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Les élections législatives 2019 étant terminées, les regards sont à présent tournés vers la representation nationale qui sera installée le 16 mai 2019. Mais déjà, les tractations pour la conquête du perchoir focalisent toutes les attentions. Des noms de personbalités politiques élues députés sont agités par endroit .
Mais il est important de relever l’impérieuse nécessité de faire attention à l’image que l’on veut projeter du Bénin à la face du monde. Car, il est un secret de polichinelle que le président du parlement incarne la deuxième personnalité de la République et qu’aux termes des dispositions de la constitution du 11 décembre 1990, cette dernière peut dans certaines circonstances assurer les fonctions de Président de la République.
D’autre part, l’Assemblée nationale est une institution de contre-pouvoir.
C’est pour ces raisons qu’il faille faire attention à la qualité, au profil, aux valeurs qu’incarne le député qui sera appelé à assurer cette charge.
Et il serait aisé de comprendre que les béninois veulent beaucoup d’une personnalité non seulement charismatique, mais aussi très intègre et incarnant certaines valeurs morales.
Là- dessus, et comme point n’est besoin de le rappeler, le Président de la République Patrice Talon a son mot à dire par rapport à ce choix qui sera opéré.
Patrice Talon doit se donner le courage de résister à toutes formes de pression pour positionner un député au passé douteux et qui traine des casseroles car, ce faisant, il se serait lui même donné des limites à sa politique de lutte contre la corruption pour laquelle les béninois l’estiment beaucoup et gardent espoir malgré tout. Beaucoup parmi les prétendants qui s’annoncent à travers différents lobbies (origines, bloc politique majoritaire) s’agitent pour se faire-valoir. Malheureusement, beaucoup de ces personnalités, anciens ministres sous Yayi Boni, ont leurs noms cités à tort ou à raison dans les scandales comme le détournement des fonds PPEA2, Achat d’Avion présidentiel, CENSAD, OCBN, détournement des fonds de soutien aux artistes à travers le Fonds d’Aide à la Culture, etc.
Mais au delà de toutes considérations, les députés eux-mêmes d’abord, et le chef de l’État ensuite, doivent tenir compte de ces paramètres dans le choix à opérer afin de faire du parlement une institution crédible dans l’opinion nationale et internatilnale à travers l’image d’une personnalité qui ne traine pas de casseroles et qui n’a pas non plus un rapport de subordination ni par le passé, ni dans le présent avec le Chef de l’Etat sans oublier qu’il faille écarter d’office les transhumans politiques qui ont appris à manger à toutes les tables.
Ainsi, il devra éviter de tomber dans un piège dangereux pour la République. Celui de faire la Promotion d’un membre actuel de son gouvernement pour devenir président de l’Assemblée nationale.
La tension politique actuelle ne favoriserait pas cela. Le chef de l’État doit avoir déjà tiré les leçons de l’acte qu’il a posé en faisant de Joseph Djogbénou Président d’une grande institution comme la Cour constitutilnnelle. Celui là qui non seulement est son avocat personnel, mais aussi fut membre de son gouvernement jusqu’à son élection à la Cour. Ceci a eu le désavantage de formater dans l’opinion l’idée que la Cour serait aux ordres.
Le chef de l’État Patrice Talon se doit de corriger cet état de chose en évitant de promouvoir un membre de son gouvernement élu député et toute personnalité ayant des rapports de subordination vis-à-vis de l’institution qu’il incarne.
Ce faisant, il aura eu le mérite de donner une autonomie réelle au parlement afin de clouer le bec à ses détracteurs qui clament sous tous les toits qu’il serait dans une logique de vassalisation des institutions de la République.
Judicaël KPEHOUN
Journal NOUVELLE EXPRESSION du 10/05/2019