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Les réformes engagées par le régime de la refondation visent à mettre résolument le pays sur la voie du développement. Mais, elles sont douloureuses pour des réseaux habituées à l’argent facile. Voyant leurs intérêts menacés, elles mettent tout en œuvre pour faire échec aux nouvelles mesures au point qu’on se demande si le chef de l’Etat pourra aller plus loin.
« L’argent ne circule pas. Le pays va mal… ». Voilà autant de choses que l’on entend avec la mise en œuvre des réformes du chef de l’Etat. Tous les secteurs mafieux qui faisaient la pluie et le beau, ont aujourd’hui du mal à retrouver leurs marques.Beaucoup plus implantés dans le secteur portuaire, ils ont toutes les difficultés avec le Programme de vérification des importations (Pvi).
Des transitaires doivent être les premières victimes des nouvelles dispositions du régime de la refondation. Par le passé, beaucoup d’entre eux profitaient des défaillances des systèmes de contrôles. De connivence avec des douaniers, on faisait de fausses déclarations pour tromper la vigilance de l’Etat. Comment ? Ils remplissent les formalités administratives pour les véhicules vers le Niger, alors qu’on doit les convoyer vers le Nigéria. Selon les textes de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), les Etats côtiers doivent accorder des avantages aux pays de l’Hinterland par la réduction sensible des taxes vers les régions sahariennes.
Par conséquent, toutes les marchandises en transit vers le Niger ne sont pas fortement frappées de taxes par rapport à celles qui vont au Nigéria. L’Etat avait mis en place des réformes par l’instauration d’une caution de 50000f que l’on peut retirer avec la preuve que le véhicule ou la marchandise en question est effectivement allé au Niger. Erreur ! Le réseau est très dynamique.
De connivence avec l’administration, des papiers sont déjà faits pour prouver que le véhicule ou la marchandise en question est allé sur le territoire nigérien. Selon le système, le transitaire ne peut pas parvenir à ses fins sans la complicité d’un douanier. Toujours dans le secteur portuaire, on faisait des déclarations sur le poids des marchandises pour éviter de payer les réels frais de dédouanement.
Ainsi, des produits de consommation locale sur lesquels l’Etat doit percevoir des taxes en bonne et due forme sont déclarés en transit vers le Niger. Les Béninois ont encore en mémoire la fameuse affaire Zannou-Lawal qui avait débrayé la chronique en son temps. Très remonté contre cette mafia, le chef de l’Etat avait opéré plusieurs limogeages. Avec le système Grs du Pvi, même de loin, on peut savoir la destination de la marchandise sur ordinaire. C’est dire que les transitaires et douaniers qui faisaient ces petits jeux, ne peuvent plus s’en sortir avec les nouvelles réformes du gouvernement. Selon les investigations, certaines autorités ne sont pas étrangères à ces manœuvres qui faisaient au port.
La manne est redistribuée dans le système pour pérenniser le règne de la mafia. Des personnes insoupçonnables au sommet de l’Etat en profitaient assez, parce qu’il faut alimenter le réseau. Donc, les réformes gênent.
Mécontentement
L’argent facile gagné permettait aux réseaux mafieux de faire la pluie et le beau dans le public. Il suffit de jeter un clin d’œil dans les buvettes pour voir de jeunes transitaires gaspiller de fortes sommes pour l’achat des boissons. Concernant les douaniers, ce n’est pas la peine d’en parler. Ils ont des biens partout. Et, on ne s’est jamais posé la question sur l’origine de leurs richesses. Des politiciens, forts dans le système du moment, font des réalisations qui dépassent l’entendement. Automatiquement, tous leurs démembrements doivent se tirer d’affaires. Parents, alliés et amis ne sont pas laissés pour compte.
Ainsi, des personnes, par leur intelligence, appauvrissent l’Etat. Dans ces conditions, on dira que l’argent circule dans le pays. Aujourd’hui, avec les nouvelles réformes, les marges de manœuvres de ces réseaux mafieux ont considérablement diminué. Donc, il y a de quoi qu’il y ait des grognes dans le public. Le blocage des camions n’était pas un effet de hasard. Tout était mis en œuvre pour montrer que le Pvi est un système défaillant pour que l’on revienne à la case du départ. Toute réforme, créant des mécontentements à ses débuts, ne peut bouleverser les habitudes. Avec le temps, elle rentrera dans les mœurs.
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