Tétanisés par le mot d’ordre du bâtonnier béninois qui voulait que tous les avocats restent circonspects sur ces dossiers - encore en instruction - l’avocat français de Boni Yayi, Me Christian Charrière Bournazel et ses trois autres confrères ont simplement fait un service minimum. Au cours d’une conférence de presse donnée hier après midi à Cotonou, ils n’ont rien dit de nouveau, ravivant ainsi les appréhensions des uns et des autres sur la pertinence du dossier et l’issue du procès.
Marcel Zoumènou
On attendait un immense avocat hier soir à Cotonou. Tant la carte de visite de l’avocat français de Boni Yayi dans les dossiers de tentative d’empoisonnement et de Coup d’Etat est impressionnante. On attendait l’ancien bâtonnier du barreau de Paris, avocat réputé pour son éloquence et ses plaidoiries et qui a traîné son bosse dans les prétoires du monde entier où il a pu défendre des clients célèbres et des dossiers sensibles. C’est cet avocat là qu’on attendait mais au finish on en a eu un de moins intéressant et surtout de moins convainquant. Attendu pour 17h, c’est à 18h que Me Charrière Bournazel fait son entrée dans la grande salle ovale du Palais des congrès où l’attendait beaucoup de journalistes de la presse nationale et internationale. Il était flanqué de ses confrères Philippe Feitussi, Sadikou Alao Ayo et Rafiou Paraïso. Ces deux derniers étant des avocats béninois membres du collège des neuf avocats qui défend le Chef de l’Etat.
Dans ses propos liminaires, Me Charrière Bournazel a rappelé les conditions pour qu’il y ait extradition. Il faut, rappelle-il, que les deux pays soient liés par un traité dans le domaine juridique, que les infractions ou délits dont on accuse la personne à extrader dans son pays d’origine puisse être reconnus comme tels dans son pays de refuge, qu’il y ait compatibilité entre les deux pays sur les peines à lui appliquer sur les fautes en cause. Mais sur la compatibilité des peines, il ajoute qu’il y a un petit débat. Tout le monde sait que la peine de mort est abolie depuis 1981, mais le Bénin a juste ratifié le protocole de New York mais n’a pas encore aboli la peine de mort. L’avocat français estime qu’il y a seulement un toilettage de la loi à faire surtout qu’il y a eu une décision de la Cour constitutionnelle sur la question et qu’il suffit pour le Bénin d’envoyer le protocole additionnel ratifié, d’y ajouter la décision de la Cour constitutionnelle et une lettre des autorités béninoises pour donner les garanties que la peine de mort sera abolie.
Me Charrière Bournazel ajoute aussi que le Bénin est considéré par l’Ofpra comme un « pays sûr » où il n’y a aucune menace ni sur la sécurité des personnes, ni sur la liberté d’expression et « l’idée de demander l’asile politique d’ici est totalement arbitraire ». Il a aussi précisé que la « l’extradition ne signifie pas forcement condamnation » et que ce procès n’a rien de politique puisque Talon et son compère Boko ne sont pas des hommes politiques et n’ont pas de partis.
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28 mai 2013 par Judicaël ZOHOUN