600 réserves administratives identifiées sur l’ensemble du territoire de la commune d’Abomey-Calavi ; mise à jour du répertoire des plans d’état des lieux ; prise de deux arrêtés communaux pour amener désormais la gestion des chutes devant le conseil communal et commande de plaques à implanter sur chaque réserve administrative (selon le maire, 150 sont déjà réceptionnées et seront déployées sur le terrain dès ce lundi 22 avril 2013). Voilà les efforts fournis par le Conseil communal depuis la suspension des travaux de lotissement et de recasement, afin d’obtenir la levée de cette mesure. L’annonce a été faite vendredi dernier à la faveur d’une séance de travail entre le Préfet Placide Azandé et l’ensemble des membres de ce Conseil.
L’Autorité préfectorale reconnait et salue les efforts consentis par le conseil communal d’Abomey-Calavi depuis la suspension des travaux de lotissement et de recasement.
Toutefois, Placide Azandé, entouré du Délégué militaire départemental, du Directeur départemental de la police nationale, du Secrétaire Général de la préfecture de Cotonou, du commandant de compagnie de gendarmerie de Cotonou, du chef brigade de Godomey et de Calavi, puis du commissaire central d’Abomey-Calavi, estime, et à juste titre, que ces efforts ne sont pas suffisants pour qu’il rapporte sa décision de suspension. Et pour cause, la Mairie n’a pas pu fournir des preuves irréfutables qui permettent de s’assurer que tout présumé acquéreur relevé à l’état des lieux puisse retrouver facilement sa parcelle avec la superficie appropriée. La liste des sinistrés n’a pas été aussi communiquée.
En réponse, le Maire Patrice C. Hounsou-Guèdè a déclaré que le lotissement est un processus dynamique et qu’à l’étape actuelle des choses, il lui sera difficile de transmettre ladite liste. Tous ses conseillers ont abondé dans le même sens. Mais pour le Préfet, la chose est bien possible. « Donnez-nous ce qui est disponible. Dans un lotissement, on ne peut jamais parler de sinistrés. Mais comme les cas existent dans la commune, faites-nous parvenir la liste. Ça peut être des données anciennes ou actualisées. Maintenant, si vous n’avez pas de réponse appropriée à cette question, faites-nous le savoir par écrire », a-t-il indiqué.
Faut-il le rappeler, le ministre de la décentralisation, par message radio, a posé trois conditions non négociables avant d’autoriser la reprise des travaux : s’assurer que tout présumé acquéreur relevé à l’état des lieux puisse retrouver facilement sa parcelle avec la superficie appropriée et éviter les sinistrés dans ledit lotissement ; identifier et implanter des plaques sur toutes les réserves administratives quartier par quartier et village par village et faire l’inventaire des chutes. La décision de la levée de la mesure de suspension pourrait être prise après vérification par le comité interministériel en charge des questions de lotissement et de la gestion des réserves administratives. Devant ces conditions, le conseil communal estime qu’il a fait de son mieux. Mais avec les explications du Préfet, il a compris qu’il reste des efforts notables à faire. Il s’agit de solutionner la première équation du ministre (s’assurer que tout présumé acquéreur relevé à l’état des lieux puisse retrouver facilement sa parcelle avec la superficie appropriée et éviter les sinistrés dans ledit lotissement).
Les mises au point du Préfet et les confidences du Maire
« L’arrêt des travaux n’est pas dirigé contre le maire, ni contre quelqu’un. Evitons au maximum les polémiques saugrenues. Attelez-vous à corriger le tir pour que la mesure soit levée. La loi est dure, mais c’est la loi et il faut la respecter. Il ne faut pas politiser le débat ou le passionner. Le ministre a posé des problèmes techniques qui méritent des réponses techniques et non politiques. Nous voulons des solutions objectives et non des discours », a-t-il fait savoir.
De son côté, le maire Hounsou-Guèdè a « remercié très sincèrement le Préfet pour avoir convoqué cette séance d’évaluation ». « La suspension a été pour moi un choc. Le lotissement a été ma première priorité dès ma prise de service. Un lotissement, c’est toujours des problèmes. Ça dure depuis 30 ans à Abomey-Calavi. Je demande au Préfet et au Ministre de voir les choses avec beaucoup plus de réalisme en confrontant toutes les parties y compris surtout les plaignants. Mais à quelque chose, le malheur est bon. Cette situation m’a permis de comprendre certaines choses. Elle m’a édifié. Et c’est pourquoi, je remercie très franchement le Préfet pour m’avoir ouvert les yeux sur certaines choses », a-t-il laissé entendre. « L’essentiel du travail demandé a été fait. Il ne reste qu’à lever la mesure », a-t-il demandé. « Pas question », lui a immédiatement répondu le Préfet. « Certains points n’ont pas encore trouvé de réponses précises. Il s’agit notamment du point des sinistrés et des chutes. Le conseil communal peut se réunir pour se pencher sur la question. Je rendrai fidèlement compte à qui de droit et si on m’autorise à lever la mesure, je le ferai immédiatement. Je ne suis pas là pour bloquer le développement d’une localité. Le ministre a fait prendre une décision responsable. Il faut que cela soit clair », a-t-il souligné.
Une descente sur le terrain est prévue pour le mardi 23 avril 2013 pour vérifier les allégations du conseil communal qui affirme, par exemple, avoir dénombré 600 réserves. Le Préfet ira vérifier la matérialisation de ce qui a été dit au cours de cette rencontre.
Il faut préciser qu’au cours de cette séance, le Préfet a mis en garde les élus et autres personnes qui poursuivent le recasement, notamment à Cococodji, malgré la suspension des travaux. Il a donné des instructions fermes aux forces de l’ordre et de sécurité publique pour les identifier et les mettre à la disposition de la justice.
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22 avril 2013 par Judicaël ZOHOUN