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Les cafétérias pullulent aujourd’hui dans les coins de rue dans la ville de Cotonou. Jeunes, vieux, célibataires et mariés s’en donnent à cœur joie pour y satisfaire leur appétit à moindre coût. Ces abonnés des ‘’cafèt’’ ne prennent pas toujours en compte les conditions dans lesquelles les gérants de ces lieux préparent les différents mets.
Du spaghetti rouge ou blanc avec ou sans omelette ou viande, du lait caillé, du thé ou encore du couscous, voilà quelques mets que proposent les cafétérias de Cotonou. Les coûts de ces mets varient souvent entre 300 et 500 FCFA et parfois au-delà pour certains plats. Autrefois, l’activité était dominé par des Nigériens et des Guinéens, mais aujourd’hui beaucoup de Béninois ont envahi le secteur et offrent également ces services.
Dame Véronique est une béninoise propriétaire d’une cafétéria à Fidjrossè, quartier situé dans le 12 ème arrondissement de Cotonou. A 17h30, elle apprête déjà la nourriture pour ses clients.
S’affairant à la cuisine pour satisfaire ses clients au plus tard à 18 h elle confie : « C’était un Guinéen qui avait sa cafétéria au bord de la voie, mais depuis que les autorités ont déguerpi les gens des espaces publics, il a dû quitter les lieux. Peu de temps après, j’ai décidé de commencer cette activité dans ma rue puisque le Guinéen avait beaucoup de clients ».
Une étudiante en tenue visiblement fatiguée, venue sur les lieux lance à dame Véronique : « Je veux comme d’habitude mais avec omelette, je reviens prendre dans quelques minutes ».
Comme cette étudiante, ils sont nombreux à fréquenter les cafétérias de la ville de Cotonou. Ludovic Mehou, client fidèle de dame véronique confie : « Quand j’ai un petit creux, je viens très souvent ici et avec 300 F j’ai déjà rempli mon ventre ».
Pour Alban, apprenti mécanicien âgé de 16 ans, la raison est la même. Le prix des mets de cette cafétéria est accessible à son portefeuille. « A la cafétéria, c’est moins cher, tu viens avec peu de sous et tu es satisfait ».
Contrairement à dame véronique, Kounbéni, gérant d’une cafétéria au quartier Aibatin, à Cotonou, ouvre ses portes à 7 h. « Je suis déjà là vers 7 h, il y a des clients qui viennent souvent prendre du thé et parfois avec omelette avant d’aller au boulot. Quant aux plats, ils sont prêts déjà vers 12 h », a-t-il signalé.
Le seul client rencontré sur les lieux confirme les propos de Kounbéni. « Je suis abonné ici, chaque matin, je viens ici prendre mon petit déjeuner avant d’aller faire mes activités. Il est à l’heure et ses mets ne sont pas mal ».
Des risques pour la santé
Si la majorité des usagers rencontrés fréquentent les cafétérias à cause du coût moins cher ou de la quantité du mets, la plupart d’eux ne prennent pas en compte la qualité du mets, encore moins les conditions dans lesquelles ils sont préparés.
Car il y a parfois un potentiel danger pour la santé pour les consommateurs.
Edmond Lokossou confie avoir récemment conduit une de ses sœurs habituée aux cafétérias à l’hôpital suite à des maux de ventre atroces. « Ma sœur a eu une complication digestive au milieu de la nuit après avoir mangé le spaghetti rouge à la cafétéria. Arrivée à l’hôpital, le médecin a notifié qu’il s’agit d’une intoxication alimentaire », a-t-il déclaré. Selon Edmond Lokossou, le médecin lui a conseillé de ne plus consommer des aliments dont la qualité hygiénique est douteuse.
Manassé Cakpo ancien féru de ces lieux de restauration a aussi vécu une situation pareille. « Je ne mange plus n’importe où depuis que j’ai eu des problèmes de santé. Tu vas à certains endroits et à vue d’œil tu remarques déjà que le lieu n’est pas propre. On ignore souvent si ce qu’ils utilisent pour préparer les mets sont déjà périmés ou pas. Par contre, il y a certains gérants de cafeterias qui font bien les mets », a-t-il affirmé.
La gérante d’une cafeteria à Cadjéhoun, qui a requis l’anonymat assure qu’elle offre ses services en tenant compte de la qualité mais aussi de la quantité pour pouvoir satisfaire les clients. « Je ne peux pas mettre en péril la santé de mes clients. Tout d’abord, l’hygiène c’est la première raison qui m’amène des clients. Ils disent souvent que mes plats sont chers, mais quand ils mangent ils sont satisfaits ».
Selon Célia Houngla, mère de famille, les cafétérias de nos jours se multiplient et il faut savoir choisir le lieu approprié pour manger. « Je refuse toujours à mes enfants de manger n’importe où », souligne-t-elle.
Pour elle, il ne s’agit pas « seulement de remplir son ventre, mais s’assurer de la qualité de ce que nous consommons ».
A.A.A
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