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Ce dimanche 5 août 2012, des contingents de militaires ont fait irruption aux domiciles des parents de Patrice Talon, à la recherche d’insecticides pour remédier à l’invasion des champs de coton par les parasites. Contrairement à ce qu’on nous fait croire dans les medias, le gouvernement continue donc de fouiller ciel et terre pour se procurer les précieuses doses d’insecticides.
Raison d’Etat ou atteinte grave à la démocratie ? C’est la question qu’il convient de se poser après la descente hier aux domiciles de parents de Patrice Talon de détachements d’hommes en uniformes, des militaires lourdement armés, à la recherche des insecticides pour sauver les cultures de coton en souffrance dans les champs sous les assauts des grappes d’hélico verpa et d’autres parasites.
Pourtant, il y a quelques jours, les déclarations des membres du gouvernement et d’autres responsables de structures publiques comme le directeur de la Sonapra donnaient à croire que la gestion des fonctions critiques de la campagne en cours, liées aux insecticides était sous contrôle. Il est vrai, que les rodomontades du ministre de l’Agriculture, qui a finit par lancer un S.O.S pour la fourniture des insecticides a créé un certain émoi sur la capacité du gouvernement à gérer convenablement la campagne en cours.
Deux descentes
En vérité, ceux sont deux opérations qui ont été conduites
L’une à Godomey, dans la proche périphérie nord de Cotonou, au domicile d’un officier supérieur à la retraite, le colonel F. T., proche parent de l’homme d’affaires Patrice Talon, bien implanté dans le secteur des intrants au Bénin et ailleurs. La seconde descente a eu pour cible, le domicile des parents de Patrice Talon, sis à Akpakpa, au nord-est de Cotonou, où sont parfois stockés des intrants agricoles. L’objectif déclaré de ces irruptions de l’Armée était de trouver de l’insecticide.
Et tout porte à croire que si les militaires avaient trouvé la moindre dose d’insecticide, ils les auraient frauduleusement enlevés… En somme un remake du braquage des intrants qui avaient eu lieu il ya quelques semaines.
In fine, c’est peu de le dire, malgré toutes les réactions désapprobatrices qui ont fusé de tout part, dénonçant l’arbitraire du gouvernement lors des premiers braquages orchestrés en mer et à Allada, le gouvernement a choisi de continuer dans l’illégalité. Même si l’on peut être sûr que la raison d’Etat sera une fois encore évoquée pour justifier cette forfaiture du gouvernement, deux constats sautent à l’œil des observateurs.
Primo, le holdup du gouvernement amène à comprendre que malgré tous les effets d’annonce organisée par le gouvernement à travers son ministre de l’Agriculture, la campagne cotonnière 2012-2013 est toujours en danger. La sauver parait donc encore incertain du fait de la non disponibilité des insecticides à ce jour.
Secundo, le gouvernement de Boni Yayi semble bien ne pas prendre la pleine mesure du climat sociopolitique dans le pays. En fait, en dépit des inquiétudes des différents acteurs politiques et sociaux, rien de visible n’est fait pour apaiser la tension ; bien au contraire, l’atmosphère se détériore de plus en plus.
En somme, il ne serait pas exagéré de conclure que l’illégalité tend à devenir la règle au Bénin avec la bénédiction de l’armée dont la place et la mission prêtent désormais à confusion. Le Bénin est-il toujours en démocratie ?
Vitali Boton pour Adjinakou
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