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Invité sur l’émission Zone franche de ce dimanche, le directeur général de la Loterie nationale du Bénin (LNB) a été questionné sur le bilan des deux ans et demi du chef de l’Etat. Gaston Zossou n’a pas manqué d’interpellé les opposants notamment l’ancien président Boni Yayi sur la dernière lettre à la Nation.
Par rapport à la situation de Sébastien Ajavon qui une fois de plus est interpellé par la justice alors que le dossier est déjà vidé sans appel, Gaston Zossou affirme que « dans un contexte de bonne civilité un citoyen qui est appelé à répondre devrait comparaître pour sa bonne foi ». Sur ce que le dossier est déjà jugé en sa faveur en première instance, il souligne que « Peut-être qu’il y a des éléments nouveaux qui veulent qu’on interpelle les gens ». Il estime que ce n’est jamais agréable de parler des personnes qui sont en difficulté. ‹‹Je suis convaincu même que pour les hommes les plus innocents, être appelé par le juge n’est pas toujours agréable », souligne-t-il avant d’ajouter que « La justice est la même pour tous et sera la même pour tous ».
La poursuite de certains hommes qui font d’eux des héros n’est pas un problème selon lui car il estime que « Si nous le rendons populaire, on lui fait du bien. Ce n’est jamais agréable de tirer sur l’agréable. Pour nous autres qui avions été victimes de persécutions, la situation n’est pas la même avec ce qui se passe actuellement››. On n’a pas besoin selon lui, de cela mais des comportements peuvent le permettre. « Devant les lois de la République, nous sommes égaux. On n’a pas dit que parce qu’il est chef de parti, il faut des grâces spéciales. Que la justice fonctionne et que les citoyens reconnaissent la liberté de la justice et qu’on vive dans un milieu judiciaire et juridiquement civilisé », confie l’ancien ministre de la communication de feu Général Mathieu Kérékou. Pour ce dossier renvoyé au 18 octobre prochain, M. Zossou souhaite ‹‹que le jugement soit contradictoire et que celui qui est accusé ait les moyens de se défendre ».
Sur le bilan à mi-parcours du chef de l’Etat, le DG de la LNB, à travers un schéma, indique : « Je note que beaucoup de choses ont changé positivement ». Selon Gaston Zossou, « des réflexions sont menées pour que les bases d’un développement économique réelle soient jetées. Les hommes politiques devraient comprendre. Quand on est au pouvoir, on cherche à le conserver, à réformer et à bâtir (…) ».
Face aux invectives de l’opposition, le supporter de la mouvance affirme que « quand on est dans l’opposition, on fait des propositions concrètes ». Entre autres forces du pouvoir en place, Gaston Zossou dresse un tableau reluisant. « Je constate que les délestages qui sont un préjudice réel pour l’économie n’existent plus. L’eau potable aujourd’hui par le nombre de forages dans les localités, est entrain de bouger et les actions sont saluées par les institutions internationales. En matière de santé, il y a des réflexions sérieuses qui sont en cours. Les soins à l’extérieur qui font des dépenses inutiles pour l’Etat et des manigances diverses ont cessé. Aujourd’hui, il y a des plateaux techniques qui se réalisent pour permettre de donner des soins adéquats dans le système sanitaire, les cantines scolaires qui offrent des repas chauds à nos écoliers issus de familles défavorisées et pour permettre à nos parents dans les localités reculées, le maintien des enfants à l’école,. On fait aujourd’hui du social structuré », liste-t-il.
Pour la situation financière des parents qui ont de difficultés à inscrire les enfants, Gaston Zossou avoue qu’ « Il a toujours été dur pour les parents de satisfaire les besoins scolaires des enfants ». Bien que peiné des difficultés des populations, il rassure que tout ira pour le mieux. « Je suis très gêné que les personnes qui se sont attachées à la tâche pendant dix ans veulent que tout se réalise en moins de temps à deux ans ». Pour lui, « il n’y a pas de progrès sans douleurs. Nous savons que ce que nous vivons aujourd’hui est le résultat de ce que nous avions fait hier. Ceux qui parlent ne sont pas ceux qui ont mal. Ceux qui ont mal se lèvent tôt pour régler leurs problèmes ».
Par rapport à ce qu’il regrette des deux années du pouvoir, Gaston Zossou indique qu’il ne veut pas en ajouter à ceux qui en parlent pour leur donner plus de tord. Pour lui, le chef de l’Etat « a manqué de ne pas se laisser embarrasser par ceux qui n’avaient d’autres moyens que de dire des malédictions. Il a manqué de ne pas avoir peur. Il a manqué de dire si c’est ça, je cesse ».
Pour le directeur de la LNB, « il y a deux années en arrière, 80% des médicaments que nous consommons étaient fournis par des gens qui n’en ont pas la capacité et qui les imposent aux acteurs pharmaceutiques. Celui qui a dit halte à tout cela doit être félicité ». Il assure que « L’horizon est aujourd’hui dégagé et nous sommes sereins pour la suite ».
Sur le plan politique, Gaston Zossou indique que « Le système partisan qui s’impose aux partis politiques devrait être des visions pour la vie. Il peut avoir une extrême gauche et une extrême droite ». Quant à l’héritage de la jeunesse, il avoue ses regrets. « J’ai toujours été gêné par la pensée qui oppose les aînés à la jeunesse. Ce qui me dérange, le jeune ne conteste par ses parents à la maison mais ses aînés en politique. Le jeune deviendra aussi aîné ». Selon lui, « Plus de 200 partis politiques, ce n’est pas de l’idéologie qui est véhiculée. Il fallait aller vers les regroupements ».
Faisant un procès à l’ancien chef de l’Etat au regard de sa lettre adressée à la Nation, le directeur dira : « Quand on a gaspillé hier ce qu’on doit manger, il est normal qu’on soit embarrassé aujourd’hui. Je suis gêné que des personnes qui ont eu à gérer ce pays pendant 10 ans avec le résultat qu’on leur connaît, en vienne à faire des procès à l’actuel chef de l’État ». Comparant les actions posées par les gouvernants d’hier alors que le présent doit être conté, il affirme : « Ne me demandez pas de couper le passé du présent. Ce que nous vivons aujourd’hui a ses soubassements dans le passé ». S’adressant à l’ancien chef de l’État, il indique que « je lui dois du respect comme ancien président de la République et je reste le devoir à un acteur politique qu’il est ». Mais pour Gaston Zossou, « la jeunesse que magnifie aujourd’hui Boni Yayi est celle-là même à qui il voulait donner du ballon hier pour qu’elle lui colle la paix ». Il estime que « Ce n’est pas bien de comploter contre l’effort, ce n’est pas bien d’appeler le malheur sur son pays et vous savez que c’est ce qu’ils font aujourd’hui ». Pour lui, l’ancien président n’a plus un mot à dire dans la gouvernance actuelle.
Giscard AMOUSSOUTu