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Politique

Yayi-Houngbédji : Une histoire de fiançailles constamment avortées




Article écrit et publiè le 22 novembre 2012

Nouvelle Publication

Le Dr Boni Yayi et Me Adrien Houngbédji n’ont pas la même vision des choses. Ils sont différents l’un de l’autre. De Leurs approches respectives sur la manière de gérer les affaires publiques en passant par leurs histoires personnelles, ainsi que leurs parcours politiques et professionnels, Boni Yayi et Adrien Houngbédji sont diamétralement opposés. Et pourtant, une lecture attentive de la vie politique de notre pays ces cinq dernières années permet d’affirmer qu’en réalité les rivaux aux présidentielles de 2006 et 2011 sont deux personnes complémentaires qui s’ignoraient.

Me Adrien Houngbédji et Boni Yayi étaient-ils condamnés à s’entendre un jour ? La réponse est non car ils sont opposés à tout point de vue. Et pourtant, ces deux personnages étaient prédestinés à s’entendre.

Au cours des présidentielles de 2006, Me Adrien Houngbédji et Boni Yayi avaient fait du changement le thème principal de leur campagne électorale. L’un parlait du changement tout court, et l’autre parlait du changement dans la continuité.

Au terme d’un scrutin émaillé de quelques irrégularités, c’est le candidat du changement qui a fini par remporter. Mais au lieu d’opérer le vrai changement tant désiré, Boni Yayi fut contraint de composer avec la vieille classe politique rajeunie. Les dignitaires du régime défunt étaient de retour aux affaires. En lieu et place du changement promis par Boni Yayi, les béninois vivaient plutôt le changement dans la continuité que défendait Me Adrien Houngbédji.

Le mauvais départ

En 2006, le seul parti politique qui pouvait aider Boni Yayi à opérer le changement était le Prd de Me Adrien Houngbédji. Tout militait en faveur d’un rapprochement entre le leader des Tchco-Tchoco et celui des Cauris.
Les deux personnalités n’étaient pas impliqués dans les nombreuses affaires de mauvaises gestions et de corruption qui sévissaient dans notre pays.
Un tandem Boni Yayi-Adrien Houngbédji pouvait en toute tranquillité moraliser la vie politique nationale, opérer des réformes et remettre le pays aux normes conformément aux souhaits des populations.

Dans ce cadre ; ce sont les experts de l’Organisation internationale de la Francophonie dépêchés à Cotonou pour superviser les élections de 2006, qui ont donné le signal fort de la nécessité d’un attelage politique très sincère entre les deux rivaux.

Le 2 avril 2006, ils parviennent à organiser une rencontre entre les deux hommes au domicile de Me Adrien Houngbédji à Porto-Novo. Plusieurs engagements avaient été pris. Finalement rien de tout ce qui avait été retenu n’a pu être appliqué.

Les forces du mal étaient aux aguets car Me Adrien Houngbédji représentait une menace pour certains doyens.

Six années plus tard , c’est avec regrets qu’un grand partisan du Chef de l’Etat surpris des comportements vertueux de l’homme qu’on traitait tantôt de ‘’Mussolini de Porto-Novo’’, de ‘’Porto-Novorien’’ ou d’assoiffé de pouvoir s’est confié à nous en ces termes : Mon frère ! on aurait dû composer avec le Prd depuis 2006 pour éviter toutes ces tracasseries et chantages. ... mais bon rien n’est perdu

Le drame évité de justesse

Durant le premier quinquennat de Boni Yayi la haine viscérale qu’éprouvaient les deux personnalités l’un pour l’autre était perceptible. On se rappelle encore cette audience expéditive de cinq minutes entre les deux hommes à la Marina en novembre 2008. C’était dans le cadre des revendications pour le statut de l’opposition et les consultations politiques engagées par le gouvernement en vue du dialogue politique national en préparation à l’époque.
Le mépris de l’un envers l’autre s’est traduit par une violence verbale à travers des expressions comme gouvernement ventilateur, Docteur Kpayo , etc.. On a même traité le Chef de l’Etat de fantôme car il n’était jamais présent au Conseil des ministres.

Or en prêtant attention à la médisance et autres calomnies orchestrées par certains doyens contre Me Adrien Houngbédji, le Chef de l’Etat avait certainement oublié le rôle de son challenger au terme du scrutin de 2006.

Alors que des manœuvres étaient en cours par des révisionnistes et autres thuriféraires du régime défunt,pour amener le leader des Tchoco-Tchoco à contester les résultats de l’élection présidentielle de 2006, Me Adrien Houngbédji s’est empressé de reconnaître sa défaite en adressant une lettre de félicitation à Boni Yayi malgré les nombreuses irrégularités observées au cours du scrutin.

Un léger rapprochement

Malgré les relations conflictuelles entre le Prd et les Fcbe, il faut dire que les deux familles politiques ont quand même eu une légère entente.

C’était lors des élections locales de 2008 dans la commune de Sakété. Ces deux formations politiques ont eu à présenter une liste commune.

Le second signal de l’opportunité du renforcement de l’axe Tchaourou -Porto-Novo était visible. Mais une fois encore cette alliance n’a pu dépasser les limites de Sakété. Les forces du mal étaient toujours aux avants-postes

La loi de la nature

La nature ayant ses lois, le constat aujourd’hui est que la majeure partie desdits doyens et autres sont en disgrâce actuellemnt avec la Haute Autorité. De leur bouche ils continuent de soutenir le président de la République . Mais du coeur ils le maudissent. C’est ce qu’il convient de retenir si on s’en tient à certaines déclarations faites souvent en privé.

Boni Yayi ayant découvert tardivement leur vrai nature a fini par entrer en discussion avec son adversaire politique par l’intermédiaire de l’éternel Amos Elegbé.

Ce fut une surprise générale car personne ne pouvait imaginer il y a quelques mois que les pires adversaires politiques de notre pays pouvaient se parler un jour surtout après le fameux Ko de mars 2011 ?

Deux charges de signes contraires s’attirent toujours nous enseigne les sciences physiques.

La compassion comme ciment des retrouvailles

Bien avant le rapprochement entre les deux hommes, il y avait une histoire de compassion réciproque entre Boni Yayi et Me Adrien Houngbédji.

Il faut remonter en 2009 pour s’en rendre compte. Me Adrien Houngbédji venait de perdre un de ses frères décédé à Paris. Après les funérailles en France, les cendres fut ramené à Cotonou. Boni Yayi avait alors décidé d’envoyer des fleurs à l’église St Michel pour présenter ses condoléances à la famille Houngbédji . Mais compte tenu des relations politiques très tendues entre les deux hommes à l’époque, lesdites fleurs furent renvoyées à leur expéditeur.

Trois années plus tard, Boni Yayi revient encore à la charge. Cette fois-ci c’était lors de son entretien télévisé du premier août dernier. Contre toute attente le Président de la République a déclaré publiquement que Me Adrien Houngbédji était un homme d’Etat. Il lui a exprimé sa compassion pour sa mésaventure au sein de l’Union fait la nation. « Même l’immeuble qui a abrité sa direction de campagne lui a été loué par les membres de sa famille politique » a déploré Boni Yayi.

Le Chef de l’Etat venait de découvrir l’élément qui lui manquait. Depuis, il n’a cessé de louer les mérites de son rival. Au cours de sa récente visite au siège de l’Organisation Internationale de la francophonie à Paris, il a salué devant la presse internationale les mérités du Prd pour avoir initié un séminaire de ses cadres sur le processus de révision de la Lépi. A d’autres occasions, Boni Yayi a tenu des propos analogues.

Et lorsque l’occasion s’est présentée, c’est en toute logique que Me Adrien Houngbédji et les siens ont adressé leur compassion à Boni Yayi suite à la tentative d’empoisonnement à laquelle ce dernier venait d’échapper.

Le repositionnement du Prd

Se réclamant désormais du centre, le Prd entend désormais jouer le rôle de conciliateur au sein de la classe politique nationale. Qui peut encore dire la vérité à Boni Yayi actuellement ?
Personne car Nicephore Soglo est devenu courtisan. Mathieu Kérékou au repos dans les filaos reste muet. Emile Zinsou est indisponible, Bruno Amoussou n’est plus opérationnel. Il ne reste que le leader des Tchoco-Tchoco comme interlocuteur valable de Boni Yayi après six ans de chicaneries inutiles entre les deux.

Ainsi, après six années de chicaneries politiques entre Boni Yayi et Adrien Hounbédji, les fiançailles tant reportées entre les deux hommes ont fini par avoir lieu à travers des contacts réguliers. Dès lors, la question se pose de savoir ce que le tandem Yayi-Houngbédji pourra nous réserver dans les années à venir ?

Judicael ZOHOUN

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22 novembre 2012 par Paul Tonoukoun




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