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La compagnie régionale ouest-africaine Asky, basée à Lomé, soutient fermement le commandant de bord du vol KP 047 héros à son corps défendant d’un incident survenu le 5 septembre dernier à l’aéroport Bernardin Gantin de Cotonou.
Ce jour-là, le vol régulier d’Asky à destination de Niamey avait été retardé, selon plusieurs témoins, de deux heures au moins, parce que le passager Marcel de Souza, incidemment ministre béninois du Développement, de la Prospective et de l’Analyse économique, aurait été appelé d’urgence par le président de la République, à la fin de l’embarquement ; il voyageait en compagnie de son homologue des Travaux Publics et des Transports, Lambert Koty.
Au moment où le commandant de bord, M. Tsigoue, s’apprête à refermer les portes de l’avion, le ministre béninois des Transports, resté dans l’appareil, se rapproche de lui et lui demande de ne pas décoller, pour cause d’absence du ministre du Développement.
M. Tsigoue refuse d’obtempérer et fait remarquer qu’il s’agit d’un vol commercial avec des passagers de plusieurs pays à bord.
Tandis que l’équipage commence les démonstrations de sécurité, un coup de fil alerte le commandant de bord et lui signifie que le président de la République soi-même interdit le décollage de l’appareil.
Le commandant de bord descend alors de l’avion ; entre-temps, le ministre du Développement y prend place et rejoint son collègue des Transports. Problème : les deux lascars ne peuvent pas faire décoller l’appareil et le commandant de bord refuse de reprendre place dans le cockpit, à moins de recevoir une lettre écrite du président de la République.
Très vite, après vérification, on se rend compte que le pauvre Yayi Boni n’y est pour rien.
Après plusieurs négociations, dans lesquelles ont été impliqués tour à tour le chef d’escale de Cotonou et le PDG d’Asky, Gervais Djondo, contacté à Lomé par l’agence de Cotonou, ainsi que plusieurs passagers, il est question que les deux illustres passagers présentent leurs excuses au commandant de bord.
C’est finalement sur l’intervention du PDG d’Asky que le pilote accepte de décoller et selon diverses sources, la compagnie Asky aurait manifesté son intention de porter plainte contre l’Etat béninois.
A Lomé, siège d’Asky, des responsables de la compagnie expliquent qu’ils ne souhaitent pas entrer dans une guerre des communiqués avec le gouvernement béninois, mais restent fermes sur les principes : « aucun vol ne peut être retardé par un passager, quel que soit son titre », nous a-t-on répété de source proche d’Asky.
La même source explique par ailleurs : « Il n’est pas normal que deux responsables politiques prennent en otage une centaine de passagers. »
A Cotonou, le communiqué du ministère des Transports suscite moult interrogations dans les médias : pourquoi faire dater ce communiqué du 21 septembre 2012, alors que l’incident était survenu le 5 septembre ? Y a-t-il eu un développement que les autorités béninoises essaient de cacher ou un coup en préparation ? Et pourquoi ce communiqué a-t-il été rendu public seulement ce week-end ?
De l’avis de plusieurs observateurs, l’approche d’un imminent remaniement ministériel, ainsi que l’implication personnelle du beau-frère du président de la République - le ci-devant ministre du Développement, etc., - dans cette affaire ne seraient pas étrangères à ce prurit de zèle.
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