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Les conflits entre éleveurs et agriculteurs dans l’arrondissement d’Adakplamè, commune de Kétou, menace gravement la production des cultures de la grande saison pluvieuse dans la localité, a appris de sources concordantes l’ABP.
Selon les informations recueillies sur place, la majorité des producteurs des zones cultivables de l’arrondissement d’Adakplamè craignant, malgré la forte présence des militaires, des affrontements sanglants et attaques attribuées à des éleveurs peulhs transhumants et locaux, n’ont pas entamé la préparation de leurs terres cultivables.
Selon Romain Gougnimon, conseiller en production végétale en service dans les villages de Kozounvi, Houètodji, Adjélahounwa, Kalogodji, Zinwlindji, Kinho et Aguiguadji sont les zones cultivables où les producteurs par crainte d’attaques, n’ont pas commencé les travaux champêtres.
« Bon nombre de producteurs n’ont pu préparer les terres pour la campagne agricole 2017-2018 dans les hameaux. Même les tractoristes qu’ils sollicitaient pour le labour par le passé, refusent d’y aller pour des raisons de sécurité », a-t-il indiqué.
Une situation qui selon le technicien et des élus locaux, risque de porter atteinte à la sécurité alimentaire à Adakplamè et environs.
Dans la région, précise le conseiller en production végétale, c’est à la tombée des premières pluies ou au plus tard à la période de la fête de pâques que les producteurs débutent les semailles de la grande saison.
« Mais jusqu’à ce jour les terres ne sont pas encore préparées. Si rien n’est fait d’ici environ trois semaines (15 mai), les semis seront tardifs et les récoltes mauvaises. Une situation qui porterait non seulement atteinte à la production céréalière mais aussi, à la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans l’arrondissement d’Adakplamè », avertit le spécialiste.
« Les gendarmes et para commandos déployés pour sécuriser le milieu sont complaisants avec ces peulhs agresseurs qui nous attaquent et nous tuent », lâche exacerbé un producteur qui ajoute que la menace est permanente et il n’est pas prudent de se rendre dans les champs dans ces conditions.
« Nous éprouvons d’énormes difficultés à faire face à nos activités. Certains parmi nous sont renvoyés et interdits même d’accès dans les champs par les peulhs », assène un autre producteur.
À Adakplamè, des heurts entre agriculteurs et bouviers transhumants et locaux avaient occasionné, le mois dernier, plusieurs morts, d’importants dégâts matériels et des blessés graves dans l’arrondissement.
A. C.