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Le ministre Joseph Djogbénou est depuis lundi désigné par l’Assemblée nationale pour siéger à la Cour constitutionnelle post-Holo. Cette nouvelle posture de ce juriste de haut niveau qui débute en juin prochain semble être perçue comme la mise au garage de l’éminent avocat, professeur agrégé de droit.
Il n’y a plus de doute en cela. Le Garde des sceaux, ministre de la justice, Joseph Djogbénou sera bientôt contraint au silence, après sa prestation de serment à son nouveau poste. L’activisme politique de l’ex acteur de la société civile s’est effrité par cette nomination. Une promotion diversement appréciée. Pour certains, c’est une marque positive pour le chef de l’État que son bras droit soit présent à la Cour constitutionnelle. Alors que d’autres ne partagent pas cette position au regard de la nouvelle posture de l’homme depuis son entrée au gouvernement. D’autres personnes pensent que Joseph Djogbénou est envoyé à la fourrière. Pendant cinq années, l’éminent avocat sera contraint au silence. Sorti de la société civile pour la politique, son activisme pourrait s’effriter par cette nomination. Son activisme en politique n’aura duré que quelques mois avant d’être mis au garage. Le parti Alternative Citoyenne vient de ’’perdre’’ son leader politique avec cette "promotion" à la Cour constitutionnelle. L’éminent avocat jadis adulé par le peuple est tenu aux exigences de son nouveau poste. Loin de toute critique, on pourrait dire que celui qui sera bientôt ex-ministre de la justice sort de la politique non pas par la grande porte mais par la petite puisque cela s’est fait en douce.
Une attente
Professeur agrégé de droit à l’Université d’Abomey-Calavi, Joseph Djogbénou est convié à une nouvelle mission. L’homme qu’on connaît comme défenseur du droit des citoyens, est depuis son entrée au gouvernement, vu autrement. En d’autres termes, ses différentes sorties ont toujours suscité beaucoup de polémiques à divers niveaux. Tant dans le rang des populations que dans celui des hommes en robe noire. Connu comme avocat du chef de l’État depuis des années, les déclarations de ce dernier à travers ses sorties laissent perplexe et vont à l’antipode de la connaissance que le peuple avait de lui. Aujourd’hui, même si les polémiques se multiplient pour le rôle qu’il va jouer à la Cour, il devient impérieux pour lui de redonner confiance au peuple. Joseph Djogbénou doit tant opter pour la vitalité de la démocratie tout en garantissant l’intérêt de son ami. Il est clair que l’avocat serait dans un dilemme. Son image, celle du chef de l’État et celle de la démocratie seront les combats de Me Djogbénou à la Cour constitutionnelle. Un mauvais choix pourrait le plomber définitivement. Même si notre professeur tant adulé semble être au garage, il a encore le temps de se faire une nouvelle image. Ce qui est sûr, son passage à la Haute juridiction ne sera pas sans impact sursa carrière politique. Pour sa crédibilité, Joseph Djogbénou doit pouvoir, tout au long de son mandat, rester loin de ses militants et ses partisans sur le terrain politique. Une nouvelle aventure commence pour lui.
G. A.