Qu’attend donc encore le gouvernement de Yayi Boni pour faire amende honorable en faisant la paix avec le Patronat béninois ? Que peut-on espérer des assises de Paris si le Patronat, véritable vecteur ou moteur de développement se désolidarise de l’initiative de Yayi Boni ?Si l’idée est de mobiliser les investisseurs internationaux pour des projets de développement au Bénin, la démarche recommande que, d’ores et déjà, les investisseurs nationaux soient les premiers à être mobilisés. « Comptons d’abord sur nos propres forces ». Telle est la recommandation faite tout le temps par le régime révolutionnaire qui a dirigé le Bénin de 1972 à 1990. Et Yayi Boni qui donne les signes d’avoir particulièrement aimé cette « triste période » de l’histoire politique du Bénin devrait s’en remémorer et en tirer toutes les conséquences de droit pour l’œuvre d’édification d’un Bénin nouveau dont il a aujourd’hui la charge.Choisir de foncer tête baissée vers Paris espérant ramener des devises étrangères, serait se mettre le doigt dans l’œil. Car, pour ceux qui ne le savent pas au sein du gouvernement de Yayi Boni, les investisseurs, de part le monde, se parlent. Ainsi, avant de pouvoir investir ses fonds dans un pays tiers, un investisseur sérieux se doit de s’informer auprès d’un collègue à lui déjà installé dans ce pays. Aucun investisseur ne vient engloutir son argent dans un pays parce qu’il est ami au Président de la République ou non. Celui qui le fait, c’est à ses risques et périls. Car, après la tempête, il y a toujours l’accalmie…Ce Président-ami passera et le pays restera. Dès lors, les règles escamotées hier seront remises au goût du jour pour l’amertume de l’infortuné qui se serait entêté à composer avec la facilité ambiante.
Le feu produit la fumée qui brûle… Si aujourd’hui la Table ronde de Paris semble être enrhumée dans son espoir de réussite, c’est bien à cause des comportements anti-développement et contre-productifs d’un gouvernement ou d’un régime politique aux méthodes alambiquées et sclérosées.Le Président du Patronat béninois, Sébastien Ajavon l’a si bien révélé en informant, d’ores et déjà, les invités à la Table ronde de Paris de se méfier des organisateurs de ces assises. Car, affirme-t-il, le gouvernement de Yayi Boni est un Exécutif non sérieux dans le respect des engagements pris par celui-ci. Lorsqu’un Président de la République signe un décret qui établit un partenariat public/privé avec un investisseur non étatique et que du jour au lendemain, il renonce à sa signature, cela démontre à suffisance le vrai visage de celui-ci ainsi que celui de son gouvernement. En réalité, dans ces conditions, l’investissement privé n’est plus sécurisé et le privé qui se hasarderait à contracter avec de tels individus gouvernementaux, prend le gros risque d’envoyer ses investissements dans un trou d’air.D’où vient cette inspiration du gouvernement de Yayi Boni à aller mobiliser des investisseurs étrangers au moment où ils persécutent les nationaux qui sont même contraints à l’exil ? Comme si cela ne suffisait pas, un juge a été contraint au Bénin de prendre l’exil après avoir rendu une décision de justice défavorable au président Yayi Boni. Si la Justice, l’un des baromètres de la démocratie et surtout de la sécurité dans l’investissement, subit tant l’acharnement et des tentatives de manipulation du pouvoir en place, comment des investisseurs étrangers peuvent être rassurés pour s’engager pour le Bénin ?Le rêve gouvernemental frise à la limite du surréalisme. Presque tous les grands hommes d’affaires béninois sont en mésintelligence avec le Pouvoir de Yayi Boni. Puis, comme si de rien n’était, celui-ci et son gouvernement avec son beau-frère en tête, décident d’aller chercher des fonds étrangers pour venir construire le Bénin.
Quelle intelligence ! Quel toupet ! Le Bénin ou Bénin-Yayi ?
Le Bénin sous la gouvernance de Yayi Boni est ce pays-là où lorsque le gouvernement signe un contrat ou une convention de partenariat public/privé, il suffit que la tête de l’investisseur privé ne plaise plus au chef de l’Etat pour que celui-ci décide de vous arracher votre projet et le confier derechef à un autre opérateur économique qui se montre obséquieux vis-à-vis du demi-dieu. Sinon comment comprendre qu’un chef d’Etat puisse se prévaloir du fait imaginaire qu’un homme d’affaires ne lui a pas faire des civilités pour alléguer que le gouvernement ne va plus respecter un engagement presque formalisé de reversement de Tva prépayée. Comment peut-on aussi de façon légère gérer les affaires publiques d’une nation et prétendre rassurer les investisseurs privés qu’ils soient nationaux ou étrangers ? Si avec des nationaux, le couperet est brandi tous les matins, qu’en serait-il des investisseurs étrangers dont on ne ferait que d’une bouchée quand les intérêts du grand chef ont tourné à l’aune de ses humeurs ? Qui a compris a compris ! Car, si au Bénin en octobre 2012, le gouvernement de Yayi Boni a organisé une Table ronde économique avec le secteur privé national et n’a appliqué à ce jour aucune des décisions issues de ces assises, est-ce celles de Paris (à des milliers de kilomètres du Bénin) qui connaîtront un début d’exécution avant que le locataire du Palais de la Marina ne prenne ses cliques et ses claques pour nous coller la paix impérativement, le 06 avril 2016 ? En réalité, cette kermesse pour laquelle le gouvernement de Yayi Boni a misé près de 1.800.000.000 F. Cfa pour la communication, ne serait qu’un rendez-vous de trop qui n’apporterait presque rien dans l’escarcelle du Trésor. Ils vont simplement distraire les fonds publics. Car, si en réalité les divers projets concoctés pour cette Table ronde nécessitent près de 12 mille milliards F. Cfa pour être réalisés, il n’est pas évident que les organisateurs mobilisent un grand investissement qui ne serait en réalité que des promesses que font souvent les acteurs de la Communauté internationale. Se rendant même déjà compte de leur rêve irréalisable ou qui ne peut être atteint, le gouvernement de Yayi Boni a préféré tenir un discours non véridique au peuple en parlant d’un besoin de près de 6529 milliards qui subitement est mué à environ 3.000 milliards à mobiliser autour de la Table ronde de Paris. Ils prétendent que c’est pour des besoins de la communication qu’ils ne pouvaient pas annoncer dans l’opinion publique cette mirobolante somme de 12 mille milliards F. Cfa qu’il faut en réalité pour les projets prévus pour la Table ronde de Paris. Des rêveurs oui !
Emérico Adjovi
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17 juin 2014 par Nouvel auteur