Lors de la cérémonie d’ouverture de l’Université de vacances du Parti du renouveau démocratique (Prd), samedi dernier à Avrankou, l’absence des ténors de l’Union fait la Nation (Un) de Bruno Amoussou s’est faite beaucoup remarquer et confirme l’état de pourrissement de l’opposition béninoise face aux menaces sur la démocratie. De facto, le président du Prd, Me Adrien Houngbédji est aux prises avec une franche de l’opposition et aux Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe).
L’absence de l’Union fait la Nation (Un), aux côtés de Me Adrien Houngbédji, ce week end, a surpris plus d’un. On pensait que les récentes déclarations du leader du Parti du renouveau démocratique (Prd) contre le Gouvernement du Président Boni Yayi pourraient réchauffer les relations de Me Houngbédji avec Bruno Amoussou dont l’alliance se réclame de l’opposition radicale. Ceci vient aggraver la crise qui a fait exploser la grande Un au lendemain du K.O historique à l’élection présidentielle de 2011. Attaquée par le virus de la division, l’Union fait la Nation a enregistré le départ de deux de ses pères fondateurs à savoir : la Renaissance du Bénin (Rb) et le Prd. Depuis lors, le candidat unique de la coalition, Me Adrien Houngbédji et son parti politique ont tourné dos à leurs alliés d’hier. Et, la division s’installa au grand jour entre les bords politiques.
Origine de la crise
Quelle était la pomme de discorde ? Me Adrien Houngbédji s’est opposé à l’idée de transformer l’Un en parti politique. « Après la présidentielle, chaque parti doit aller jauger sa force aux élections. A certains endroits, les partis de l’un peuvent aller en alliance pour battre leurs adversaires…. », a-t-il déclaré sur une chaîne de télévision de la place en mars 2012. En plus, le Prd n’a pas digéré la faible mobilisation des militants de ses alliés pendant et après la présidentielle de 2011. Pour marquer certainement ses ex-compagnons de lutte, Me Houngbédji a préféré garder une position centriste.
Ainsi, à un moment donné, on le prenait pour un allié du régime de la Refondation. Ce qui lui a permis d’avoir des positions stratégiques au Conseil d’orientation et de supervision de l’actualisation de la Liste électorale permanente informatisée (Cos/Lépi) et dans ses démembrements, et à la Commission électorale nationale autonome (Cena) au grand dam de l’Union fait la Nation. Pendant longtemps, le silence du Prd sur les dérives du Pouvoir en place a été interprété comme un ralliement d’une franche de l’opposition au Chef de l’Etat, quand bien même Me Adrien Houngbédji a brandi un carton rouge contre la révision de la Constitution en septembre 2013. Mais, le dimanche 21 septembre dernier, il a créé la surprise en dénonçant ouvertement les tentatives de sabotage de la démocratie béninoise par le Gouvernement à travers le blocage du financement des activités du Cos/Lépi.
Or, pour l’opinion publique, c’était le moment plus que jamais pour l’Un de tendre la main au Prd pour atteindre leur objectif, celui d’empêcher les Fcbe de prendre en otage le peuple béninois et sa démocratie. En lieu et place d’une entente, on assiste à l’enlisement de la crise entre les deux parties. Dans le même temps, Me Houngbédji est la risée du Pouvoir pour avoir décrit un complot en préparation contre l’Etat de droit au Bénin. La preuve est qu’après ses déclarations, on a eu droit à une avalanche de réactions du côté des éléments du régime. Ministres, conseillers et responsables politiques continuent de monter au créneau pour le vilipender.
En somme, sur le terrain, le Prd doit désormais affronter les Fcbe et l’UN dans la perspective des prochaines élections. Mais à l’allure où vont les débats, tout porte à croire que le PRD jouit d’une opinion favorable très large au sein des populations.
Paul Favi
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29 septembre 2014 par Judicaël ZOHOUN