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Depuis leur prise de service, certains aspirants du Ministère des Enseignements Maternel et Primaire n’ont jamais bénéficié d’un premier salaire. Dans le rang de ceux-ci, on retrouve des pères et mères de familles laissés pour compte. Dépassés par les évènements, ils appellent au secours le Directeur général de l’Agence nationale pour l’emploi (Anpe).
Ils n’ont pas de virement sur leur compte bancaire depuis leur prise de service. Déployés au profit du Ministère des enseignements maternel et primaire en décembre 2019 et ayant pris service le 06 janvier 2020, certains aspirants au métier de l’enseignant de cette vague vivent le calvaire depuis 03 mois. Dame Marie, native de Djrègbé, mère de 02 enfants, est une aspirante déployée dans une école à Ouidah. Elle confie avoir rempli régulièrement les formalités administratives dont la signature du contrat à l’Anpe, la remise à bonne date des attestions de présence au poste. Pourtant, à chaque fin de mois, elle se retrouve sans salaire. « J’ai même introduit une réclamation à l’antenne Anpe de Ouidah quand je n’ai rien reçu en février dernier. On me dit d’espérer à la fin du mois de mars. Le mois de mars passe, je n’ai pas de salaire », se désole cette femme enceinte.
Un autre enseignant de la même unité pédagogique vit aussi une situation pareille. « Ce n’est pas la peine de poursuivre cette aventure, si les collègues sont régulièrement satisfaits et nous autres on nous oublie bien qu’on ait fait la réclamation », a-t-il lâché.
Herma est un aspirant déployé dans la Circonscription Scolaire de Calavi n°1. Contrarié par la précarité, il regrette d’avoir abandonné l’école privée où il servait avant son redéploiement par le Ministère des enseignements maternel et primaire. « C’est la galère partout. Des prêts contractés par-ici et par-là surtout que je dois parcourir par jour une distance d’environ 20 km chaque matin avant d’atteindre mon école et donc par jour je dois dépenser un litre de carburant rien que pour le déplacement », déplore cet enseignant du Cours préparatoire en service à l’EPP Domè Atadjè (Calavi 2). Marié et père d’un enfant, il est actuellement alité des suites d’un accident de circulation. « C’est dans les courses de la réclamation à l’Anpe que j’ai eu un accident de circulation à Cotonou. J’attends le salaire pour bien me soigner, mais dommage, rien n’est viré dans mon compte. Au secours Dg Anpe ! », a-t-il lancé. À l’en croire, plusieurs autres de ses collègues vivent la même misère.
Le Gouvernement a annoncé à l’issue du Conseil des ministres du mercredi 25 septembre dernier un programme spécial dénommé Pré-insertion dans l’enseignement. Il concerne les aspirants au métier d’enseignant retenus dans la base de données constituée au terme des évaluations de mai et d’août derniers. Plus de 20.000 jeunes bénéficient de ce programme. Après recrutement, ils sont confiés à l’Anpe. Cette structure se charge, chaque fin de mois de virer le salaire aux ayants-droit. Mais force est de constater que certains bénéficiaires de ce vaste programme gouvernemental sont laissés pour compte depuis leur prise de service.
En l’absence de cette motivation, l’acte d’enseignement/apprentissage/évaluation peut souffrir d’insuffisances dont la non préparation de la classe, de fiches, des matériels didactiques et pédagogiques par le maître.
Mahouwèna CAKPO
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