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Le chef de l’État a présidé, ce mardi 18 juillet 2017, la cérémonie de remise du rapport de la Commission d’étude de la création de la Force unique de Sécurité intérieure. La remise du document s’est déroulée en présence des membres du gouvernement, du Haut Commandement militaire et autres autorités politico-administratives.
Lors de la cérémonie solennelle de remise du rapport, le Général Félix Tissou Hessou, Président de la Commission, a souligné que le cloisonnement des Forces de sécurité intérieure béninoises crée une paralysie suicidaire dans un contexte géopolitique de guerre mondiale contre le terrorisme et la grande criminalité. Selon lui, il s’avère nécessaire d’aller vers une Force unique, condition première, composante déterminante de la dynamique des mutations qualitatives qui fondent et fécondent le développement intégral durable. Cette Force unique doit entretenir une constance osmose avec les populations pour acquérir les qualités et les habitudes d’une police du peuple, par le peuple, et pour le peuple, précise le général Hessou.
Pour le Colonel Yaya Soumaïla, premier rapporteur de la Commission, la sécurité constitue l’enjeu fondamental pour l’équilibre de nos sociétés modernes. L’outil de sécurité intérieure du Bénin doit alors s’adapter aux menaces modernes et être remodelé pour la postérité de l’action gouvernementale.
Selon le Colonel Yaya Soumaïla, la réforme des Forces de sécurité intérieure béninoises doit entraîner une révision générale de leur mode d’action et un changement de comportements.
L’objectif étant de réduire la criminalité, juguler les crises intérieures...afin de créer un environnement propice au développement.
Les travaux de la Commission dirigée par le Général Félix Hessou ont débouché sur six (06) propositions et onze (11) recommandations.
Les propositions concernent l’élaboration du document portant Politique nationale de sécurité intérieure du Bénin ; d’une politique de lutte anti-terroriste au Bénin et d’une Loi sur le Renseignement.
Pour les recommandations, l’accent est mis entre autres sur l’adhésion des institutions de la République, des hauts responsables politiques et de la Société civile à la Réforme ; la sensibilisation des acteurs de la Sécurité publique et la population ; l’expérimentation de la Police républicaine dans la région septentrionale du pays ; et l’harmonisation des textes et procédures.
La nouvelle force sera dénommée "Police Républicaine" et aura un statut paramilitaire. Elle bénéficiera du maintien des attributions de police armée.
La Police républicaine ne disposera pas de droit syndical, et ne pourra pas non plus jouir du droit de grève, mais aura des délégués du personnel.
La commission suggère aussi que la Police Républicaine adopte le modèle de police communautaire qui vise à établir des partenariats stratégiques avec la population en vue de réduire la criminalité.
Appréciant le travail abattu par la Commission, le Président de la République a rappelé que les nouvelles menaces (cybercriminalité, trafic de drogue, etc) exigent une nouvelle définition des rôles ainsi que des nouvelles compétences davantage tournées vers le développement du renseignement.
La Force unique de Sécurité intérieure ne résultera pas en une simple recherche de synergie entre les unes et les autres des forces, en une simple réorganisation, mais en la naissance d’une nouvelle Force qui gomme les anciennes identités au profit d’une Force unique, a précisé Patrice Talon.
Le chef de l’État a annoncé que le Conseil des Ministres prendra les dispositions idoines pour accélérer la concrétisation de cette réforme.
La Police Républicaine sera une réalité dès le 1er Janvier 2018.
D. M.
DISCOURS DU CHEF DE L’ETAT A LA CEREMONIE DE REMISE DU RAPPORT DE LA COMMISSION D’ETUDE DE LA CREATION DE LA FUSI
PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE DU BÉNIN·MARDI 18 JUILLET 2017
Messieurs les membres du Haut Commandement Militaire et Paramilitaire ;
Messieurs les membres de la Commission d’étude de la création d’une force unique chargée de la sécurité intérieure ;
Mesdames et messieurs les personnels des Forces de défense et de sécurité ;
Mesdames et Messieurs,
Je viens de recevoir avec grand bonheur, le rapport de la Commission que j’ai mise en place le 4 janvier 2017, pour conduire l’étude de la création d’une force unique chargée de la sécurité intérieure.
Ce choix majeur participe de la volonté affichée par le gouvernement d’assurer la protection et la sécurité des citoyens en toute circonstance, et d’établir un cadre propice à la construction des bases de la transformation économique et sociale de notre pays.
Les défis sécuritaires de notre temps ont changé de nature et de dimension. Ces défis nous imposent une cohérence d’actions et une meilleure organisation de nos forces de sécurité publique.
Aussi, les prérogatives traditionnellement dévolues à l’une ou l’autre ont-elles évolué dans un environnement mondial où les enjeux se sont déplacés vers la prise en charge de nouveaux risques.
En effet, les menaces auxquelles le monde doit désormais faire face ont pour noms : le terrorisme, la cybercriminalité, le trafic de drogue et de substances illicites de tous genres en bandes organisées dont les modes opératoires sont de plus en plus sophistiqués.
Ces menaces exigent une nouvelle définition des rôles et de nouvelles compétences davantage tournées vers le développement du renseignement. L’ère du policier ou du gendarme posté au bord de la voie ou dans nos contrées est révolue.
L’efficacité de l’organisation des forces de sécurité publique repose désormais partout dans le monde sur la capacité à anticiper sur les risques à travers la collecte d’informations précieuses et le pistage des porteurs de risques.
Par ailleurs, les ressources limitées de notre pays nous contraignent à plus de rationalisation et de recherche d’efficience dans l’utilisation de nos forces de sécurité.
Mesdames et messieurs, comme vous le constatez, les défis à relever au travers de ce projet de création d’une Force unique de sécurité intérieure sont importants, si tant est que notre pays veut jouer pleinement sa partition dans la lutte contre les fléaux qui sont désormais sans frontières.
Mais au-delà d’une simple question d’organisation, c’est une véritable mutation que nous nous apprêtons à opérer, car il ne s’agit pas d’une simple recherche de synergie entre les unes et les autres.
Cela sous-entend que l’esprit de ce changement ne repose pas sur le tout-en-un mais la naissance d’une nouvelle force qui gomme les anciennes identités au profit d’une force unique pour la sécurité intérieure. C’est cela le défi le plus important à relever.
Dans cette perspective, je compte sur l’ensemble des institutions de la République dont l’accompagnement est indispensable à la réussite de ce projet. Quant à mon gouvernement, il ne ménagera aucun effort dans la conduite et l’atteinte des objectifs fixés, pour que notre pays puisse disposer d’une nouvelle force de sécurité publique.
Messieurs les membres de la Commission, en vous remerciant pour la qualité du rapport, je compte sur la disponibilité de chacun de vous afin qu’au-delà de la présente cérémonie de remise de rapport, le travail de concrétisation démarre dès maintenant avec la feuille de route que vous proposez.
A cet égard, les décisions appropriées seront prises par le Conseil des Ministres.
Vive le Bénin
Je vous remercie.