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L’opposition était devant les médias, ce jeudi 31 mai 2018, à Azalai Hôtel de la plage. Réunie au sein de la Coalition pour la défense de la démocratie au Bénin (C2D), cette sortie médiatique, entre dans le cadre de la dénonciation des nombreuses atteintes contre la démocratie par le régime de la Rupture.
Ils affûtent leurs armes pour combattre la manière de gestion du gouvernement de la Rupture. Le C2D dénonce au cours de sa sortie, les violations répétées de la constitution, les atteintes contre les droits de l’Homme et les libertés publiques, les poursuites et détentions arbitraires de députés et autres personnalités de l’opposition dont fait montre le régime de la Rupture depuis le 06 avril 2016. En outre, les leaders de l’opposition s’insurgent contre le nouveau code électoral en relecture à l’Assemblée nationale. Le Secrétaire exécutif national des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), le député Valentin Djènontin ne trouve pas l’opportunité d’une telle loi qu’il qualifie de scélérate. Il s’agit selon lui, d’une loi anti-démocratique. Il fait remarquer que l’article 12 du nouveau code électoral exclut du droit d’être électeur ou éligible tout citoyen condamné à une peine d’emprisonnement avec ou sans sursis d’une durée supérieure ou égale à trois mois. C’est le cas aussi ajoute-t-il pour d’autres faits prévus par les dispositions des lois pénales et constitutifs de délits. Le député montre aussi l’aspect de la nécessité pour les candidats de vivre sans interruption pendant un an dans une résidence au Bénin, de présenter un quitus fiscal dont la délivrance est réservée au seul Directeur général des impôts. Selon le député, « par modification de la loi 2009 sur le Code des marchés publics, le gouvernement de la Rupture a consacré et légalisé en 2017 les gré-à-gré sans limitation de montants par le Conseil des ministres ». Cette méthode permet au pouvoir de Patrice Talon, selon lui l’octroi des marchés publics et sans compétition aucune aux entreprises de son clan, avec des partenaires extérieurs ou à l’aide de sociétés écran pour l’accaparement des ressources nationales. Citant le chef de l’Etat, qui avait déclaré : « ce qui permet à un président d’être réélu avec assurance, ce qui assure la réélection d’un président, ce n’est pas son bilan, ce n’est pas son résultat, c’est la manière dont il tient les grands électeurs, c’est la manière dont il tient tout le monde, c’est la manière dont personne n’est capable de lui tenir tête ou d’être compétiteur contre lui. Quand vous n’avez pas de compétiteur, vous avez beau être mauvais, mais vous serez réélu », il dénonce l’attitude contraire de ce dernier et son gouvernement. Valentin Djènontin pense que « l’Etat de non droit est installé. Le peuple se trouve confronté à ce défi, redoutable certes, mais à sa portée. Depuis 28 ans, notre peuple ne s’est trouvé dans un tel Etat de non droit, de piétinement systématique de ses droits et de sa dignité ». Il est revenu sur les poursuites contre Sébastien Ajavon, Atao Hinnouho et Laurent Mètongnon, qui subit les séquelles des son opposition au gouvernement.
Exigences de la coalition
Selon le secrétaire exécutif des Fcbe, la coalition exige « le rétablissement et la garantie des libertés publiques, d’expression, de presse, de manifestation : la levée de la suspension de "La Nouvelle Tribune", des autres organes de presse (Sikka tv, La Béninoise tv, etc.), la fin du piratage de Soleil Fm, l’abrogation des arrêtés contre les manifestations pacifiques ». Il souhaite qu’il soit mis « fin à l’acharnement contre les opposants politiques : la libération des détenus politiques, Laurent Mètongnon, Mohamed Hinnouho Atao ; le retour des exilés politiques, l’arrêt des poursuites contre Lucien Médjico ; la fin de l’immixtion du pouvoir dans le judiciaire ; le rétablissement dans leur droit des partis politiques injustement attaqués ; la fin des redressements fiscaux sélectifs et abusifs ». C’est le lieu selon Valentin Djènontin d’exiger du gouvernement « la fin de la lutte sélective contre la corruption et l’impunité : la tenue effective et sans partie pris des procès des affaires Dangnivo et Icc-services ; l’instruction sans délai des nombreux autres scandales : avion présidentiel, machines agricole, Ppea2, Sodéco, Pvi , Maria-Gléta, nouveau siège de l’Assemblée nationale, motos du ministère du cadre de vie, contrats opaques et de gré à gré (Port, aéroport, Ravip, etc.) ». Il demande un « audit international indépendant de la Lépi, les moyens de fonctionnement du Cos-Lépi en vue des élections législatives et présidentielles, constitutionnelles qui sont insusceptibles de report ». Aussi exige-t-il « le retrait immédiat de la proposition de loi sur le code électoral ». La coalition invite le gouvernement à « la convocation d’urgence d’une Assise nationale des Forces Vives de la nation en vue de redéfinir de nouvelles bases consensuelles de gouvernance du pays ».
G. A.