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Le Bénin dispose depuis un moment une académie nationale composée de hautes personnalitės du monde de la Science et du Savoir. Les différentes personnalités membres de ce regroupement méritent cette place. Cependant, le ministre Jean Roger Ahoyo en profite pour rappeler quelques éminentes personnalités encore actives mais qui sont oubliées. Lire l’intégralité de sa publication. Une histoire sommaire des enseignants de notre université.
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- Encourager et animer la vie scientifique artistique et littéraire de notre pays.
Je me souviens que les Professeurs DAN Vincent, Henri TOSSOU, René ZINSOU, Alfred et Cyprien Aïnan QUENUM, faisaient la fierté des gens de ma génération. En effet, ils étaient tous titulaires de l’Agrégation en Médecine, dans le cadre français. Ce sont eux, avec leurs élèves (j’ai nommé les Professeurs ALIHONOU et AHYI !) qui ont créé la Faculté de Médecine de l’UNB (aujourd’hui UAC) installée au Champ de Foire à Cotonou.
Le Professeur Alfred QUENUM n’est pas rentré enseigner au pays ; mais c’est lui, alors Directeur Régional de l’OMS pour l’Afrique, qui a doté notre pays de l’Institut Régional de Santé Public (IRSP), implanté aujourd’hui à Ouidah. Je me souviens également que leur représentant élu, le Professeur Réné ZINSOU, faisait partie de la délégation du Dahomey partie en 1969 à l’UNESCO pour négocier la création de notre Université Nationale (UNB).
Mais en dehors de ces médecins célèbres, qui ont connu leurs heures de gloire, je vois encore trois aînés dignes de figurer dans notre Académie, pour avoir beaucoup écrit : J’ai nommé Jean PLIYA, Olympe BELLY QUENUM et Albert TEVOEDJRE. Nous nous plaignons souvent, avec raison, du fait que notre pays compte peu d’écrivains, quand on le compare à des pays comme le Sénégal, le Cameroun, et même le ‘’petit’’ (par la population !) Congo ! Raison de plus pour exploiter la naissance de notre Académie pour honorer les quelques uns qui se sont illustrés dans l’écriture, en les faisant figurer dans cette Société Savante !
Comme je sais que les 25 premiers membres de notre Académie ne constituent qu’une première fournée ; et qu’ils doivent porter leur nombre à 50 par cooptation, je suggère qu’ils pensent à leurs aînés dont je viens de parler – Car ce sont les aînés qui ont été ‘’oubliés’’ dans le premier choix, sur la base de critères qui n’apparaissent pas clairement. Mais j’ai peur de la difficulté suivante qui peut surgir : Les aînés, qui sont parfois les Professeurs des promus actuels, accepteront-ils d‘être cooptés par leurs cadets qui sont, pour quelques uns, leurs élèves, dans une Institution qui se définit précisément comme une Haute Instance Scientifique ? C’est ici que je fais confiance aux qualités de diplomate du Président ALIHONOU, accompagnés de deux ou trois de ses paires, pour rencontrer et discuter avec leurs aînés, en âge et en sciences.
A part cette critique sur les absents célèbres (il y en a certainement d’autres, en cherchant bien !) il y a deux orientations que je voudrais proposer avant de conclure.
Notre première Académie est polyvalente, à savoir qu’elle regroupe des Sommités Scientifiques de disciplines différentes. Il est souhaitable, qu’avec le développement des différents domaines du savoir chez nous, elle donne naissance à des Académies spécialisées comme :
- L’Académie des Belles Lettres
- L’Académie des Sciences
Il n’y a aucune urgence à créer ces nouvelles Institutions. L’essentiel, c’est de démarrer avec une Académie Nationale unique dont l’une des tâches, précisément, sera de veiller à la naissance de ses différentes ‘’filles’’ comme conséquence logique du développement des différents domaines du savoir. Tout cela doit se faire dans le respect de l’éthique et de l’objectivité. Il ne faut surtout pas créer des Académies folkloriques, dans le seul souci de ‘’caser’’ des ‘’oubliés’’ de la première crue.
Par ailleurs, comme sur le plan politique, nous militons plus que jamais pour l’Unité Africaine, de même, dans le domaine scientifique, nous devons rechercher la création d’une Académie Africaine digne de ce nom. Je ne sais pas comment a été constituée celle représentée par Mr Amadou Lamine NDIAYE, à la cérémonie du 12 Avril 2013 à l’UAC, sur le Campus d’Abomey Calavi. Mais l’Académie Africaine dont je rêve doit être une émanation des Académies Nationales, pour écrémage par le haut.
On peut procéder par étape, en commençant par des Académies Régionales, correspondant à nos regroupements régionaux en constitution, comme la CEDEAO, la CEMAC, la SADC, l’UMA…etc. Mais comme pour les Académies Spécialisées, il faut éviter la précipitation et veiller à installer des Institutions vraiment représentatives et de très haut niveau. Nous ne devons pas valider des structures, montées à la hâte par des mégalomanes, et qui ne représenteraient qu’eux-mêmes et eux seuls !
Il y a, pour finir, une Académie dont j’ai toujours rêvé personnellement, c’est l’Académie de la langue fon. Ici le critère de recrutement ne sera ni l’Agrégation, ni le Doctorat d’Etat, mais une connaissance profonde et une maîtrise avérée de la langue Fon. J’y voyais volontiers mon cousin Barnabé Gnanwodo BEHANZIN et mon ami Mathias GOÏTO, aujourd’hui décédés tous les deux ; mais aussi mon jeune frère Albert KINHOUANDE, qui s’est illustrée à la Radio Nationale au cours de la période dite révolutionnaire – Je fais confiance au Professeur Georges G. GUEDOU et Bienvenu A. AKOHA, encore vivants et bien vivants, pour apprécier l’opportunité et prendre l’initiative dans ce domaine. J’estime, en effet, que la Commission Nationale pour la Langue Fon a fini pour l’essentiel ses tâches. Il s’agit maintenant d’aller plus loin, dans un cadre nouveau, pour fouiner, découvrir et rassembler les meilleurs connaisseurs de la langue Fon, pour son développement.
Et vive l’Académie Nationale du Bénin