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La célébration de l’édition 2020 de la Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens (Smam) au plan départemental a été ponctuée par plusieurs activités dans le Borgou. Les manifestations officielles marquant la commémoration de cette semaine dont l’objectif est de sensibiliser les populations du Bénin en général mais particulièrement celles du Borgou sur les conséquences de l’usage abusif des antibiotiques ont été officiellement lancées le 20 novembre 2020, à Parakou par le préfet. La cérémonie s’est déroulée à l’hôtel Kobourou city avec l’appui financier et technique de l’OMS.
Lancée au plan national le 18 novembre 2020 par le Directeur de cabinet du Ministre de la santé Dr Pétas Akogbéto, la Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens (Smam) a été célébrée dans tous les départements du Bénin sous le leadership du ministère de la santé grâce à l’appui financier et technique de l’OMS.
A Parakou, cette semaine n’est pas passé sous silence.
« Unis pour préserver les antimicrobiens », c’est le thème retenu cette année au plan mondial pour commémorer la 6 ème édition de la Smam. Selon les organisateurs, ce thème appelle à la mobilisation et à l’unisson de tous les acteurs de la chaîne “one health” pour relever le défi d’assurer une bonne santé aux populations. C’est pourquoi, Dr Tokpanou Koudjo, médecin-infectiologue, Coordonnateur Cnlst-tp dans le département du Borgou et chef de l’équipe des points focaux de l’événement a, en collaboration avec ses collègues, pour marquer d’un saut l’évènement dans le Borgou, planifié une panoplie d’activités à l’endroit de tous les acteurs du monde de la santé animale, végétale, humaine et environnementale et des populations pendant sept jours.
Il s’agit entre autres des agents de santé toutes catégories confondues, des directeurs départementaux, des représentants de l’Association des producteurs et éleveurs du département du Borgou, de même que ceux de l’Association des vétérinaires et des médecins biologistes du Borgou.
Sensibiliser pour un changement de comportement
Ainsi des communication-débats sur la résistance aux antimicrobiens (Ram), des séances de sensibilisation et campagne d’information à travers des groupes cibles, des émissions de sensibilisation en français et en langues locales via les radios locales de Parakou sont dressées pour attirer l’attention de tous sur les phénomènes qui accentuent la résistance antimicrobienne.
L’objectif est de les amener à un changement de comportement. « C’est pour éviter les menaces de la résistance antimicrobienne sur la santé des populations du Borgou que nous sommes en train de sensibiliser, dans le cadre de la célébration de la Smam, les populations pour qu’ils puissent abandonner les mauvaises pratiques qui consistent en l’automédication, ou la sur-utilisation des médicaments qui leur sont prescrits par les médecins », a expliqué Dr Tokpanou Koudjo.
D’après le spécialiste, des études scientifiques ont démontré que d’ici 2050, la résistance antimicrobienne pourra tuer plus de 10 millions de personnes contre 8 millions pour le cancer. Il urge donc d’attirer l’attention des populations sur les dangers qu’elles courent en faisant un mauvais usage des antimicrobiens. Car cette pratique constitue un moyen de destruction massive autant que la bombe.
Conscient de la situation, le préfet du Borgou Djibril Mama Cissé a, dans son discours de lancement des manifestations marquant la Sman sur son territoire administratif, invité tous les acteurs impliqués dans ce combat à travailler en synergie pour promouvoir un usage raisonné des antimicrobiens et d’en assurer l’efficacité sur les générations futures.
L’usage abusif des antibiotiques est une menace pour la santé.
« Si rien n’est fait, nous courons un grand danger si les gens sont malades et qu’on n’a pas de médicaments pour pouvoir les prendre en charge du fait du mauvais usage des antimicrobiens (antibiotiques, antiviraux, antifongiques et antiparasitaires), qui en principe sont des armes essentielles pour lutter contre les maladies chez l’être humain, les animaux et les plantes », alerte Dr Koudjo.
L’exemple de la chloroquine illustre bien la situation même s’il ne s’agit pas d’un antibiotique. Ce médicament qu’on utilisait avant pour traiter le palu à un moment donné ne répondait pas du fait de la résistance.
La résistance aux antimicrobiens survient lorsque les bactéries, les virus, les champignons et les parasites résistent aux effets des médicaments. Ce phénomène qui de plus en plus s’amplifie dans le monde du fait de l’usage abusif ou excessif de produits antimicrobiens chez l’homme, l’animal et les plantes, le manque d’accès à l’eau potable et le défaut d’hygiène et d’assainissement, a expliqué le médecin-infectiologue, Dr Koudjo, rend les infections plus difficiles à traiter. Aussi entraîne-t-il d’importants dommages aux patients, notamment une prolongation de la durée d’hospitalisation, une augmentation de la charge financière et psychosociale de la maladie pour les familles et la société ainsi qu’une hausse de la mortalité globale.
C’est fort de ce constat douloureux que l’OMS, l’OIE et la FAO organisent, selon l’approche “one health” du 18 au 24 novembre de chaque année, la semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques pour sensibiliser l’opinion mondiale de la santé sur un usage judicieux des antibiotiques et à la prise de conscience du phénomène de la résistance aux antimicrobiens (Ram).
Juliette MITONHOUN
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