(Par Roger Gbégnonvi)
Dans le proche avenir, c’est-à-dire en 2015-2016, nous devrons empêcher les candidats à la Présidence de nous emmener dans le bateau des ‘’promesses électorales qui n’engagent que ceux qui y croient’’. L’élu ne s’installera pas à la Marina pour se transformer en commis voyageur, dilapidant nos sous entre terre et ciel pour un incessant m’as-tu-vu. Non ! L’élu devra être Moïse pour conduire hors du désert actuel le peuple qui n’y aura que trop souffert. Et voici deux projets qu’on lui prête maintenant pour qu’il n’aille point faire de sa campagne électorale une série d’incantations inopérantes pour notre développement.
L’élu devra sortir le peuple béninois de son village mental en le faisant alphabétiser dans chacune de ses langues maternelles. En 11 mois d’abnégation missionnaire et apostolique, feu le Ministère de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales (MAPLM) a démontré que ce n’était pas la mer à boire, que cela pouvait se faire pour les dix millions de Béninois dans le temps record de deux semaines à raison de deux heures par jour pour ceux qui ont déjà maîtrisé l’écriture dans l’une des langues du monde, dans le temps raisonnable de trois mois à raison de deux heures par jour pour ceux qui doivent découvrir l’écriture, apprendre l’art d’aller du signifiant (arbitraire) au signifié.
Et quand le MAPLM a essayé de lister les avantages (notamment en terme de création d’emplois) qui résulteraient du savoir lire et écrire dans sa langue maternelle par tous, il a dû s’arrêter pour ne pas devoir remplir des livres. S’arrêter pour souligner l’évidence universelle : les peuples qui se développent par monts et par vaux, qui savent dominer et se libérer de la domination, sont ceux qui, à hauteur de 48 à 50 % au moins de leur nombre, ont maîtrisé dans leurs langues maternelles la magie de l’écriture, porteuse d’abstraction, de science et de progrès.
L’élu devra ouvrir le peuple béninois à lui-même et aux peuples du monde en dotant le Bénin d’un vrai Ministère du Tourisme, qui n’aura rien à voir avec un vrai Ministère de la Culture. Pour ouvrir les Béninois à leur monde intérieur plusieurs fois dans une même année, le Ministère du Tourisme obtiendra des organisateurs des rencontres locales, telles que le Nonvitcha, de les faire se dérouler de vendredi à dimanche, et tâchera que puissent ‘‘y aller faire un tour’’ tous les Béninois qui en auront le désir.
Pour mettre régulièrement les Béninois en contact avec le monde extérieur, le Ministère du Tourisme obtiendra des organisateurs des rencontres régionales, telles que la Gani, de les faire se dérouler sur une semaine au moins et fera en sorte qu’on le sache hors frontières afin que puissent ‘‘y aller faire un tour’’ les Allemands, les Américains, les Français, les Japonais, etc., qui en auront le désir. Dans le même but d’ouverture du Bénin au monde extérieur, le Ministère du Tourisme fera de Ganvié, notre Venise nationale, autre chose qu’un tas de boue peinturlurée, il réveillera ‘’Ouidah-92’’ uniquement dans son aspect ‘‘Retrouvailles avec la Diaspora’’, Il créera dans les grandes villes des musées genre ‘’Musée-Zinsou’’. Il fera. Il inventera.
Sortir le peuple béninois de son village mental, le mettre en contact avec son monde intérieur et avec le monde extérieur, voilà déjà un projet de société capable de susciter notre adhésion enthousiaste : hôtels rendus plus accueillants, artisanat dynamisé, spectacles nouveaux et soignés, cuisine rénovée et attrayante. Le tout pour nous-mêmes et pour nos hôtes. Et l’Etat obligé de rendre nos routes praticables pour aller à la rencontre de nous-mêmes et de nos hôtes. L’argent pour ‘‘financer tout ça’’ ne sera pas un problème puisque nous avons pu, en ce mois d’août 2014, sortir plus de 82 millions de f. CFA ‘‘rien que pour les dortoirs’’ de 47 des nôtres partis voir Barack Obama quelques jours à Washington. Tout Candidat à nous diriger devra donc être Moïse pour la Terre Promise dès 2016.
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19 août 2014 par Judicaël ZOHOUN