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Encre, bulletins, isoloirs, urnes, bureaux de vote, scrutateurs, dépouillement…l’attirail électoral déployé a marqué cette journée du 13 mars 2011.Comme le veut la Constitution, les urnes ont finalement accueilli les suffrages des Béninois. En attendait qu’on ne soit situé sur le verdict et le choix des Béninois, c’est une élection qui ne mérite pas la tribune d’honneur et ce pour deux raisons. Il y a d’abord ce qu’on appelle « le goût infini de la République » pour reprendre l’expression consacrée de Charles Baudelaire.
En effet, le droit acquis du vote d u citoyen, une habitude a failli être une lassitude. Alors qu’on a voulu enlever les oripeaux de la période de Mathusalem qui a consacré un recensement archaïque, on nous a finalement poussés dans un rêve de la scène primitive. A deux jours du vote, on voyait des milliers de pétitionnaires en file indienne qui tentaient, qui forçaient de s’insérer dans le cortège de la République. Tout cela est dû à la marche forcée de certains, marche en contrepoint des sentiments antagonistes.
Et devant l’histoire, certains se sont retrouvés sur une tribune déshonorée de part leur volonté inébranlable dans la marche forcée de la mise en route du processus de la Lépi et d’une organisation efficace du scrutin. Par actions, l’histoire que l’œuvre de Rafatou Bachabi de la Mirena, Arifari Bako de la CPS/ Lépi, Mathurin Nago de l’Assemblée et Robert Dossou de la Cour, actions si prosaïques qu’on peut les interpréter comme un refus du compris.
Au-delà du goût infini de la République, la Lépi qui devait consacrer la capacité de renaissance du Bénin n’a pas eu l’effet escompté. En effet, le scrutin présidentiel qui a eu lieu au Niger à Côté, à la veille de celui du Bénin a consacré la dérision chez nous. La Lépi que nous avons crue belle n’était qu’une rime dans le langage. Depuis la strate nigérienne, l’élection au Bénin est un temps d’éclipse. La Lépi, l’instrument de développement et des sauts qualitatifs dans l’ère du temps contre la triche électorale n’a pas conquis ni reconquis les nouveaux domaines d’espérance. Et nous voilà en plein échec du régime de Boni Yayi, le candidat et président sortant dans l’amorce des grands choix de l’avenir.
Si on en est là, c’est à cause des coupes réglées d’un processus chaotique dans le format des textes. En effet, à travers l’arsenal constitutionnel qui doit dresser la haie pour un scrutin organisé dans la transparence, tout a été fait dans une logique tripatouilleuse. Il suffit de s’en référer à cette série de constats dans la violation délibérée des textes en occurrence la loi 2009-10 qui codifie la réalisation de la Liste électorale permanente informatisée. Soit c’est une camisole pour baronne, soit c’est une déférence biaisée dans une vision réductrice. Ce qui fait que dans sa phase pratique, tout a été fait dans la gouttière. Au lieu d’un recensement censitaire, ce sont des cahiers illégaux qui ont finalement accueilli les pétitionnaires. Laissés en rade, ces derniers en dépit de la bonne volonté de la sagesse référencée de deux anciens présidents, ont fini dans la posture de sans papiers. Une posture qui risque d’être une étiquette décanale. Tout cela fait qu’en matière de crédibilité électorale, le mur du laboratoire de la démocratie s’est écroulée à Cotonou. Vaut mieux être Nigérien que Béninois.
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