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A moins de dix jours de la prochaine rentrée scolaire et universitaire, prévue pour le 1er octobre prochain au Bénin, les parents d’élèves se bousculent devant "les librairies par terre" des grandes villes du pays, notamment à Cotonou, pour s’approvisionner en manuels scolaires et universitaires au moindre coût.
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Interrogés par l’Agence Xinhua, les parents d’élèves rencontrés devant ces "librairies par terre" de la ville de Cotonou ont estimé que les dépenses exorbitantes consacrées aux denrées alimentaires et aux soins de santé, face à un salaire qui n’est pas allé du simple au double en cette veille des rentrées de classes, les contraignent à aller fouiller dans "les librairies par terre" pour s’équiper en manuels scolaires et universitaires à moindre coût. "Je suis venus acheter des manuels scolaires pour ma fille aînée qui va se présenter en juin prochain au Baccalauréat série scientifique. Avec dix mille francs CFA (environ 20 dollars américains) seulement, je me suis procuré de quatre livres contre 25 mille francs si j’allais à librairie dans le formel", s’est réjouis, Cyprien Gbaguidi, un enseignant à la retraite.
Pour Firmin Hounkpatin, inspecteur de police qui bouquinait à la Place de l’Etoile Rouge de Cotonou, en prévision de la prochaine rentrée pour ses quatre progénitures, le coût des manuels scolaires est plus abordable dans les librairies par terre que dans les librairies officielles.
"J’ai préféré acheter les fournitures de mes enfants, surtout les manuels scolaires dans les librairies par terre qu’à la librairie officielle, où ils coûtent forcément plus cher", a-t-il indiqué.
Le dictionnaire "Petit Robert de la langue française" coûte 18 000 francs CFA (environ 36 dollars américians) chez les bouquinistes contre 23 500 FCFA (environ 47 dollars américains) dans les librairies officielles.
Le livre de lecture du cours élémentaire, deuxième année "La Famille Diavara" de A. Davers, se vend à 2 500 FCFA (environ cinq dollars américains) dans les librairies par terre contre 6 900 FCFA (environ 13,8 dollars américains) dans les librairies officielles.
Ainsi, installés sur la chaussée dans les rues de la capitale économique béninoise, de nombreux commerçants vendent des manuels scolaires d’occasion et soulagent les portefeuilles de parents.
"Affronter les dépenses pour la scolarité de nos enfants en ces temps de crises économiques n’est pas une mince affaire. Mais les librairies de l’informel nous soulagent beaucoup à fait face à ces dépenses", a confié Benjamin Landégbé, un éleveur de volaille à Cotonou.
ORIGINES DES MANUELS VENDUS DANS L’INFORMEL
De notre enquête, il ressort que la plupart des bouquinistes s’approvisionnent non seulement sur le territoire béninois mais aussi dans les pays de la sous-région. "Ces manuels scolaires nous proviennent non seulement des pays de la sous-région, notamment de la Côte d’Ivoire, mais aussi collectionnés auprès de certains parents d’élève qui nous les vendent à des prix réduits les manuels usagers de leurs enfants", a expliqué Victorin Adjovi, détenteur d’un stand au grand marché de "Dantokpa" de Cotonou.
En dehors de la vente, la spécificité des librairies par terre réside dans cette forme de troc ou d’échange de manuels entre les clients et les vendeurs.
"Chaque année, je viens ici pour échanger les livres de mes enfants qui passent en classes supérieures, moyennant quelques billets", a laissé entendre Félicien Bossou, un infirmier d’Etat en poste au Centre national hospitalier et Universitaire de Cotonou.
Avec cette orientation des Béninois vers les bouquinistes, l’ambiance bruyante observée jadis dans les librairies officielles, à chaque veille de rentrée académique au Bénin, a laissé place pour cette rentrée à une accalmie totale.
"En principe, c’est à la veille des rentrées des classes que nous réalisons de gros chiffres d’affaires, compte tenu de l’affluence de nos visiteurs", a précisé Paula Bocovi, une libraire à Cotonou.
"Mais, depuis plus de deux mois déjà, c’est tout à faire le contraire que nous observons. Les parents d’élèves et les étudiants viennent tous juste pour s’informer des prix des manuels scolaires et universitaires", a-t-elle déploré.
Cependant, la vente des matériels scolaires procure d’énormes bénéfices aux différents libraires de l’informel, notamment à lutter efficacement contre la pauvreté et surtout le chômage.
"J’exerce ce commerce depuis 1980 et grâce à ce métier, je subviens chaque jours aux besoins de ma famille et j’ai aussi construis ma maison", a noté Pierre Vihoutou, détenteur d’un stand à la Place de l’Etoile Rouge de Cotonou.
Xinhua
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