre natures et mafieux. Suivez mon regard. Il ne sert à rien d’élever des étrangers qui passent moins de 24heures chez nous dans divers ordres alors que les citoyens éminents qui font la gloire de ce pays, les vrais bâtisseurs sont oubliés.
L’instituteur qui joue à la fois le rôle d’enseignant, d’infirmier et de juge dans un petit village oublié du pays mérite aussi les reconnaissances du pays. A son chacun son mérite. A chacun son honneur. Il ne faut donc oublier personne. En cela, les policiers froidement abattus en mission de sécurité publique doivent bénéficier aussi de l’attention du peuple ; des gouvernants et celle de leurs pairs. Ils sont partis aussi en laissant femmes, enfants et familles en deuil. Ces policiers doivent être considérés comme des soldats morts sur le champ de bataille. La République doit être juste et équitable envers tous ses fils.
Jules Djossou
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