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Les exploitants des produits forestiers, réunis samedi dernier à Cotonou, ont demandé au gouvernement de revoir sa décision portant interdiction en République du Bénin du bois scié à la tronçonneuse. Ils souhaitent une période de transition, afin de pouvoir écouler les produits hors norme, avant d’appliquer les nouvelles réglementations. Ce qui pourra leur permettre de se conformer à la loi. À cette occasion, ces commerçants du bois ont sollicité les bons offices du chef de l’État pour le règlement de la crise née de cette décision.
La filière bois traverse une situation qualifiée de "crise" par les exploitants forestiers du Bénin. La tension née entre autorités et exploitants est due à la mesure d’interdiction de commercialiser le bois scié à la tronçonneuse sur le territoire national. Une décision qui, selon les acteurs de cette activité, n’a pas tenu compte de l’investissement déjà effectué. Une période transitoire devrait leur permettre de se mettre en règle. Toute chose que dénoncent les associations des exploitants des produits forestiers en regroupement au sein d’une fédération.
Pour le comité préparatoire de la Fédération nationale des associations de professionnels et usagers du bois du Bénin (FENAPUB), la décision du gouvernement risque de tuer leur activité, car elle ne tiendrait pas compte du fait que du bois déjà sur le marché est quasi-intégralement frappé par la mesure. Les exploitants des produits forestiers indiquent que leur activité s’est arrêtée depuis la prise de cette décision. Raison évoquée : ils auraient investi tous leurs capitaux dans l’achat du bois interdit, avant la mesure.
Par conséquent, ils invitent le gouvernent à préserver l’économie nationale et partant, la paix sociale. Kamilou Arouna, président du comité préparatoire de l’assemblée constitutive de la FENAPUB, indique à cet effet que deux familles béninoises sur trois vivent directement ou indirectement des produits de ce commerce. Il demande donc au gouvernement de ne pas laisser le bois déjà coupés pourrir, mais d’examiner la situation avec eux afin de les aider à trouver une porte de sortie. La période transitoire devrait ainsi permettre aux opérateurs économiques frappés par cette décision de se mettre en conformité à la loi. "La levée des mesures récemment décidées et l’engagement des discussions avec les parties prenantes permettront de trouver une solution consensuelle afin de sauvegarder les intérêts des parties…", a suggéré Kamilou Arouna, pour qui les choix actuels pourraient conduire au démantèlement de la filière ainsi qu’une fuite des capitaux vers d’autres horizons.
"Nous avons déjà réalisé d’importants investissements dans ce secteur. Nous sommes des patriotes !", a-t-il clamé ».Unanimement, ils invitent Boni Yayi, le père de la nation, à s’investir personnellement dans cette crise. Une action qui devrait, selon eux, permettre d’éviter une crise sociale profonde et de trouver une issue salutaire au différend qui les oppose au gouvernement.
Jacques Manassé
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