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L’Inde qui était déjà une grande puissance régionale, avec une population de plus d’un milliard d’habitants, est devenue depuis plus d’une décennie, un incontournable géant économique. Selon des observateurs, d’ici 2050, ce pays sera la troisième puissance économique mondiale, derrière la Chine et les Etats-Unis. Il présente ainsi donc des atouts indéniables pour le Continent africain en général et le Bénin plus particulièrement.
L’histoire commune entre l’Inde et l’Afrique renforce la tendance actuelle au rapprochement et à la coopération économique. Les pays africains se tournent de plus en plus vers l’Est au détriment de leurs partenaires occidentaux tandis que les économies émergentes asiatiques se précipitent pour investir en Afrique.
Selon les chiffres du gouvernement indien et de la Banque africaine de développement (BAD), les échanges commerciaux bilatéraux entre l’Inde et l’Afrique sont passés de 1 milliard de dollars en 1995 à 75 milliards en 2015.
De 2010 à 2015, le Nigéria était le premier partenaire économique de l’Inde en Afrique avec un volume d’import - export de 1,6 milliard de dollars, suivi par l’Afrique du Sud avec 1,1 milliard, puis par le Kenya et le Mozambique.
Sur l’ensemble de la période, les exportations de l’Inde vers l’Afrique ont augmenté de 93% et les importations de 28%, d’après le rapport Afrique-Inde : Faits et chiffres 2015, publié conjointement par la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et la Confédération des industries indiennes (CII). Ce rapport indique que la part de l’Afrique dans les exportations indiennes est passée de 17,9 milliards de dollars en 2010 à 34,6 milliards en 2015.
Le secteur privé aux commandes
Les investissements indiens continuent d’augmenter en Afrique. Bharti Airtel, l’entreprise multinationale de télécommunications basée à New Delhi, en est l’illustration parfaite. Elle domine le marché dans 18 pays africains depuis son arrivée en 2010 avec le rachat de Zain, entreprise koweïtienne, pour un montant de 10 milliards de dollars. Avec plus de 76 millions d’abonnés et 5 000 employés en mars 2015, Airtel est désormais le deuxième opérateur de téléphonie mobile en Afrique.
D’un autre côté, là où la Chine inonde le marché africain de produits pas chers, de basse qualité (vêtements, chaussures, matériel électronique low-tech), l’Inde est sur "un marché de niches". Avec comme grands pôles : le pharmaceutique (avec notamment des médicaments à bas coût), l’industrie chimique, le numérique et les télécommunications. L’entreprise de téléphonie mobile indienne Airtel est, par exemple, présente dans 15 pays africains, avec désormais plus de 78 millions d’abonnés, un peu moins que la française Orange avec 21 pays, et 121 millions de clients.
La méthode indienne bénéfique pour l’Afrique
Depuis les années 1960, l’Inde se pose en consultant pour le continent africain. En agriculture, en médecine, l’Inde est dans la formation et le transfert de technologie. En 2009 par exemple, le gouvernement indien investit le champ de la télé-médecine. Douze hôpitaux indiens sont connectés à des hôpitaux africains, au Nigeria, au Sénégal, au Congo, en Egypte, et proposent des consultations à distance, en cardiologie ou neurologie de pointe. L’Inde développe aussi l’e-éducation, avec plus de 22000 étudiants africains qui suivent des cours à distance en partenariat avec une université indienne.
Au-delà des secteurs, entre l’Inde et la Chine, la méthode diffère. Selon des témoignages, là où la Chine va faire venir des milliers de travailleurs chinois sur ses projets d’infrastructures, construction de barrages et de routes, les entreprises indiennes - qui ne sont d’ailleurs pas autant dans le BTP - vont venir avec certes quelque cadres indiens, mais emploient des Africains.
La coopération entre le Bénin et l’Inde se doit d’être renforcée
Au parlement ougandais dernier, l’Inde a affiché la volonté d’ouvrir 18 nouvelles ambassades en Afrique pour renforcer ses liens avec le continent noir. Le Premier ministre indien Narenda Modi, l’a exprimé lors d’un discours.
Cette puissance peut contribuer désormais en grande partie à la mobilisation de ressources de toutes sortes pour la mise en œuvre efficace et efficiente du Programme d’actions du gouvernement. La coopération avec la BAD constituera un appui aux réformes en cours. Raison de la présence du Président Talon sur le continent asiatique en mai dernier où le numéro 1 béninois a pris part aux 52èmes Assemblées annuelles du groupe de la Banque africaine de développement.
*Boniface CAKPO*
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