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Du 26 au 28 juillet 2021, plus de 100 pays se sont réunis à Rome pour un pré-sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires. Les dirigeants africains ont appelé les pays à transformer les systèmes alimentaires en donnant la priorité aux femmes et aux jeunes.
« Tout ce que nous faisons doit toujours inclure ceux qui sont au centre de nos systèmes alimentaires : les petits exploitants agricoles, les peuples autochtones et surtout les femmes et les jeunes », a déclaré la vice-secrétaire générale des Nations Unies, Amina J. Mohammed. Pour elle, « tout comme la nourriture nous rassemble en tant que cultures et communautés, elle peut nous rassembler autour de solutions ». « Mais ce qui est clair, c’est qu’il n’y a pas une solution unique. Notre diversité est notre force et reflète la complexité de notre monde », a-t-elle ajouté
A ce sommet, le président rwandais Paul Kagame a exposé la position commune des pays africains alignée sur l’Agenda 2063 du continent et les objectifs de développement durable. Elle repose sur cinq actions clés, notamment des politiques alimentaires centrées sur la nutrition, le soutien des marchés locaux et des chaînes d’approvisionnement alimentaire, ainsi que l’augmentation du financement de l’agriculture et l’élargissement des programmes de protection sociale. Paul Kagame a appelé à une augmentation des investissements pour que les agricultrices africaines puissent accéder aux ressources productives dont elles ont besoin.
La question relative au soutien aux petites exploitations agricoles féminines a été aussi abordée lors de ce pré-sommet. En Afrique les femmes représentent environ 40 % de la main-d’œuvre agricole. Ces femmes possèdent souvent moins de terres et ont moins accès aux ressources et aux services financiers que les hommes.
« Une intervention essentielle dans le cadre de la campagne en faveur de la diversité des sexes consiste à accroître l’accès des femmes à la terre », a déclaré le ministre de l’agriculture, de la réforme agraire et du développement rural en Afrique du Sud Thoko Didiza. Selon Sabrina Dhowre Elba, ambassadrice de bonne volonté des Nations unies pour le Fonds international de développement agricole (FIDA), il y a 1,7 milliard de femmes et de filles rurales dans le monde. « Il est inacceptable qu’elles représentent près de la moitié de la main-d’œuvre agricole et qu’elles soient pourtant plus susceptibles que les hommes de vivre dans la pauvreté et la faim », soutient-elle.
Les jeunes au centre du processus
D’ici 2050, la population africaine devrait doubler, passant d’un milliard à près de 2,4 milliards d’habitants. Aussi, plus de la moitié de la population aura-t-elle moins de 25 ans. D’où la nécessité de soutenir les jeunes. « Nous avons besoin des jeunes pour innover et c’est un moment opportun pour nos jeunes étant donné les structures démographiques que nous avons dans le monde et surtout en Afrique où les jeunes représentent 70% de la population. Il n’y a rien de tel que la transformation des systèmes alimentaires sans mettre les jeunes au centre du processus », a affirmé l’ancien ministre éthiopien Hailemariam Desalegn.
Tout au long de l’année, informe le jeune leader du Kenya Victor Mug, les jeunes ont apporté une contribution exceptionnelle au processus du Sommet sur les systèmes alimentaires. « Les jeunes ont pris les devants et démontrent que nous ne sommes pas les leaders de demain, mais ceux d’aujourd’hui », ajoute-t-il.
Quant au ministre de l’agriculture et de l’équipement rural du Sénégal, Moussa Balde, il a souligné le défi que représente le renforcement de la résilience face à l’impact du changement climatique. « Nous pensons que nous devons promouvoir la résilience des populations et des communautés. Nous devons promouvoir des stratégies d’atténuation et d’adaptation en matière de changement climatique. Nous devons disposer de systèmes de production innovants », a-t-il souligné.
À propos du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires de 2021
Le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires a été annoncé par le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, lors de la Journée mondiale de l’alimentation en octobre dernier, dans le cadre de la Décennie d’action pour la réalisation des ODD d’ici 2030. L’objectif du Sommet est de faire progresser les 17 ODD par le biais d’une approche des systèmes alimentaires, en tirant parti de l’interconnexion des systèmes alimentaires aux défis mondiaux tels que la faim, le changement climatique, la pauvreté et l’inégalité.
AAA