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Entretien avec Alphonse Hondjo, ancien footballeur : « Il faut finir avec la tricherie et l’affairisme »





Ancien footballeur et observateur averti du football béninois, Alphonse Hondjo donne son éclairage sur tout ce que devrait être le football dans un pays comme le Bénin. Il revient aussi sur les problèmes de gestion de ce football et enfin livre le diagnostic fatal mais remédiable des difficultés du football au Bénin.

Lire l’intégralité de l’interview accordée à notre rédaction


Déclinez votre identité à l’opinion 

Je me nomme Alphonse Hondjo, né le 2 Août 1949. Je suis titulaire depuis 1976 du diplôme spécifique de premier degré en football. J’ai signé ma première licence sénior avec l’équipe Modèle de Lomé en 1968 après avoir été le meilleur buteur au total 19 buts concernant le championnat scolaire au Togo où j’ai joué pour l’école Tadjin d’Aného. De 1969 à 1975, j’ai joué pour l’étoile sportive de Porto-Novo et fait partie de sélection nationale du Dahomey. Avant mon départ pour la France en 1975, j’ai effectué un mois de tournée en Chine avec le chroniquer sportif Jean-Marie Ehouzu ancien ministre des affaires étrangères dans le gouvernement de Yayi. De 1975 à 1978, j’ai signé un contrat à l’AS Beaune, une équipe de troisième division. Vers la fin de l’année 1978, j’ai rejoint Georges Govou, père de Sidney à C.O Le Puy où j’ai presté pendant deux ans. J’ai suivi plusieurs stages de perfectionnement et de mise à niveau en tant que entraîneur titulaire. Entre autres équipes encadrées en France, on peut citer les jeunes de Beaune, Sisteron Football club où j’ai joué le rôle d’entraîneur général, Ruffey-Les Beaune et la gendarmerie mobile de Beaune. A mon retour au pays en 2000, j’ai pris la direction de l’encadrement de l’étoile sportive de Porto-Novo. Actuellement je dirige le centre de formation « Hondjo Football Développement » d’un effectif de soixante jeunes de toutes les catégories de la tranche d’âge comprise entre 11 et 22 ans. 
Comment appréciez-vous la décision de la confédération africaine de football par rapport au Bénin ?
C’est une décision très dure pour la fédération mais qui relance la pertinence question de la tricherie. Ce qui me choque le plus, c’est la position étonnante de certains médias. Il ne pouvait en être autrement lorsqu’on sait que nous sommes en infraction. Tout le monde sait comment les textes sont contournés en la matière et sans résultat positif durable.
La preuve le foot béninois est train de payer le lourd tribut de l’amateurisme et de l’incompétence en matière de la gestion de notre football qui reste et demeure un patrimoine national, donc l’affaire de tous les béninois. En 2004, j’avais déjà attiré l’attention de l’opinion sur le fait sur le plateau de la télévision nationale mais en ce moment incompris parce que ma prise de position gênait plus d’un. Même mon club dont je suis l’entraîneur, l’étoile de Porto-Novo m’avait sévèrement critiqué.
A titre d’exemple, j’évoque le tournoi de l’unité dont la finale n’a jamais été joué pour raison de tricherie dans le choix des joueurs. Or cette belle initiative de la fédération des associations de supporteur visait la promotion et la détection des talents cachés. Une telle attente ne saurait jamais être comblée dans le faux. Et c’est justement là où la décision de la caf apparaît comme un mal pour un bien. Ce n’est pas le moment de chercher à justifier la faute grave objet de la sanction ni vouloir pointer du doigt quelqu’un. Il faut savoir assumer ses erreurs ou reconnaître ses tords. Pour conclure cette question, je dirais simplement que l’homme à toujours l’âge de ses veines. 
Est- ce qu’on peut avoir une idée sur votre parcours ?
J’ai signé ma première licence dans l’équipe Model sport de la ville de Lomé, capitale de la République togolaise. A l’époque, dans ce pays voisin, il y avait deux grands clubs. Il s’agit de l’Etoile Filante et Model sport. Et comme mon directeur d’école est l’un des fondateurs de Model Sport, j’ai été coopté pour mettre mes talents au service de ladite équipe. Ceci suite à mes essaies en la matière lors des rencontres informelles inter-collège. J’avais 16 ans en ce moment. En 1968, je suis rentré au Bénin mon pays natal notamment dans la ville de Porto-Novo où résidaient mes parents. C’était le retour en famille et bon vent pour mes amis et camarades de quartier avec qui je jouais. J’ai à nouveau signé à l’Etoile Sport de Porto-Novo. Cette saison footballistique a été celle de toutes les merveilles pour mon équipe, celle que j’aimais lorsque je jouais dans les quartiers de la ville capitale. En témoigne le nombre important de but marqué par ma modeste personne. 
Ce fut une grande joie pour mes confrères et les fans clubs de l’étoile qui s’exclamaient de joie en disant « Nous avons trouvé un vrai remplaçant Patrice Gbègbèlègbè ». Pour eux, c’était une photocopie du même style et de la même efficacité dans la gestion du cuir rond sur le terrain avec pour effet la création d’espace pour les coéquipiers et la bonne finition. A la seule différence que Patrice est avant- centre qui lance ses confrères en créant assez d’espace propice pour la bonne finition et moi quand je récupère le ballon, j’y vais seul en raison de ma facilité de drible et de frappe. On en était là quand j’ai reçu une convocation de la fédération dahoméenne pour m’essayer en équipe nationale.
Je n’avais pas encore bouclé les 18 ans. J’y étais resté jusqu’en 1975, l’année dans laquelle je m’étais envolé pour la France. Ceci après mon séjour de mise à niveau en Chine, lequel séjour m’avais permis de découvrir un chroniqueur sportif de la trempe Jean-Marie Ehouzou, ministre dans un passé récent dans le gouvernement de Yayi I. Entre – temps, avec des amis, on avait constitué l’équipe Dragon Fc de l’Ouémé sous la bénédiction de Jean-Pierre Agondanou, maire de la ville de Porto-Novo dans le souci de fédérer les efforts et mettre un terme à une rivalité terrible entre deux clubs phares de la capitale, étoile de Porto-Novo et Assos.
C’est nous qui avions choisi les couleurs de cette équipe qui avait fait la fierté de toute une nation. Je m’investi de nos jours dans la formation des jeunes footballeurs à Porto- Novo. J’ai sous ma protection toutes les catégories. Ils sont environ une centaine. Une initiative coordonnée par centre Académie Football. 
Quels sont les moments qui vous ont marqué dans l’équipe nationale  ?
Le souvenir le plus important porte sur les grands du moment avec qui j’ai joué sur la même pelouse. Mon engagement et ma détermination sans oublier mon souci d’apprendre auprès des autres ont été des atouts de taille pour moi. Des atouts qui m’ont permis d’aller faire la fierté de tout un peuple au-delà des frontières béninoises. Les coupures de presse sont disponibles dans les archives pour en dire long sur cette riche expérience de ma vie, laquelle reste et demeure le comble d’une totale satisfaction. Avec mes yeux de jeunesse de la période, j’ai su faire avec les grands pour bâtir un avenir comblé. Si mes souvenirs son bons, le Dahomey n’était pas affilié en ce moment à la CAF ou à la FIFA. 
Que dites- vous aujourd’hui du football béninois ?
 Le football pratiqué par notre génération reposait sur la passion. Le souci d’impressionner par les beaux gestes, les réflexes utiles. Des choses qu’on vivait en ‘’live’’’ sur les stades. Chacun avait son idole et réussissait à le copier véritablement pour donner de beaux spectacles sur les stades. Mais je constate tristement que ce plaisir a disparu en laissant place à la tricherie et l’affairisme dans la sélection des joueurs sans perdre de vue la guéguerre entre acteurs et responsables du football béninois. Dans le bon vieux temps, les difficultés d’un joueur sont systématiquement celles des autres. Le souci de la solidarité était une réalité. Les dirigeants se sacrifiaient pour nous pour de bon résultats. Autant de considération qui maintenaient et fidélisaient les joueurs. Par exemple concernant ma personne, je n’avais jamais rêvé faire carrière en France. 
Vous estimez aujourd’hui que ces considérations ont déserté le forum ?


Presque oui. Il n’y a plus rien. Je pense que c’est même normal. Aujourd’hui, le football, c’est comme une entreprise. Tu investis et tu gagnes de l’argent. Mais avant, il faut que tu aies le matériel. Or le matériel, c’est la jeunesse, c’est la base. On a tout sauté. Le football béninois n’est pas que malade. C’est gentil de dire qu’il est malade. Sion qu’il est voie de disparition. A l’allure où vont les choses, il va falloir réconcilier les esprits pour sauver les meubles. Nous avons assez d’atouts pour faire réussir le football béninois que de donner des résultats ridicules du genre.
 
Qu’est- ce qui vous fait dire que le football n’existe plus ?
Un entrepreneur qui fausse les données du sous-bassement de son chantier n’aura pas de résultat. Au contraire il risque de disparaître s’il ne prend pas garde en puisant dans les causes de son échec pour réussir. Le football béninois s’écarte de ses racines que sont les anciens or sans lesdites racines on ne saurait maintenir l’arbre que représente notre football débout. Si au lieu d’imposer le bâtiment sur la suite de la fondation pour maintenir l’ensemble de la construction, vous décidez pour des problèmes de personnes de déplacer les choses en érigeant la bâtisse sur du sable, ne vous étonnez pas de son effondrement. Et c’est justement le mal qui fait sombrer notre sport roi sans occulter la promotion des contres valeurs. Outre cela, il va falloir éviter la tricherie sur la question des critères d’âge. 
 
Votre regard sur le championnat national
Comme je l’avais évoqué plus haut, tout est faussé et à reprendre. C’est déjà évocateur pour nous d’avoir fait cette triste expérience. Il suffirait seulement de décider intérieurement d’un changement pour que les choses fonctionnement normalement. La première question à laquelle il mérite de trouver une réponse réaliste, est de savoir le nombre de championnat organisé et qui a abouti. Or sans un championnat professionnel, que peut devenir notre football ? Les raisons ne sont pas ailleurs.
Elles sont transportées et tire leur fondement de la tricherie dans la sélection des joueurs. La question d’âge revient et le copinage par rapport aux critères de sélection, lesquelles sont foulées aux pieds. Il y a véritablement une question de renaissance et de prise de conscience pour faire décoller les choses. En 1994 quand je rentrais au pays, le football n’existait pas non pas parce que les sachant font défaut mais du fait de l’absence d’une volonté politique. 1999 a été l’année du renouveau du football dans notre pays. L’Etat central a commencé par s’intéresser à la gestion du football. Le peu de ressource mise à disposition, vous connaissez la suite. Les clubs vont chercher les joueurs au Nigeria alors que le talent national existe. Il faut derrière une équipe, un centre de formation pour la préparation de la relève et pour maintenir en bonne forme les clubs et l’équipe nationale. 
Votre avis sur la défection des clubs par rapport à la participation au championnat. 
Je vous dis qu’on n’est pas sorti de l’autre crise. Elle est toujours d’actualité. En témoignent les réactions et contres réactions des partenaires membres de la même fédération. Dans des conditions du genre, dites-moi ce qu’on peut construire de meilleure ? Il va falloir changer les habitudes et la manière de faire ou d’agir pour faire gagner l’équipe nationale et le football dans notre pays. Si des promesses ont été faites à des clubs pour les accompagner, il va falloir les respecter. Dans le cas contraire réunir les acteurs autour de la même table pour exposer les problèmes et parvenir à un accord.
Qu’est-ce que vous pensez de l’arbitrage ?
Si le football est malade, il en est de même pour l’arbitrage. Tous ceux qui sont autour de la fédération ont chacun leur club. Dans ce cas, on ne peut pas vouloir que son équipe ait de difficultés vis- à- vis de l’arbitre. C’est l’influence à outrance des dirigeants de club sur le système arbitral qui expose cette triste image de notre arbitrage. Ils y en a de très bon. Il suffit de les laisser agir selon les normes et organiser régulièrement les stages de mise à niveau pour approprier combien ils sont excellents nos arbitres.


 Que pensez – vous de la récente démission de Bonaventure Coffi Kodjia ?
Il ne veut pas marcher dans la magouille. C’est pourquoi il a déposé son tablier. Et c’est justement des comportements du genre qu’il faut applaudir pour faire avancer les choses. Il connait les textes et les normes de fonctionnement. Il a d’ailleurs fait ses preuves au plan national, régional, continental et international. Des raisons valables pour ne pas prêter flanc à une manipulation.
Ya –t-il une nuance entre le préparateur physique et l’entraineur ?
Le préparateur physique a son rôle à ne pas confondre avec celui de l’entraineur. L’entraineur démontre, il parle et explique. Mais le préparateur physique doit agir en fonction des normes relatives à la pratique du football. Bizarrement, on assiste chez nous à un mélange du genre et du rôle de nature à mettre en compétition deux spécialistes ayant différente mission, laquelle doit aboutir au même résultat, c’est-à-dire la pleine forme et les belles démonstrations sur les stades pour donner de beaux spectacles.


Que proposez- vous concrètement pour notre football ?


Il faut qu’on pense à instaurer la culture du sport dans nos habitudes. Que les dirigeants mettent à la disposition des joueurs des infrastructures. Il n’y a pas de secret magique autre que la décision intérieur portant sur le souci d’agir en tenant compte des normes et les autres en laissant de côté les intérêts égoïstes à satisfaire.
Votre dernier mot pour conclure cet entretien


Je vous remercie pour le déplacement et l’intérêt que vous accordez à la promotion du football à travers les colonnes de votre journal. Mon souhait est qu’on repense le football du Bénin. On a tout ce qu’il faut. Il faut qu’on en profite. Je vous remercie.
Propos recueillis par Nicaise AZOMAHOU
 

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