887 visiteurs en ce moment
En raison de la pandémie du coronavirus, une campagne exclusivement médiatique a été retenue dans le cadre des élections communales et municipales 2020. Au cours d’une émission spéciale sur la télévision E-Télé ce lundi 25 mai 2020, plusieurs journalistes ont fait le bilan de cette campagne.
Dans le cadre de la campagne électorale, la Haac a pris une décision pour réglementer l’accès aux médias publics et privés. Pour l’ancien conseiller à la HAAC, Marie-Richard Magnidet, la décision porte sur « quelques extraits des différentes lois qui régissent la profession et d’autres quelques articles qui régissent notre code de déontologie ». Il ajoute que la décision a été prise en accord avec les associations faîtières. « La HAAC ne prend aucune décision par rapport à cette période sans associer les associations faîtières. C’est une manière de les inclure dans la régulation. L’objectif visé est d’amener les gens à éviter de poser certains actes. A des moments donnés, il faut canaliser les libertés. Sinon, on assistera à n’importe quoi. Le plus important est qu’on tire leçon de ce qui s’est passé », a déclaré l’ancien conseiller à la HAAC, Marie-Richard Magnidet. « (...) nous avons eu droit à une campagne réussie », a-t-il affirmé.
La HAAC dans une première décision a écarté la presse écrite de la campagne médiatique. Seules les radios les télévisions, le journal de service public la Nation et l’Agence Bénin Presse (ABP) étaient autorisés à couvrir la campagne médiatique. Il a fallu un plaidoyer des associations faîtières de la presse pour que la HAAC autorise 54 organes de presse.
Pour Constant Agbidinoukou, journaliste de l’ORTB à la retraite, « la HAAC ne voulait pas que la presse écrite participe à cette campagne au départ ». « (...) Ça fait 30 ans que nous avons lutté et exigé la liberté de presse. Ça n’a pas été facile. On a pris d’importants risques à la conférence nationale. Il faut qu’on permette à la presse de jouer son rôle », a-t-il souligné.
Des insuffisances notées dans la gestion
Constant Agbidinoukou s’est également prononcé sur l’organisation médiatique de cette campagne. « Il fallait organiser beaucoup plus de débats. Moi, ça m’a peiné. A mon avis, on a été très prudent. Les médias sont là pour informer, pour faire vivre la campagne. Qu’on prenne les candidats qui viennent sur les chaînes de télé pour qu’ils défendent les projets dont ils sont porteurs. Celui qui veut diriger Cotonou, qu’est-ce qu’il nous a dit durant la campagne ? Je vais changer la ville. Vous allez le faire comment ? C’est ce qui m’intéresse », a-t-il indiqué.
Un avis partagé par le journaliste Léonce Gamaï du média en ligne Banouto qui affirme : « (...) nous sommes restés à l’étape primaire de l’information ». « C’est juste des messages des partis qui sont plaqués dans les organes de presse écrite. Or, notre fonction est de questionner ces hommes politiques, ressortir les enjeux du développement dans les différentes communes, mettre en exergue les profils des candidats, aller même fouiller dans leur passé pour voir s’ils n’ont pas des cadavres dans leurs placards. Cela devait se faire à travers des débats », a-t-il soutenu. Sur les médias en ligne qui n’ont pas été pris en compte par la HAAC, le jeu est resté plus ou moins ouvert, a indiqué Léonce Gamaï.
Le journaliste Maurille Carlos de la radio Capp FM a aussi noté des insuffisances notamment l’interdiction faite aux organes de presse de négocier des contrats autres que ceux de la HAAC. « Par le passé, il y a un certain nombre d’acteurs qui viennent nous voir pour la couverture de la campagne. Cette fois-ci, on nous l’a interdite », a-t-il déploré.
La HAAC poursuit-il a même interdit « l’utilisation de certains genres journalistiques ». « On nous a dit que nos programmes communiqués à telle date ne doivent pas être modifiés lors de la campagne. On l’a fait, mais il y a à redire », notifie le journaliste Maurille Carlos.
D’après le président de la PADeM-Bénin, Basile Tchibozo, la campagne médiatique a été terne et fade. Il a aussi désapprouvé l’interdiction faite aux organes de presse de négocier d’autres contrats. « La décision prise par la HAAC devrait être mûrie avec toutes les associations des médias. Cela a été brusque », a-t-il dénoncé.
A.A.A
www.24haubenin.bj ; L'information en temps réel