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SE Mme Corinne BRUNET, Ambassadeur du Bénin en France, devant des Alumni de SciencesPo Paris, le 24 novembre 2023. © AM/APP
SE Mme Corinne Brunet, ambassadeur du Bénin en France depuis juillet 2023, a récemment participé à une rencontre d’échanges avec les Alumni de SciencesPo Paris, au cours de laquelle elle a fait un tour d’horizon des orientations stratégiques du pays depuis l’arrivée au pouvoir du président Patrice Talon, en 2016.
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par Alfred MIGNOT avec Desk AfricaPresse.Paris (APP)
@alfredmignot | @africa_presse
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La première question de l’animatrice des Alumni de SciencesPo Paris portait sur le renouveau et le dynamisme de la diplomatie béninoise, justement illustrée par la nomination de Corinne Brunet, première femme à la tête de l’ambassade du Bénin en France.
Selon Mme l’Ambassadeur, sa nomination – alors qu’elle n’est pas diplomate de carrière mais vient du secteur privé – atteste d’une part de la volonté des autorités béninoises de mêler les compétences diplomatiques classiques à celles du secteur privé pour accélérer le déploiement des stratégies de transformation du pays, et d’autre part illustre la volonté de promouvoir aux plus hauts postes les profils féminins, mettant ainsi en exergue l’importance accordée par le président Patrice Talon à la promotion de d’inclusion et de la diversité, ainsi que de l’autonomisation des femmes, autant de facteurs-clé de la réussite collective du pays.
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La stabilité démocratique,
un atout majeur du Bénin
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Concernant son action de diplomatie économique, SE Mme Corinne Brunet a expliqué que l’objectif de sa mission est d’attirer des investissements directs étrangers (IDE) et de trouver des financements pour les grands projets du gouvernement béninois. Elle a souligné le rôle des missions diplomatiques dans la promotion du Bénin en tant que destination attractive et pro-business.
Dans cette optique, Corinne Brunet a mis en avant la stabilité démocratique du Bénin depuis trente ans et les efforts continus du pays pour préserver la sécurité tout en promouvant le développement économique, via notamment les réformes favorables au climat des affaires et les incitations fiscales.
Elle a particulièrement mentionné la Zone Économique Spéciale de Glo-Djigbé, dédiée à la production industrielle et à la transformation de produits agricoles. Située à 45km de la capitale du Bénin, cette ZES est née d’un Partenariat Public-Privé entre la République du Bénin et ARISE Integrated Industrial Platforms (ARISE IIP) qui a investi 1,5 milliard USD pour la construction du site (En savoir plus : lire ICI l’article de Marie-France Réveillard in La Tribune Afrique.)
La notation élevée du Bénin par les agences internationales (B+ par Standard & Poor’s, A- par Fitch) en termes de gestion et de notation souveraine, constitue un autre facteur attractif du Bénin, ainsi que son classement de numéro 1 du continent pour la transparence fiscale.
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Formation et transfert
de compétences
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La question suivante portait sur l’éducation et la formation, et l’ambassadrice a mis en lumière les efforts du gouvernement béninois pour prioriser l’enseignement technique et professionnel, et les partenariats avec des institutions nationales et internationales.
« Avec la France par exemple, nous avons un grand partenariat avec Epitech [L’école pour l’informatique et les nouvelles technologies] sur la formation des ingénieurs et toute la partie technique, informatique, etc. Il y a eu des partenariats aussi de formation en hôtellerie et restauration, puisque le tourisme des arts et de la culture est un axe clé de développement du Bénin ».
Son Excellence a également relevé l’importance du transfert de compétences, clause désormais obligatoire des contrats avec de nouveaux investisseurs.
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Faire de l’art et de la culture
un levier du développement
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L’action culturelle a également été abordée, mettant en avant la volonté du Bénin de faire de l’art et de la culture des leviers de développement. Ainsi Mme l’Ambassadeur a-t-elle évoqué les investissements importants dans des projets muséaux, des expositions itinérantes, et la participation du Bénin à des événements culturels internationaux :
« Le Bénin veut faire de l’art et de la culture un levier de développement. Aujourd’hui, plus de 600 milliards de francs CFA ont été investis dans des politiques de développement muséal, avec plusieurs musées dont le Musée des Rois, un musée de l’esclavage pas très loin de Ouidah et par exemple, un quartier culturel et créatif qui va s’étendre sur plusieurs hectares à Cotonou. Il abritera d’une part un musée d’art moderne, le MAK, et aussi des résidences d’artistes, des espaces de design et de création pour de la publicité, pour la mode, des ateliers dédiés au cinéma, à la création audiovisuelle…
Nous voyons le Bénin comme un carrefour culturel accessible à sa population, promouvant l’art béninois ancien et contemporain, mais aussi donnant à découvrir d’autres formes d’art à travers la valorisation d’autres cultures, avec l’idée que la politique touristique et culturelle du Bénin doit permettre d’attirer des visiteurs de tout le continent, et plus largement du monde entier. »
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« Notre relation avec la France est bonne ! »
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La question de la diplomatie régionale a aussi été explorée. Sur le plan économique, le Bénin vise l’intégration régionale en tant que plateforme de développement industriel, en particulier en renforçant les liens avec des pays voisins comme le Nigeria. Du point de vue sécuritaire, Mme l’Ambassadeur a souligné la nécessité de maintenir un dialogue de coopération et d’investir dans la sécurité nationale et régionale.
La relation entre le Bénin et la France a bien sûr été également abordée : « Notre relation avec la France est bonne !, a clairement affirmé SE Mme Corinne Brunet. Elle a toujours été plutôt bonne et décomplexée, et peut être bonne parce que décomplexée. Entre le président Patrice Talon et le président Emmanuel Macron, la relation est assez franche et transparente. Elle n’a pas été affectée par la situation nouvelle créée par les différents coups d’État. Nous, on continue dans la même ligne. Et nous avons beaucoup de projets avec l’AFD. »
En ce qui concerne la restitution des œuvres d’art, Corinne Brunet a expliqué que les restitutions faites à ce jour relèvent d’une loi d’espèce, et donc souligné la nécessité d’une loi ordinaire pour encadrer les éventuelles restitutions ultérieures de manière plus globale. Elle a appelé à une collaboration internationale pour faire avancer ce sujet, le Bénin étant prêt à partager son expérience en ce domaine.
Enfin, SE Mme Corinne Brunet a évoqué sa volonté d’une communication renforcée envers le grand public et la diaspora béninoise en France. Elle a souligné l’importance de créer des événements et des échanges pour rapprocher la diaspora des projets et des initiatives du Bénin.
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