Lors de son séminaire du 02 mai 2014, le gouvernement a décidé de l’organisation d’une table ronde à Paris du 17 au 19 juin prochain, pour rechercher le financement de certains projets de développement d’un montant global de 6529 milliards F Cfa pour la période 2014-2018. Une telle initiative lancée à la veille de la fin du mandat de Yayi Boni suscite beaucoup d’interrogations et éveillent des soupçons, quand on sait que constitutionnellement, il est hors-course à l’élection présidentielle de 2016.

Au fur et à mesure qu’on s’approche du terme de son dernier mandat, le Président Yayi Boni multiplie ses stratégies pour opérer un coup d’Etat constitutionnel en 2016. Pour baliser le terrain, il ne manque pas d’imaginations pour faire croire à l’opinion publique nationale qu’il est le seul capable de mettre ce pays sur les rails. La fameuse table ronde de Paris avec les partenaires au développement s’inscrit bien dans cette dynamique. La durée et le coût du projet en disent long. 

Certains diront que l’administration est une continuité et que même après le départ du Chef de l’Etat en 2016 son successeur va continuer l’œuvre. Mais, qui connaît le mode de fonctionnement du système Yayi, doit s’inquiéter. Imitant ses amis dictateurs de la sous-région, le Président Yayi Boni fait du populisme son arme principale pour tenter d’embobiner le peuple à travers l’annonce de prétendus projets de développement dont la durée est au-delà de 2016. « Il faut laisser Yayi Boni terminer ses chantiers de développement ! ».

C’est le message de ses sbires sur le terrain dans l’ensemble du pays. Par l’annonce de 6529 milliards de F Cfa pour financer, entre autres, le projet ‘’Epine dorsale, la construction de l’aéroport de Glo Djigbé, la route des pêches, la construction d’un hôpital de référence, le gouvernement entend montrer qu’à Paris en juin prochain, le Bénin sortira de la pauvreté. Sinon, pourquoi depuis qu’il est au Pouvoir, c’est maintenant que le développement national le préoccupe si tant ? La leçon que l’on doit retenir de ces manœuvres politiciennes est simple et facile à mémoriser. « Le Président Yayi Boni est prêt à pactiser avec le diable pour s’accrocher au Pouvoir au soir du 06 avril 2016 ». C’est dire que les vrais dessous de la table ronde de Paris sont beaucoup plus des stratégies pour amener les populations à accepter la révision opportuniste de la Constitution du 11 décembre 1990 sous couvert de la lutte contre la pauvreté.

La table ronde de Paris est sur la longue liste des initiatives populistes du Président Yayi Boni pour tracer le chemin pour la révision de la Constitution. Ce début de semaine, il a reçu certains maires de l’Ouémé. Et, c’est à deux ans de la fin de son mandat que les problèmes de Sèmè-Podji, d’Adjarra et d’Adjohoun le préoccupent. D’autres sont également attendus. En dehors de ceux-ci, notables, chefs religieux et dignitaires de toute sorte sont régulièrement invités au Palais de la République. L’objectif est de leur montrer qu’après Yayi Boni, c’est le déluge pour le Bénin.

Pour l’éviter, il faut maintenir l’actuel président de la République au

Pouvoir. En plus, le Chef de l’Etat multiplie des sorties sur des chantiers comme s’il est en campagne pour un nouveau mandat, pendant que le projet de révision de la Constitution est à l’ordre du jour de la première session ordinaire de l’Assemblée nationale. Mais, dans l’opinion publique, ces agissements pour s’éterniser au Pouvoir ne sont que de l’eau jetée sur le dos du canard. La Société civile, la classe politique consciente, la Communauté internationale et le peuple béninois dans sa majorité comprennent le jeu du Président Yayi Boni et l’attendent de pieds fermes.