La salle polyvalente du palais des congrès de Cotonou a servi de cadre le mardi 10 décembre 2013 à la 4ème édition de la Grande Nuit des Trophées de la Décentralisation. Organisée par la Fondation LE MUNICIPAL avec l’appui de ses partenaire et Nasuba comme sponsor officiel, cette initiative s’est donnée depuis quatre ans de célébrer les expériences innovantes mises en œuvre dans les communes par les acteurs locaux.

La grande cérémonie organisée dans ce cadre a connu la participation des membres du gouvernement, notamment des ministres en charge de la décentralisation et de la sécurité publique, des députés à l’Assemblée Nationale, du préfet de l’Atlantique et du Littoral, des partenaires techniques et financiers, de plusieurs maires ainsi qu’un parterre invités.

 

Instituer un mécanisme fiable et crédible de promotion des bonnes pratiques de gestion dans les collectivités locales, c’est la vision qui sous-tend la conception et la mise en œuvre des « Trophées de la Décentralisation » par la Fondation LE MUNICIPAL depuis l’année 2009. Et une fois encore, à travers l’organisation de la 4ème édition de cette initiative, elle vient réaffirmer son engagement de voir les bonnes pratiques mises en œuvre dans les communes identifiées, récompensées et valorisées.

Dans son mot de bienvenue, le président de la Fondation LE MUNICIPAL, Franck Kinninvo, a remercié les différents partenaires qui ont accompagné l’organisation de cette édition des Trophées de la décentralisation. Pour lui, « s’il est aisé de critiquer les mauvaises pratiques de gouvernance locale, nous devons avec la même ferveur, saluer et apprécier les efforts et les expériences réussies dans nos collectivités locales, surtout qu’il n’est pas aisé de manœuvrer nez à nez avec la pression populaire, les intrigues politiciennes. » Et donc, souligne le président de la Fondation LE MUNICIPAL, à travers ce mécanisme de promotion des meilleures pratiques, il s’agit de rétablir d’une part le droit au mérite et à la gratification, et d’autre part le droit à l’exemple et à des références.

C’est pourquoi, ajoute-t-il, loin d’être une simple compétition, les Trophées de la Décentralisation se veulent plutôt un cadre d’inspiration et d’impulsion de la démocratie et du développement local axé sur la promotion des bonnes pratiques et des expériences réussies. Et pour marquer d’une touche particulière l’édition de cette année qui coïncide avec les dix ans de la décentralisation au Bénin, Franck Kinninvo a rappelé que sur proposition de sa Fondation, le jury a institué le prix du maire de l’année. C’est, explique-t-il, un prix qui récompense un comportement global de bonne gouvernance et de promotion du développement à la base. Mieux, il permet de désigner le meilleur maire de l’année, le maire des maires en intégrant l’appréciation souveraine du jury et de l’opinion publique.

Faisant partie des grands Partenaires Techniques et Financiers de la décentralisation béninoise, et l’un des partenaires clés des Trophées de la Décentralisation, le Gouvernement Fédéral Allemand et la Coopération Allemande au développement étaient présents à cette grande messe de promotion de la décentralisation et de la gouvernance locale. Intervenant en lieu et place de l’Ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne près le Bénin, le 1er Secrétaire de l’Ambassade, Christian Friedemann a rappelé que la coopération allemande au Bénin renforce les capacités des différents acteurs étatiques et non-étatiques des communes partenaires à tous les niveaux, notamment individuel et organisationnel. Ce renforcement de capacités contribue, dit-il, à l’amélioration des prestations fournies par l’administration communale et les services déconcentrés aux populations.

Avant de réaffirmer l’engagement de la République fédéral allemand envers la République du Bénin en 2014, Christian Friedemann a notifié que les impacts en matière de bonne gouvernance ne sont pas toujours visibles étant donné que les réformes de décentralisation constituent des processus de transformations complexes et de longue durée. Aussi, pense-t-il que l’initiative des Trophées de la Décentralisation vient à point nommé parce qu’elle constitue, selon lui, un moyen formidable pour rendre les résultats réalisés par les communes visibles et cela à travers des visages humains et des histoires concrets.

A sa suite, le représentant du ministre de la culture, de l’artisanat et du tourisme, Paul Akoha a indiqué que les collectivités locales disposent d’importantes compétences dans le domaine de la promotion culturelle et du tourisme. C’est pourquoi, son ministère se réjouit de parrainer les prix « Commune culturelle de l’année » et « Commune touristique de l’année ». Car, explique-t-il, sans la culture aucun développement durable n’est possible et, par ailleurs, le tourisme est reconnu aujourd’hui comme un secteur pourvoyeur de devises pour tous les pays du monde.

Avant de procéder à l’ouverture de cette cérémonie de remise de prix aux différentes communes désignées par le jury, le ministre de la décentralisation, de la gouvernance locale, de l’administration et de l’aménagement du territoire (MDGLAAT), Isidore Gnonlonfoun a mis l’accent sur le rôle social et économique que les maires jouent à l’endroit des couches défavorisées des communes. Il a salué l’engagement et la vision du président Boni Yayi pour la promotion et le renforcement du développement local ; lui dont le souci permanent est de voir le dernier citoyen vivre mieux quotidiennement. Un engagement qui se traduit, selon Isidore Gnonlonfoun, par la création par décret d’un ministère essentiellement dédié à la décentralisation et à la gouvernance locale.

Ce qui, selon le ministre, est tout à fait étant donné que la décentralisation est aujourd’hui reconnue comme un meilleur outil de développement durable. C’est pourquoi, elle est soutenue dans notre pays par une volonté politique clairement exprimée par le chef de l’Etat et son gouvernement. Isidore Gnonlonfoun a donc salué l’initiative des Trophées de la Décentralisation qui s’inscrit dans ce cadre de développement. C’est pourquoi, son ministère apportera, assure le ministre, à chaque fois son soutien à cette initiative qu’il faudra parfaire lors des prochaines éditions. Puisque la quête d’une bonne gouvernance et d’une bonne démocratie à la base doit se faire de façon collective, a insisté le ministre de la décentralisation Isidore Gnonlonfoun.

Lancé le 16 mai 2013, c’est après un long processus de sélection, d’analyses et d’évaluation des soixante-quatorze (74) initiatives soumises par les communes que les membres du Jury composés d’hommes et femmes choisis pour leur qualité, leur connaissance avérée de la décentralisation, leur probité et leur sens de responsabilité, ont retenus avec impartialité les communes les plus méritantes pour être récompensées lors de la Grande Nuit des Trophées de la Décentralisation. Les différentes catégories dans lesquelles les communes étaient en compétition sont : « Commune sportive de l’année », « Commune enseignement maternel et primaire », « Commune culturelle de l’année », « Commune touristique de l’année », « Commune et promotion de la santé », « Commune et Promotion de l’économie locale », « Commune eau et assainissement », « Eco-Commune de l’année », « Commune agricole de l’année », « Bonne gouvernance locale », et pour la première fois, la catégorie « Maire de l’année ».

Des 74 dossiers qu’ils ont reçus dans le cadre de l’édition 2013 des Trophées de la Décentralisation, 8 communes concouraient pour la catégorie « Bonne gouvernance locale », 7 pour la catégorie « Commune agricole de l’année », 4 pour la « Commune sportive de l’année », 4 pour la catégorie « Eco-commune de l’année », 11 pour « Commune eau et assainissement », 6 pour « Commune et promotion de la santé », 6 pour la catégorie « Maire de l’année », 3 pour « Femme élue communale » et 2 pour des catégories qui n’ont pas été ouvertes (« Mobilisation des ressources » et « Coopération décentralisée »).

Au cours de l’étude des dossiers, les membres du Jury ont disqualifié les deux dossiers envoyés pour les catégories non ouvertes. De la délibération des membres du jury, la commune de Bohicon s’est vue décerner les prix « Commune sportive de l’année » et « Commune enseignement maternel et primaire ». La commune d’Akpro-Missérété a été distinguée par les prix « Commune culturelle de l’année » et « Commune touristique de l’année ». Quant aux communes de Bassila et de Nikki, elles partent respectivement les prix « Commune eau et assainissement » et « Commune et Promotion de l’économie locale ». Le prix de la catégorie « Commune et promotion de la santé » a été attribué à la commune de Kouandé. Le prix « Bonne gouvernance locale » a été décerné à la commune de Dogbo.

La commune de Klouékanmè est distinguée par les prix « Eco-commune de l’année », « Commune agricole de l’année ». Quant au prix « Maire de l’année », il a été décerné au maire Christophe Mègbédji pour ses nombreuses actions pour l’enracinement de la démocratie locale et du développement à la base dans sa commune.

A la fin de la cérémonie, le maire de Klouékanmè, Christophe Mègbédji, a au nom de tous les maires lauréats, remercié les responsables de la Fondation LE MUNICIPAL qui œuvrent pour la bonne marche de la décentralisation au Bénin. Ses remerciement sont également à l’endroit des les partenaires Techniques et Financiers et du gouvernement central pour tous les efforts qu’ils consentent aux côtés des communes pour le bien-être des populations. Il n’a pas manqué de dire sa gratitude aux populations, vrais acteurs de cette décentralisation, qui ne cessent de les soutenir dans leurs actions quotidiennes.

La 4ème édition des Trophées de la Décentralisation a donc pris fin sur une note de gaité et de fierté pour les communes récompensées qui ont toutes promis de mieux faire afin d’être une fois encore au rendez-vous à l’édition prochaine.