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Les membres de la convention patriotique des forces de gauche (Cpfg) ont donné un point de presse le 18 janvier 2017 à Cotonou pour fait un examen critique des projets contenus dans le programme d’actions du gouvernement (Pag). Pour Jean Kokou Zounon, porte-parole de la Cpfg, le « Benin révélé » se veut « un programme global de développement du pays », mais d’un autre côté, il s’agit d’une réincarnation du système colonial.
« Tout programme exécuté de façon programmée ou non par un gouvernement laisse des traces », a déclaré Jean Kokou Zounon.
La convention a constaté que le « Bénin révélé », constitue un programme ambitieux qui pourra résoudre les préoccupations de l’heure, vu son caractère ambitieux. « 9036 milliards d’investissements pour 299 projets dont 45 projets phares d’un montant de 7086 milliards à exécuter sous la supervision directe du Président de la République », rappelle le porte-parole de la convention.
Et l’objectif visé par le programme est « la transformation économique et sociale du Bénin » avec les résultats comme l’amélioration du taux d’investissement qui « passerait de 18,8 % du PIB en 2016 à 34% en moyenne sur 5 ans, une croissance du PIB en moyenne de 6,5 % sur la période et la création d’au moins 500.000 emplois directs et induits », a rappelé M. Zounon.
Mais à travers une analyse minutieuse, Jean Kokou Zounon, arrive à la conclusion que ce programme de développement est loin d’être bâti sur un plan.
« Un programme global de développement peut-il se réduire en un Programme d’actions du Gouvernement ou ne faut-il pas plutôt un plan de développement économique et social ? », demande la Convention.
Pour la Cpfg, les projets que gouvernement compte mettre en œuvre et qui sont contenus dans le programme présenté à la présidence de la République le 16 décembre dernier manquent de réalisme parce qu’ils se limitent à un idéalisme.
« Le problème posé est de savoir si le programme répond aux exigences et aux aspirations du peuple et du pays et est à la hauteur des défis de progrès du moment ? », s’interroge Jean Kokou Zounon.
Selon lui, la Rupture est dans un mauvais départ, puisque le Pag suit les normes des programmes d’ajustement structurel (Pas) imposé en 1990 aux pays sous-développés et qui ne garantissent pas le développement des communautés.
« Pendant que des pays autour de nous reviennent à des plans de développement économique et social avant leur opérationnalisation dans des programmes d’actions, le PAG reste dans le schéma des Pas dont, selon Jean Kokou Zounon, les résultats ne seront ni profonds, ni durables.
« Bénin révélé », une réincarnation du système colonial
Pour la convention, le Programme d’actions du gouvernement fait totalement l’impasse sur l’industrialisation du pays, sur la nécessité de la transformation sur place des produits locaux. L’autre aspect colonial du Programme d’actions, c’est le capital humain dont parle le pouvoir de Talon en termes de « compétences ». Pour Jean Kokou Zounon, il s’agit du corps minoritaire de « cadres » techniques qui sont chargés d’encadrer et de régenter la foule d’analphabètes.
« De l’analyse , nous pouvons tirer que le PAG est un avatar du programme du pacte colonial, c’est un programme élaboré dans le cadre du système d’impunité :en tournant le dos à l’exigence de sanctionner les crimes et scandales du passé, le pouvoir du « Bénin Révélé » s’inscrit d’office dans la droite ligne de la gestion du régime passé ; ce qui plombe d’avance tout le programme », a souligné le porte-parole.
Abordant les dossiers de fraudes et de corruption occasionnés par le gouvernement passé et dont les auteurs sont restés jusqu’à présent à l’abri de toute poursuite, la Cpfg, parvient à la conclusion que le gouvernement Talon est à l’image de la gestion de Boni Yayi. « Le gouvernement du "Bénin révélé" a déjà rompu avec la Rupture et répète qu’il « a décidé de ne pas regarder dans le rétroviseur ".
« Adieu donc le jugement des auteurs des scandales Maria-Gléta, PPEA2, machines agricoles, Cen-sad, Icc-services, pillage des réserves administratives, etc », a fait remarquer M. Zounon.
La Cpfg prédit que la vie serait chère pour bon nombre de citoyens du fait que « le choix du tout privé jusqu’au niveau de la santé publique (l’affermage des hôpitaux de zone), va accroître le prix des prestations dans le domaine de l’accès à l’électricité, et aux services essentiels (santé, éducation) de la vie.
« Notre pays, le Bénin, sera exploité mais ne sera pas développé », dénonce le porte-parole de la Convention patriotique des forces de gauche.
Boniface CAKPO
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