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Le collège catholique Père Aupiais de Cotonou abrite un colloque international marquant la clôture du jubilé de ses 70 ans.
La cérémonie d’ouverture a été présidée ce samedi 21 septembre 2019, par le directeur du collège, Père Crépin Acakpovi en présence des anciens directeurs de l’établissement, les membres du personnel enseignant et non enseignant, les révérends pères et sœurs, les membres du bureau de l’association des parents d’élèves, les anciens élèves ainsi que d’autres personnalités.
Placé sous le thème : « Héritage culturel, culturel et socio-politique du Révérend Père Francis Aupiais », ce colloque de 2 jours est une occasion pour les participants d’aborder les différents aspects de l’engagement sociopolitique et éducatif du grand missionnaire Francis Aupiais. Selon le directeur du collège Père Crépin Acakpovi, « l’impact de la formation dispensée par l’établissement n’est plus à démontrer tant sur le plan de la qualité que sur le plan de la quantité ».
Dans son allocution, il n’a pas manqué de rappeler l’abnégation et le sacrifice des dignes prédécesseurs qui ont conduit la destinée de ce haut lieu de savoir. Le directeur du collège catholique Père Aupiais a rendu un hommage mérité aux premiers acteurs qui ont été au front et presque méconnus. Il a cité le Père julien Gayard qui a dirigé l’établissement de 1948 dès sa création à 1957. S’en est suivi d’autres pères influents qui ont œuvré pour l‘éducation de la jeunesse béninoise. « Ils ont été des acteurs de premières heures, chacun d’eux et tous autant qu’ils sont, n’ont ménagé aucun effort pour porter haut l’étendard et la cause de l’éducation intégrale de l’homme à travers le temps, les humeurs des décideurs et la sobriété de leur moyen gardant toujours la foi en la providence divine mais aussi en l’homme », a-t-il déclaré.
Rendant grâces à Dieu pour ses merveilles réalisées et sa présence sans cesse renouvelée, le Père Acakpovi a souligné que le collège catholique « doit son nom à un vaillant pasteur qui avait un projet éducatif précis pour la réhabilitation du peuple noir pendant longtemps marginalisé ».
C’est de la formation de l’élite locale poursuit-il que « le missionnaire français a fait l’une des armes principales de sa lutte pour la reconnaissance de la valeur humaine et de la dignité du peuple africain, démarquant ainsi l’affirmation simpliste et active de certains observateurs pressés des 3 M : le marchand, le missionnaire et le militaire ».
Pour lui, l’importance que Francis Aupiais donne à la recherche du savoir et à la culture intellectuelle mérite bien qu’on baptise le collège de son nom.
Le directeur de l’établissement pense qu’avec « l’évolution rapide du matérialisme dans nos sociétés africaines d’aujourd’hui qui engendre une certaine culture du raccourci, nous avons l’obligation de ne pas baisser la garde ».
« Nous portons à ce titre la responsabilité de faire en sorte que ce collègue ne soit pas moins digne qu’hier mais qu’au contraire qu’il aille toujours plus loin et plus haut dans ses ambitions légitimes et objectives », affirme-t-il.
Et pour mener à bien cette tâche, il nous faut, suggère le Père Acakpovi « nous interdire la culture du raccourci qui est un esprit paresseux non constructif et donc anti-développement », et bannir la recherche de l’intérêt immédiat pour privilégier l’effort dans l’atteinte d’objectif à long terme ».
Ce colloque permettra de réfléchir et de fixer des buts plus élevés mais aussi « concevoir une vision audacieuse pour maquer l’histoire de façon indélébile et laisser à la postérité un modèle qui en vaille la peine ».
Une noble mission
Les 02 jours de ce colloque sont animés par d’éminents acteurs de la vie socioéducative. La première communication donnée par le Père Guillaume Chogolou est intitulée « Francis Aupiais : De la mission comme éducation à l’émergence d’une pédagogie appropriée à l’authenticité africaine ». Il a à travers cette communication exposé la vie du Père Francis Aupiais et ses œuvres.
Le Père Rodrigue Gbédjinou et Dr. Clément Bah ont été les conférenciers des communications portant respectivement sur : « Paradigmes théologiques de formation éthique et politique » et « Relation école-famille en contexte APC au Bénin : Les parents d’élèves entre démission et responsabilité ».
Au cours de la première journée de ce colloque, Dr Théodore Comlanvi Loko se penchera sur « La culture de la rencontre et la rencontre des cultures (itinéraire pour la formation des élites), sans oublier la question de la « problématique de la philosophie africaine : inspirations et combats du père Francis Aupiais », décortiquée par le Père Crépin Acakpovi.
Les communications seront suivies d’un débat-écoute de la jeunesse dirigé par les anciens élèves du collège.
Après la messe de dimanche 22 septembre, les participants vont suivre des communications sur « la participation des missionnaires à l’éducation au Bénin surtout la SMA-NDA », et « Père Francis Aupiais : Prolégomènes pour une mission inculturée » avec les conférenciers Sœur Delphine Edou et Mgr. Mellon Djivoh.
Ils se pencheront également sur la « vision pour l’école catholique aujourd’hui ? », à partir des analyses de Mgr Barthélémy Adoukonou.
La rencontre prendra fin avec la table ronde conduite par la ministre Evelyne Sossouhounto Caného et Dr Roger Koudouadinou.
Akpédjé AYOSSO
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