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La salle de conférence de l’Institut International d’Agriculture Tropicale (IITA) a servi de cadre dans la matinée de ce mardi 13 février 2018 au lancement d’une formation des praticiens de l’Afrique de l’Ouest sur la gestion de la chenille légionnaire d’automne. Les 90 acteurs du secteur agricole venus de divers pays d’Afrique de l’Ouest bénéficient jusqu’au 15 février de cette formation organisée conjointement par la Commission de la Cedeao, l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International (Usaid), avec l’expertise technique de l’IITA, du Centre International d’Amélioration du Maïs et du Blé (CIMMYT) et des personnes ressources d’institutions nationales et internationales. Cet atelier de formation vise à renforcer les capacités techniques des praticiens dans la région de l’Afrique de l’Ouest en gestion de la lutte antiparasitaire intégrée, de la protection des végétaux et des entités de vulgarisation agricole. Cette formation est principalement basée sur la présence en Afrique d’un ravageur invasif des cultures appelé la Chenille Légionnaire d’Automne. Il a été selon les organisateurs confirmé pour la première fois en 2016. Ce ravageur est originaire des Amériques et peut se nourrir de 80 espèces de cultures différentes, dont le maïs, un aliment de base consommé par plus de 300 millions de familles de petits agriculteurs africains. Il est présent dans 30 pays et représente une menace importante pour la sécurité alimentaire.
Selon une note publiée par le Centre pour l’Agriculture et les Biosciences Internationales, si des mesures de lutte appropriées ne sont pas mises en œuvre, le ravageur pourrait provoquer des pertes de rendement importantes, estimées entre 3,6 et 6,2 milliards de dollars par an dans les 12 principaux pays producteurs de maïs d’Afrique.
Pour Prasanna Boddupalli, directeur général du programme de recherche sur le maïs, la première mesure de prévention consiste à sensibiliser le monde paysan et les vulgarisateurs pour reconnaître au mieux la chenille légionnaire d’automne. La deuxième sera d’arrêter l’usage des pesticides dangereux utilisés non seulement en Afrique de l’Ouest mais aussi en Afrique toute entière, car, précise-t-il, les gens ignorent les problèmes sanitaires liés à l’utilisation de ces pesticides.
Le chargé du programme phytosanitaire d’Ecowas-USAID, Benoît Gnonlonfoun, fera remarquer que la présence des directeurs de service de protection à l’atelier de formation est une occasion pour vulgariser à grande échelle les technologies de lutte contre la chenille légionnaire automne à travers des diffusions vers les petits producteurs.
A.TOGNON