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Le Système des Nations Unies à travers le Programme Alimentaire Mondial (PAM) appuie techniquement et financièrement l’étude relative à l’Analyse Globale de la Vulnérabilité et de la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle et Système Alimentaire au Bénin (AGVSAN-SA 2021). Ladite enquête va permettre au Bénin de disposer, d’ici fin décembre 2021, d’une base de données réelles actualisées sur la situation d’insécurité alimentaire et nutritionnelle puis des systèmes alimentaires au niveau national afin de mieux orienter et renforcer ses stratégies de lutte dans ce domaine pour l’atteinte de l’objectif « Faim Zéro ». Financée intégralement par l’Ambassade des Pays-Bas, l’AGVSAN-SA 2021 a été officiellement lancée ce vendredi 6 août 2021 à Golden Tulip à Cotonou.
« Pour être efficaces, les stratégies visant l’atteinte de l’objectif de « Faim Zéro » doivent se reposer sur une information stratégique fiable, représentative et actualisée concernant la prévalence de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, la localisation géographique, les causes de l’insécurité alimentaire et les caractéristiques des personnes touchées, tous aussi en lien avec les systèmes alimentaires ».
D’après le Coordonnateur résident du Système des Nations Unies (SNU) au Bénin, Salvator Niyonzima, c’est fort de cela que les Nations Unies appuient le Bénin pour l’actualisation et l’approfondissement de l’analyse conduite en 2017 sur l’insécurité alimentaire et nutritionnelle.
Dénommée « Analyse Globale de la Vulnérabilité et de la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle et Système Alimentaire au Bénin (AGVSAN-SA 2021) », la nouvelle enquête lancée vendredi dernier à Cotonou est financée intégralement par l’Ambassade des Pays-Bas pour 615.900 dollars Us soit environ 340 millions de francs CFA.
Elle « vise à cartographier la situation de vulnérabilité et d’insécurité alimentaire et nutritionnelle d’une population donnée d’une part et d’analyser les dynamiques relationnelles entre les systèmes alimentaires à travers ses différentes composantes d’autre part », a indiqué le directeur de cabinet du Ministre de l’agriculture de l’élevage et de la pêche.
Le lancement de l’étude marque selon Dossa Aguêmon, un tournant décisif dans les interventions pour la mise en œuvre des Objectifs du développement durable (Odd) notamment l’Odd 2 qui vise à éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable à l’horizon 2030.
« Sécurité alimentaire, une exigence du développement »
Dans son discours de lancement, le directeur de cabinet a rappelé que la malnutrition au Bénin demeure préoccupante selon les résultats de l’Enquête de Démographie et de Santé (EDS) 2017. « La prévalence nationale de la malnutrition aiguë ou émaciation est de 5%. Près de 9,6% de la population, soit environ un million de personnes en insécurité alimentaire avec plus de 80.000 personnes à la phase sévère, selon l’AGVSA 2017 ».
« Nous constatons également pour notre pays depuis 2017 par rapport à l’enquête EDS, que le retard de croissance global est de 32% », ajoute la directrice de la statistique sociale de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INStaD) au Bénin.
Quatre ans après, il est important de savoir où en est-t-on dans l’évolution des caractéristiques de la situation, selon l’Ambassadrice des Pays-Bas au Bénin, To Tjoelker-Kleve.
« Cette étude va identifier les principales causes et contraintes liées et fera une analyse approfondie des acteurs ; ainsi on pourra identifier les principaux leviers sur lesquels on pourra agir », a-t-elle renseigné. « Si nous arrivons à quantifier, à qualifier et à localiser les facteurs de l’insécurité alimentaire au Bénin, nous serons mieux équipés pour planifier les interventions destinées à soulager les populations vulnérables dans l’optique ‘’ne laisser personne de côté’’ », dira le Coordonnateur résident du SNU.
L’AGVSAN-SA 2021 porte beaucoup d’innovations par rapport à celle réalisée en 2017. Ce sera une enquête autour de 26.000 ménages contre 15.000 en 2017 ; il y aura une meilleure exploitation des données pour vraiment avoir une analyse approfondie ; il y aura l’intégration du volet nutrition ; il y aura aussi une analyse plus sur les systèmes alimentaires ; une collaboration multi acteurs ; etc.
« L’analyse qu’on lance aujourd’hui va plus bien loin que seulement de mesurer la situation nutritionnelle. Elle veut analyser les systèmes alimentaires », affirme l’ambassadrice des Pays-Bas.
« L’étude doit être inclusive et participative afin que les informations collectées reflètent le vécu réel des populations et que la voix de tous les acteurs soit attendues. C’est une des conditions pour construire des actions qui engendreront des résultats », a-t-elle martelé.
Le souhait de l’Ambassade, a indiqué la diplomate, est que le rapport qui sortira vers la fin de l’année puisse nourrir l’actualisation des politiques, des stratégies et des actions en vue d’un mieux-être des ménages en général et d’une diminution de la vulnérabilité et de l’inégalité.
Juliette MITONHOUN
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