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Le phénomène « Vidomègon » encore appelé « enfant placé » consiste à confier des enfants à des membres de la famille ou à des personnes étrangères pour, soit leur éducation ou formation. D’autres parents le font moyennant finance. Ces pratiques s’observent aussi dans la commune de Ouidah où la plupart des enfants placés sont marginalisés et maltraités.
Des enfants qui s’exposent au soleil avec des plateaux de marchandises sur la tête, déambulent dans les rues et marchés de Ouidah. Parfois battus pour ne pas avoir vendu les articles, ses chétifs qui côtoient les espaces publics sont caractérisés par des traces de blessures au corps et au visage. Les quelques-uns rencontrés au niveau des rues et dans les marchés refusent de se prêter à notre microphone de peur d’être privés de nourriture par leurs tuteurs.
Sollicités à la maison pour les tâches domestiques, les « vidomègon » servent en ville et dans les marchés pour la vente de divers articles. Dans la cité de Kpassè, si certaines femmes trouvent qu’ avoir des enfants d’autrui chez soi n’est pas nécessaire, d’autres confient en avoir et prennent soin d’eux comme leurs propres enfants. « Je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’avoir des enfants domestiques. Mais moi j’aurais souhaité les personnes âgées », confie sous anonymat cette revendeuse de chaussures au marché Zobè de Ouidah. Selon elle, les enfants placés doivent bénéficier des mêmes privilèges que nos propres enfants. « Quand on engage un enfant d’autrui, on ne le torture pas. On l’entretient comme son propre enfant », a-t-elle ajouté.
« Moi j’en ai gardé plusieurs fois. En mon temps, je l’ai pris comme mon propre enfant. Je n’aime pas prendre des petits. Je demande souvent des enfants ayant soit 14 et 15ans », affirme dame Solange, vendeuse de denrées alimentaires.
Au Centre de protection sociale de Ouidah, les plaintes sur la maltraitance des enfants sont régulièrement enregistrées. Interrogée par la rédaction de radio Kpassè(93.8fm), Sylviana Agboïgba, directrice de ce centre informe que les plaintes reçues à l’endroit de ces enfants sont multiples. Des violences corporelles, des enfants à qui on refuse de donner à manger. Elle précise qu’ il y a plusieurs catégories d’enfants placés. « il y des enfants orphelins, des enfants placés pour une petite renumérotation à la fin du mois », a-t-elle cité avant de faire savoir que ces enfants subissent pour la plupart des violences psychologiques, morales et sexuelles.
Les sanctions qui attendent les auteurs de ces genres de violences exercées sur les enfants, selon la directrice, sont contenues dans le code de l’enfant et de la famille. « « « Cette année, nous avons connu le cas d’une tutrice qui a mis la braise dans la main de l’enfant, la dame est déjà en prison. La répression commence par la police et c’est le procureur qui décide de leur sort. », informe Sylviana Agboïgba.
Tout enfant est une âme sensible qu’il faut protéger à tout prix. Plusieurs lois, en République du Bénin, punissent les tuteurs ou tutrices qui exercent, quelle que soit sa forme,des violences sur les enfants.
Boniface CAKPO.M
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