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En moins de dix mois, à l’ère de la Rupture, on a connu déjà quatre Directeurs généraux à la tête des Douanes et droits indirects du Bénin. Cette instabilité est la preuve de la dégradation morale qui caractérise cette institution mobilisatrice des ressources financières à l’Etat. Un appel à candidature pour la nomination des Dg à la Douane pourrait être une solution de sortie de crise.
A l’ère de la Rupture, on change les Directeurs généraux des Douanes comme des vestes. Si en 10 ans, on en a connu onze sous le Président Boni Yayi, en moins de dix mois, il y en a déjà quatre sous la Rupture.
Le Général Charles Sèzan, nommé sous l’ancien régime, a passé trois mois à la tête de la Douane béninoise. Il a été remplacé par Pierre Claver Tossou qui a été limogé six mois après sa nomination pour fraude douanière dans la sortie des véhicules d’occasion du port de Cotonou. Son adjoint Philibert Oyéniran qui assumait son intérim n’a passé que 14 jours au poste, avant de céder son fauteuil à son adjoint Adjomatin qui n’a fait que 11 jours à la Direction des Douanes et droits indirects du Bénin. Aujourd’hui, l’inspecteur des Douanes Sacca est provisoirement aux commandes.
On leur colle presque les mêmes chefs d’accusation qui se résument à la fraude douanière, à la légèreté dans l’exercice de leurs fonctions, délits d’initié (Il y a des responsables douaniers qui se sont octroyés des agréments fictifs de création de sociétés de transit et des parcs de vente de véhicules d’occasion) et autres fautes professionnelles. Ayant fait de la rigueur, son mode de fonctionnement, le régime de la Rupture n’hésite pas à les sanctionner en cas de fautes lourdes. Tout se passe comme s’il n’y a plus rien de crédible dans l’administration douanière aujourd’hui. L’appât du gain facile a pris le pas sur la conscience professionnelle à la Douane béninoise. C’est dire qu’on se soucie peu de l’intérêt général qu’est la mobilisation des ressources pour renflouer les caisses de l’Etat. Ce problème de moralité est un fait récurrent dans l’administration douanière. On se rappelle que sous l’ancien Président de la République, Boni Yayi, les mêmes problèmes se posaient avec acuité. Ce dernier ne portait pas de gangs pour les jeter en pâture en les traitant de tous les noms d’oiseau. On dirait que le phénomène a pris de l’ampleur à l’ère de la Rupture où l’on prône la bonne gouvernance et surtout la lutte contre l’impunité.
Que faire ?
Cette question traumatise les esprits au regard du degré du pourrissement à la Douane béninoise où tous les coups sont permis comme dans un jeu de catch. Querelles de personnes, règlements de compte, sanctions sélectives et autres dérives y ont élu domicile. Comme le poisson pourrit toujours par la tête, il serait bon de changer la larme dans les nominations à la tête de la Douane. Est-ce nécessaire de procéder par appel à candidatures au lieu de continuer de faire des nominations politiques dans l’administration douanière ? Beaucoup de personnes estiment que c’est mieux de procéder par appel à candidatures. Et pour cause ! Cette méthode permettra de choisir le meilleur parmi des compétences. En dehors de cela, c’est une occasion pour le Gouvernement de faire une enquête de moralité sur celui qui aura été désigné. Ensuite, on soumettra à celui-ci un cahier de charges bien défini pour l’accomplissement de sa mission.
Au total, il est temps de redorer le blason de la Douane béninoise qui peine toujours à retrouver ses marques.MERCI