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L’intrusion de passagers clandestins à bord des avions au départ des aéroports en Afrique constitue aujourd’hui une menace pour la sécurité et la sûreté aéroportuaires.
Les derniers incidents enregistrés sur des vols en provenance des capitales africaines montrent que des mesures doivent être prises pour le contrôle des aéronefs en instance de décollage mais aussi renforcer les caméras de surveillance et les patrouilles le long des murs de clôture des aéroports.
Le corps sans vie d’un adolescent découvert mercredi 8 janvier 2020 à l’aéroport Charles de Gaulle de Paris, après l’atterrissage d’un vol commercial en provenance d’Abidjan continue de susciter des inquiétudes au sein des compagnies aériennes et des acteurs et spécialistes de la navigation aérienne.
Le jeune Ivoirien de 14 ans a été retrouvé mort dans le train d’atterrissage (endroit où les roues rentrent pendant le vol) d’un avion reliant Abidjan à Paris. Le corps avait été découvert mercredi vers 06h40 après l’atterrissage de l’avion à Paris.
Selon les images des caméras de surveillance de l’aéroport d’Abidjan, l’élève en classe de 4è a ‹‹ accédé au train d’atterrissage de l’aéronef en s’agrippant à celui-ci au moment où il s’apprêtait à s’élancer pour son décollage vers 22H55 (mardi, Ndlr) ».
« Sur la vidéo on aperçoit un individu vêtu d’un tee-shirt (…). Nous pensons qu’il a eu accès à l’espace aéroportuaire en escaladant le mur. Ensuite, il s’est caché dans les espaces verts et s’est agrippé au train d’atterrissage de l’avion au moment du vol », a précisé le ministre ivoirien des transports Amadou Koné.
Clôture des aéroports, une passoire pour les clandestins
Le cas du jeune Ivoirien fait suite à celui d’un autre passager clandestin découvert le 30 septembre 2019 dans des conditions similaires à Casablanca, après l’atterrissage d’un vol commercial en provenance de Conakry en Guinée.
Déjà, le 30 juin dernier, le corps d’un homme de 29 ans était tombé dans le jardin d’une maison de la banlieue de Londres, lors de l’ouverture du train d’atterrissage d’un vol en provenance du Kenya.
Même scénario en 2012, près de Londres, où un Mozambicain tombé d’un vol parti d’Angola avait été retrouvé fracassé sur un trottoir.
En avril 2013, le cadavre d’un mineur, avait été retrouvé à l’aéroport de Roissy dans le train d’atterrissage d’un avion en provenance du Cameroun.
Mais le cas qui avait défrayé la chronique, il y a vingt ans, est celui de deux adolescents retrouvés, le 4 août 1999, à l’aéroport de Bruxelles en Belgique.
Les corps sans vie des deux Guinéens de 14 et 15 ans avaient été découverts dans la soute du train d’atterrissage d’un avion. Selon les informations, les deux garçons avaient dû monter à bord de l’appareil à Conakry ou à Bamako. Ils étaient porteurs d’un message aux dirigeants européens. « Si vous voyez que nous nous sacrifions et exposons notre vie, c’est parce qu’on souffre trop en Afrique et qu’on a besoin de vous pour lutter contre la pauvreté et mettre fin à la guerre en Afrique », ont-ils écrit dans la lettre.
Ces malheureux candidats à l’immigration viennent allonger la liste macabre des passagers clandestins, pour la plupart des adolescents en provenance d’Afrique, qui sont retrouvés morts de froid ou par asphyxie ou écrasés dans des soutes de train d’atterrissage.
Ces aventuriers ignorent qu’il est impossible à un être humain de survivre dans les soutes d’avion, où les températures descendent à -50°C entre 9.000 et 10.000 mètres, altitude à laquelle volent les avions de ligne. Par ailleurs, les logements de train d’atterrissage ne sont ni chauffés, ni pressurisés. Ce qui les condamne à une mort inévitable.
Avec le renforcement des contrôles à l’embarquement au niveau des services de police et de la douane, les passagers clandestins ont trouvé une passoire au niveau des murs de clôture des aéroports. Ce qui peut constituer un danger sur la plateforme aéroportuaire mais aussi pour la navigation aérienne.
Des individus malintentionnés peuvent profiter de ces failles pour introduire dans les soutes des trains d’atterrissage ou sur la piste des produits prohibés, des explosifs ou mêmes des commandos-suicides.
D’où la nécessité de renforcer le contrôle autour des aéronefs avant leur décollage, sans oublier le déploiement de patrouille avec des caméras de vidéosurveillance le long des murs de clôture des aéroports et de la plateforme aéroportuaire.
Ignace B. FANOU
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