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Lors de la conférence de presse marquant la fin du sommet des chefs d’État et de gouvernement des pays de l’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) consacré à l’avenir du groupe ACP dans le monde et ses échanges avec l’Union européenne, le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, a expliqué aux journalistes que les pays de l’ACP sont disposés à aider l’Union européenne frappée par la crise économique. C’était le 14 décembre à Malabo en Guinée équatoriale, en marge de ce sommet de deux jours.
« Il n’est pas question d’attendre l’aide de l’UE, mais de créer un échange réciproque, car nous sommes déjà préparés pour aider l’Europe, puisque nos matières premières peuvent contribuer à améliorer les économies du monde. Les pays de l’UE peuvent profiter des matières premières de l’ACP et l’Ue peut nous transférer de la technologie. Nous avons proposé que cet échange soit envisagé comme un profit mutuel », a déclaré aux journalistes Teodoro Obiang Nguema.
Au cours de la présentation des conclusions de ce sommet, Teodoro Obiang Nguema, a d’ailleurs indiqué que les pays africains ont réussi à limiter les effets de la crise économique. « Malgré les effets négatifs de la crise économique mondiale, nous nous réjouissons des améliorations enregistrées dans la démarche macro-économique de beaucoup de pays de l’ACP. Dans ce contexte et dans le but de mieux se préparer, les états de l’ACP doivent continuer à prioriser les investissements dans les secteurs productifs, élargir le marché de ses produits d’exportation et lutter pour réduire au maximum l’inflation interne. Pour cela, l’ACP doit continuer les négociations dans le cadre de l’organisation mondiale du commerce pour arriver à une égalité de traitement dans les échanges commerciaux ».
Redéfinir la coopération avec l’UE
Du 13 au 14 décembre 2012, les chefs d’Etat ont convenu qu’il fallait diversifier la coopération des pays de l’ACP avec les économies émergentes, notamment les BRICS et surtout redéfinir la coopération avec l’Union européenne. Ceci à cause de nombreux bouleversements constatés parmi lesquels les élargissements successifs de l’Union européenne qui ont modifié l’attitude collective de cet ensemble vis-à-vis du groupe ACP, l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne dont certaines dispositions méritent réflexions quant à l’avenir du partenariat stratégique ACP-Union européenne ou encore la difficulté pour les ACP et l’Union Européenne de s’entendre sur la définition des intérêts communs, énumère le président en exercice de l’Union africaine, Thomas Yayi Boni.
Le Chef d’Etat béninois pense qu’il faut « transformer notre partenariat avec l’Union européenne en un espace intégré, j’allais dire en une alliance de coprospérité, un espace homogène de délocalisation à valeur ajoutée réciproque, un espace de mutualisation des richesses ». Pour lui, les pays de l’ACP continuent d’occuper une place marginale dans l’économie mondiale et dépendent fortement des exportations « soumises à d’énormes fluctuations de prix sur les marchés internationaux, générant ainsi un facteur d’insécurité pour les finances publiques, de chômage pour les jeunes et d’instabilité pour les démocraties dans ces pays ».
A titre illustratif le président en exercice de l’Union africaine affirme qu’ « alors qu’elle compte pour 12% de la population mondiale, l’Afrique constituée de 36 pays ACP ne représente que 1% du PIB mondial, 2% du commerce mondial, et moins de 3% des investissements directs étrangers ». D’où sa conclusion : « Il nous faut donc un nouveau partenariat (avec l’Ue, ndlr). »
Promouvoir le commerce Inter-ACP
Dans leurs résolutions finales, les chefs d’Etas des pays de l’ACP proposent profiter au maximum de leur propre espace commercial qui suppose 15 % de la population mondiale. Ceci « en développant les transports et les infrastructures liés au commerce, tout en tenant compte des objectifs envers l’Union européenne, qui étaient d’améliorer la compétitivité, promouvoir le développement durable et augmenter la participation de l’ACP dans le marché mondial et qui n’ont pas été atteints après dix ans de négociations ».
« En définitive, concluent les présidents du groupe ACP, nous partons de Malabo en ayant l’impression que le groupe ACP a expérimenté un renforcement total ; ses aspirations vont plus loin que l’UE, ne considérant pas la possibilité d’avoir des clauses exclusives. En tant que politique qui doit persister à l’avenir, la déclaration de Malabo doit constituer un dialogue pour ses membres comme un impératif incontournable si nous voulons établir un changement positif dans les échanges internationaux ».
Le sommet des chefs d’Etat des pays ACP qui s’est tenu sous le thème « l’avenir du groupe ACP dans un monde en pleine mutation : Défis et opportunité », a connu la présence de plusieurs personnalités. On peut ainsi citer Andris Piebalgs, le Commissaire européen au développement, Nkosazana Dlamini-Zuma, la présidente de la Commission de l’Union africaine ou encore José Graziano da Silva, le directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), John Dramani Mahama, le tout nouveau président du Ghana et président du 6ème sommet ACP ou encore du Dr Mohammed Ibn Chambas, le secrétaire général du groupe ACP.
Le groupe ACP est une organisation instituée par l´Accord de Georgetown en 1975. Ses membres sont les Etats d´Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, signataires de l´Accord de partenariat entre les ACP et l´Union européenne officiellement dénommé "Accord de Partenariat ACP-UE" ou encore "Accord de Cotonou". Sur son site web, il est indiqué qu’il comprend 79 Etats membres, tous, à l´exception de Cuba, signataires de l´Accord de Cotonou qui les lie à l´Union européenne. Soit 48 pays d´Afrique, 16 de la Caraïbe et 15 du Pacifique.
Parmi les objectifs, du groupe on peut citer le développement durable et leur intégration progressive dans l´économie mondiale, la coordination des activités du Groupe ACP dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord de Cotonou ou encore l´installation et la consolidation de la paix et de la stabilité, dans un environnement de démocratie et de liberté.
Beaugas-Orain Djoyum
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