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Le retrait d’agrément à la Fédération béninoise de football (FBF) continue d’être source de polémiques et de contestations. Au lendemain de la décision prise par le ministre des sports Safiou Affo, des institutions faîtières du monde sportif, à travers leurs réactions et prises de position, ont emboîté le pas à la FIFA, confirmant ainsi la légitimité du président Augustin Ahouanvoébla et les membres de la structure qu’il dirige. Au nombre des institutions qui ont pris fait et cause pour la FBF figure le Comité olympique national et sportif béninois (CNOSB) qui vient de refuser de faire partie du Comité de Réunification et d’orientation (CRO) mis en place par le ministre des sports. C’est la preuve qu’à l’instar de la FIFA et de la CAN, d’autres organisations sportives de renommée internationale, désapprouvent l’immixtion du gouvernement béninois dans les affaires du football ainsi que des actes tendant à compromettre l’autonomie de la fédération.
Le Comité Olympique National et Sportif Béninois (CNOSB) a refusé de faire partie du Comité de Réunification et d’orientation (CRO) mis en place par le ministre des sports dans le cadre de la crise qui secoue le football béninois.
Dans la déclaration en date du 14 avril 2014 faite par son président Julien V. Minavoa, le CNOSB souligne qu’il n’est pas contre la décision du conseil des ministres autorisant le ministre en charge des sports à engager des investigations devant clarifier les dessous de la sanction du Bénin par la CAN. Il n’est pas non plus contre les dispositions prises recherchant la tenue des grandes assises de tous les acteurs du football béninois.
Selon le président du CNOSB, le retrait de l’agrément à la FBF n’est pas nécessaire pour plusieurs raisons. Parmi les raisons évoquées, M. Minavoa souligne que le retrait d’agrément constitue un acte unilatéral de rupture avec toutes les instances internationales de gestion du football. Cette décision pourrait devenir une disposition de déstabilisation vers laquelle les mauvais perdants pousseraient régulièrement le gouvernement alors que depuis novembre 2014 l’ONU a voté une résolution pour renforcer l’autonomie du sport et du CNO.
« Le coup d’arrêt mis sur la poursuite des compétitions créerait plus de dommages pour les équipes qui s’y sont véritablement engagées », souligne le président du CNOSB avant de demander l’indulgence de l’Autorité.
Selon les critiques formulées à l’encontre de la décision du ministre des sports, les membres du Comité de Réunification et d’orientation (CRO) du Football sont des personnes étrangères à la famille de cette discipline, des personnes qui ont cessé toute activité liée au football, des acteurs de la crise de 2009-2010, des personnes qui ne maîtrisent rien des principes fondamentaux qui gouvernent le football mondial.
Il lui est reproché d’avoir mis en place un Comité de gens nommés en lieu et place d’un Comité élu régulièrement.
Par ailleurs, les personnes nommées seraient du camp du ministre Safiou Affo, des démissionnaires de 2010, de l’Ong « Elite pour le Sport » et qui soutiendraient, la réintégration des clubs dissidents dans les championnats au mépris des Statuts de la FBF notamment l’article 22 qui fixe le nombre de clubs participant au championnat et en même temps les membres du congrès.
Le CNOSB appelle à la prudence
La FBF travaille déjà pour trouver une solution à ce dossier qui prend en compte toutes les parties dans le respect des dispositions statutaires. Dans sa lettre du 9 avril 2015, la FIFA a même rappelé
qu’aucun problème du genre ne peut se régler en dehors des Statuts de la FBF et de la FIFA.
Toujours par rapport à la mise en place du CRO, ni le Comité Exécutif de la Fédération Béninoise de Football (FBF), ni les Clubs affiliés à la FBF en activités n’ont été ni consultés, ni associés.
La FIFA a souligné qu’elle n’a d’interlocuteur légitime au Bénin que le président de la FBF Augustin Ahouanvoébla et son Comité Exécutif.
Le Ministre Affo demande au CRO de travailler jusqu’en juillet alors que le 1er match du Bénin pour les éliminatoires de la CAN GABON 2017 est pour le week-end du 12,13, et 14 juin 2015.
Or, en faisant cela, il risque de conduire le Bénin à faire forfait et subir les rigueurs de 58 du Règlement de la CAN qui impose au Bénin, le cas échéant de revenir sur la scène sportive en 2021.
L’autre objectif est de faire conduire les préparatifs et les matches éliminatoires du Onze nationale par son Comité ; ce qui serait contraire aux textes et à la pratique en matière de football international. Sans oublier les éliminatoires de la Coupe du Monde la FIFA Russie 2018 où en cas de forfait le Bénin, selon l’article 6.4 du Règlement de la FIFA, pourrait être exclu de toutes les prochaines compétions de la FIFA.
Le Comité Olympique National et Sportif Béninois (CNOSB) a raison en refusant de siéger au CRO et appelle les autorités à la prudence pour sauver le Bénin et son sport-roi.
Daniel HOUEGAN/Le Grand Matin
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