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Entre le président Boni Yayi et son collaborateur et ami l’honorable député Barthélémy Kassa, ancien ministre des Mines et de l’énergie c’est totalement le divorce. Les deux personnages, se regardent comme des chiens de faïences depuis la publication du rapport Kroll, lequel a établi l’implication de l’ancien ministre béninois de l’Energie et de l’eau dans le dossier PPEA II.
L’ancien ministre des Mines et de l’énergie, Barthélémy Kassa, très proche du chef de l’Etat est en passe d’être traduit devant la Haute cour de justice. Ainsi en a décidé le Conseil des ministres en date du 27 juillet dernier. Le gouvernement a donné des instructions au ministre de la Justice garde des sceaux pour que le procédure soit enclenchée. Ceci pour faire toute la lumière sur son implication ou non dans le dossier PPEA II. Mais quand on analyse de façon objective le contenu du rapport du cabinet Kroll de renommée internationale, il y a de fortes chances que la complicité de l’ex collaborateur du président Boni Yayi dans ce dossier de détournement des fonds alloués à l’adduction d’eau potable à l’intérieur du pays (2,6 milliards de francs CFA) soit établie. Dans ce cas, il sera soumis à la rigueur de la loi. Cela ne peut d’ailleurs être autrement puisque la Hollande a exigé après la publication du rapport Kroll que des sanctions disciplinaires, administratives et pénales soient prononcées en faveur de tous ceux qui sont impliqués dans ce dossier de mal gouvernance. Même si le rapport des auditeurs internationaux n’établit pas le lien direct avec Barthélémy Kassa dans ce dossier, il a quand même indiqué qu’il était informé de ce vol organisé. Il est donc clair qu’entre Kassa et Yayi c’est désormais la lune de fiel. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, le Chef de l’Etat en tournée sur les champs de coton à l’intérieur du pays, a clairement dit à qui veut l’entendre que ce n’est pas honnête de l’accuser des forfaits commis par ses ministres. Mieux, il met les députés en garde contre l’échec de la procédure.
Qui l’eût cru ? Qui aurait pu imaginer un tel scenario ? Lui qui de tout temps a défendu son mentor politique à Matéri contre les invectives de ses adversaires politiques, a le lâcher de la sorte, il y a de quoi avoir de l’insomnie en ce temps de fraicheur.
Lors des dernières campagnes électorales en effet, Barthélémy Kassa opposait au slogan “Boni Yayi c’est fini” des réactions énergiques à faire décourager un adversaire politique. Mais à la surprise générale c’est entre lui et son parrain politique que c’est fini.
Le haut niveau de corruption au Bénin restant une spécificité du pays, les partenaires au développement, notamment la Hollande s’est vu obligé de taper du poing sur la table pour que cesse la saignée. Acculé en effet par la communauté internationale en l’occurrence la Hollande pour son larxisme face à la mal gouvernance érigée en mode de gestion au sommet de l’Etat, le Bénin n’a autre choix que de lâcher prise. Après neuf ans d’impunité, Boni Yayi a donc été contraint par les Hollandais d’agir. Ainsi, les recommandations du cabinet Kroll seront rigoureusement mises en oeuvre pour espérer l’accompagnement des partenaires au développement.
L’affaire PPEA II vient completer la liste des nombreux scandales sous le régime en place à savoir les dossiers Cen/Sad, Icc-Services, les éléphants blancs érigés par-ci et par-là etc.
Laureinda SONON
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