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Le ministre de l’économe et des finances, Romuald Wadagni, au cours de la conférence de presse conjointe qu’il a animée avec Luc Eyraud, chef de mission du Fonds monétaire international, a affirmé que l’économie béninoise se porte très bien. Pour lui, il faut porter cette appréciation avec quelques chiffres et les commentaires des revues indépendantes comme ceux du Fonds monétaire international qui peuvent apporter une assurance sur ce qui se passe. « Si on mesure l’état de l’économie en prenant quelques agrégats, notamment le taux de croissance, nous avons eu en 2018 une croissance soutenue et ça fait la troisième année de suite que le Bénin enregistre une croissance forte », a expliqué le ministre. Le taux de croissance pour l’année 2015, rappelle-t-il, était de 2.5% et cette année 2018, le gouvernement du Nouveau Départ, va le porter vers 6,5%. Ce qui montre selon Romuald Wadagni, une progression au niveau de l’activité économique de la croissance. Pour l’année 2019, il a annoncé que le gouvernement s’attend à avoir un taux de croissance au minimum égal à ce qui est observé cette année 2018.
Du point de vue du déficit, l’argentier national a expliqué que le gouvernement a maintenu ses efforts sur la qualité de la dépense publique et respecte les engagements pris avec le Fmi à la signature du contrat. L’objectif du gouvernement rappelle-t-il, c’est d’arriver à partir de 2019, à un taux de déficit de 3% contre 8,5% en 2015.
Sur la dette, le gouvernement est entrain de faire un point de reprofilage et veille à ce que la dette soit de qualité et en cohérence avec les types de projets qu’il finance, a observé le ministre.
L’opération de reprofilage consiste selon Romuald Wadagni, à remplacer les dettes anciennes qui sont à des taux parfois 7 à 8% au plus avec des maturités très courtes, par des dettes de maturité beaucoup plus longues dans le cadre de l’opération que le gouvernement vient de faire avec des taux d’intérêts beaucoup plus bas allant de l’ordre de 3, 5%. Au niveau du taux de la croissance, il a souligné que le Bénin affiche aujourd’hui, l’un des plus forts en Afrique de l’Ouest alors que le gouvernement du Nouveau Départ est parti d’un taux de croissance qui tourne autour de 2%.
S’agissant de la dette, le Bénin est arrivé à un niveau qui est aujourd’hui totalement soutenable.
Au-delà des chiffres, lorsqu’on prend certains indicateurs au niveau international, on observe cette belle performance de l’économie béninoise, renseigne le ministre de l’économie et des finances.
Il a rappelé qu’en septembre dernier, la Banque mondiale dans son indice Cpae, un indicateur de la qualité des institutions et de la capacité de l’Etat à générer de la croissance et à réduire la pauvreté, le Bénin a fait de très bons progrès cette année et fait partie des 10 meilleurs dans ce classement.
De même, poursuit-il, le Pnud a publié récemment son dernier rapport avec les indicateurs sur le développement humain, et le Bénin a fait un bond de 4 places, ce qui montre également que le gouvernement est entrain de faire des progrès.
Cependant, au-delà des chiffres, certaines personnes peuvent se demander comment ça se manifeste ? A ce sujet, pour que la croissance soit vraiment perceptible de tous, il fallait que le niveau de la croissance soit autour de 6,5 et 7% et cela, pendant au moins trois années, a indiqué le ministre. Suivant les chiffres du Fmi, le Bénin a fait une très bonne performance en 2018 et l’année prochaine, le gouvernement s’attend à un chiffre au moins supérieur ou égal à celui de cette année avec une possibilité de 7%. Ce qui voudra dire que le gouvernement est proche du but qu’il s’est fixé, à savoir, réussir à avoir un taux de croissance au-delà des 6.5 % pendant au moins trois ans. Quand ce cap aura été franchi, le Bénin sera dans un cycle de croissance soutenu et durable car, c’est le niveau de croissance et sa durabilité qui permettent de pouvoir avoir des marges pour faire des choses perceptibles et surtout pour la rendre visible de tous, a expliqué Romuald Wadagni.
Selon Luc Eyraud, chef de mission du Fmi, le contexte économique reste très favorable au Bénin avec une croissance très forte et une inflation faible. Pour l’année 2018, il a estimé que la croissance continue de s’accélérer et portée par différents éléments dont l’activité portuaire et la forte production agricole.
« A moyen terme aussi, nous prévoyons une forte croissance due à une demande plus forte du Nigéria et également une accélération de l’investissement privé », indique le chef de mission. En ce qui concerne le budget, il a précisé que le Fmi s’est mis d’accord avec les autorités sur les grands aspects. Il a estimé que la mobilisation forte des revenus, l’efficacité de la dépense et la bonne gestion de la dette vont permettre de créer des marges de manœuvre pour augmenter les dépenses prioritaires, sociales et permettre de financer les dépenses d’infrastructures. Au-delà de tout ça, le Fmi a salué aussi les efforts du gouvernement dans le domaine de la gouvernance et celui du climat des affaires.
Des réformes qui seront bénéfiques selon Luc Eyraud au développement du secteur privé dans le pays.
Il a informé que le Fmi a établi avec le gouvernement des politiques qui permettent de soutenir la tenabilité de la dette et cela passe par des politiques d’emprunts prudents et par une meilleure gestion de la dette. Ce qui implique la mise en place d’une meilleure stratégie qui permet de baisser les taux d’intérêts et d’augmenter les échéances de la dette.
L’opération de reprofilage qui a été mis en place par les autorités, va dans ce sens. « Le gouvernement rachète une dette qui avait été chère et qui avait une échéance courte et l’a remplacée par une dette qui est moins chère et qui a une échéance plus longue », a-t-il apprécié.
Tout cela devrait permettre selon le chef de mission, de réduire le poids de la dette et d’avoir un effet positif sur les finances publiques du pays.
L’autre avantage de cette opération, c’est qu’elle permet de réinjecter de liquidité dans le système bancaire béninois, a indiqué Luc Eyraud.
F. Aubin AHEHEHINNOU