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Le Professeur Barthélemy Biao, Directeur du Laboratoire de recherche en économie et gestion (Lareg) de l’Université de Parakou, a procédé le mercredi 26 juin 2019 à Cotonou, au lancement de l’édition 2019 du Rapport de la Conférence des Nations-Unies sur le Commerce et le développement (Cnuced) sur le développement économique de l’Afrique.
Au cours de la cérémonie, le Professeur Biao a fait un exposé pour présenter le rapport aux médias et au public béninois. Dans cette interview, il fait le point des recommandations issues du rapport.
24heures au Bénin : À l’occasion du lancement de l’édition 2019 du Rapport de la Cnuced sur le développement économique de l’Afrique, vous avez fait un exposé pour présenter le rapport au public et aux médias. Que peut-on retenir des conclusions de ce rapport ?*
Barthélémy Biao :
Cet exposé sur le Rapport de développement économique en Afrique pour cette année porte sur le thème « Made in Africa-les règles d’origine, un tremplin pour le commerce africain ».
D’abord, il faut dire que les règles d’origine sont très importantes lorsqu’une région notamment l’Afrique s’engage dans un processus de libéralisation préférentielle. Mais les règles d’origine sont complexes. Dans le passé, elles ont été un instrument qu’on peut dire mal utilisé parce que les pays n’ont pas pu les exploiter suffisamment lorsqu’il y a des règles d’origine concurrentielles. La principale leçon de cet rapport, c’est-de-dire que l’avènement de la Zone de libre-échange continentale va être l’occasion de définir de nouvelles règles d’origine au niveau du continent africain.
Et il serait important que ces règles d’origine aient un certain nombre de qualité. Ces nouvelles règles doivent être transparentes, flexibles, favorables aux entreprises et tenir compte des niveaux de développement différenciés. Elles doivent permettre aux pays quel que soit leur niveau de développement de pouvoir s’insérer efficacement dans les chaînes de valeur au niveau continental alors que jusqu’à présent notre commerce extérieur a été essentiellement orienté vers les pays occidentaux.
24 heures au Bénin : Que gagne le Bénin en s’insérant dans cette chaîne de valeur au niveau continental ?
Barthélemy Biao :
La vérité vous le savez. Le Bénin est un petit pays comparativement aux autres pays et dans le processus d’intégration en règle générale, cette différenciation des niveaux de développement est une source d’avantages différenciés. On peut donc à priori penser que les pays les plus développés tireront de meilleurs avantages que les pays les moins développés comme le Bénin. Toutefois, le rapport dit que si on définit des règles d’origine assez flexibles quel que soit le niveau de développement, chaque pays peut s’insérer dans la chaîne de valeur entre la matière première et le produit fini. On peut également dire que lorsqu’on considère chaque pays, il doit être en mesure de définir ses avantages comparatifs. Et pour le moment, le principal produit que le Bénin exporte c’est le coton. Alors que l’étude considère le secteur textile et vêtement comme une chaîne de valeur régionale potentiellement bénéfique. A partir de ce moment, il appartient au Bénin de mettre des politiques idoines pour améliorer son insertion dans cette chaîne de valeur. Et si je considère le passé, il y avait au niveau du Bénin des industries textiles qui ont pratiquement fermé boutique. C’est peut-être l’occasion de réfléchir et de voir, pas en créant nécessairement des entreprises publiques mais en créant des conditions pour que l’investissement direct étranger puisse s’installer dans les meilleures conditions, comment permettre que des produits de mieux en mieux ou de plus en plus transformés soient fabriqués au Bénin et alimentent le commerce régional.
24 heures au Bénin : Parlez-nous professeur du contexte dans lequel s’est déroulée l’activité ?
Barthélemy Biao : Il faut dire que dans ses activités de collaboration extérieure, le Laboratoire de Recherche en Economie et Gestion (Lareg) de l’Université de Parakou est entré en contact avec la Conférence des Nations-Unies sur le Commerce et le Développent (Cnuced). C’est donc dans ce cadre que nous avons été chargé du lancement des rapports réalisés par la Cnuced tantôt sur le développement économique de l’Afrique tantôt sur les Pays les moins avancés (Pma). L’année dernière, c’était sur les pays les moins avancés et cette année, c’est sur le développement économique de l’Afrique. Comme la Cnuced n’a pas de représentation permanente au Bénin, nous servons en quelque sorte de courroie de transmission entre cette institution et le public béninois pour le lancement de ses rapports au Bénin.
Juliette MITONHOUN
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