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La deuxième étape de la tournée de plaidoyer sur la problématique de l’accès des femmes rurales aux facteurs de production a conduit la délégation de la fondation Konrard-Adenauer-Stiftung (KAS) et du Centre africa Obota (CAO) à la cour royale de Sa majesté dada Zéhè à Covè dans la matinée de ce mardi 6 décembre 2022. La session a permis d’attirer l’attention des rois, dignitaires des palais, chefs de famille, chefs des collectivités, chefs de villages et d’arrondissement, femmes des groupements d’intérêts économiques, veuves et chefs coutumiers et leaders religieux sur leur rôle dans la lutte contre la faim à travers l’accès sécurisé de la femme aux terres cultivables.
Très tôt dans la matinée de ce matin, le Coordonnateur de la Kas au Bénin, Mounirou Tchacondoh accompagné de Célestin Ballé, Président du Cao, de Didier Zinsou, Directeur exécutif du Cao, de Ella Alotchékpa, Juriste et animatrice au Cao et Justin Sèmassoussi, membre du Cao se sont rendus dans la cour royale de sa majesté dada Zéhè à Covè. Ils y sont allés pour sensibiliser les rois, chefs coutumiers et leaders religieux et les veuves sur les droits fonciers et les législations protégeant les femmes au Bénin en vue d’accroître leur accès aux terres agricoles. Spécifiquement, la séance a permis d’amener les rois et les autres chefs de terre à réfléchir sur les stratégies à promouvoir pour un accès équitable des moyens de production au profit des femmes rurales et de proposer des stratégies appropriées en vue d’accroître leur accès aux terres agricoles.
A en croire le coordonnateur, les résultats d’une enquête de terrain réalisée par le pool de journalistes de la fondation révèlent que la situation de l’accès des femmes à la terre s’est améliorée dans les zones de mise en œuvre du projet « un seul monde sans faim ».
Toutefois, dira-t-il la problématique de l’accès des femmes à la terre et aux ressources de production ne peut pas être traitée du jour au lendemain. Il faut toujours maintenir de façon permanente le dialogue que nous avons établi depuis 2016 dans le cadre du projet avec les acteurs incontournables que sont les rois, les dignitaires des palais, les chefs coutumiers et leaders religieux.
« Vous connaissez mieux les problèmes des femmes et c’est pourquoi dans un contexte de crise d’approvisionnement alimentaire, nous avons décidé ensemble avec le Cao de vous associer à la réflexion de moyens pouvant renforcer la résilience de la femme » a indiqué Mounirou Tchacondoh.
Ici l’exercice a été le même. La projection de film sur les différents moyens d’accès des femmes à la terre et du spot sur le rôle économique des femmes et de la sécurité alimentaire des femmes ont pplanté le décor. S’en est suivi un débat animé par Ella Alotchékpa, Juriste et animatrice au Cao et Justin Sèmassoussi du Cao. Des débats, on note que : les pratiques de partage d’héritage ne se font pas conformément aux dispositions de la loi en vigueur au Bénin dans la commune de Covè, la plupart des femmes hérite des terres pauvres, le non accès au financement, la guerre en Ukraine et le changement climatique constituent une menace pour la sécurité alimentaire.
L’urgence d’agir
Pour sa majesté dada Zéhè de Covè, cette formation vient à point nommé. Déjà, il promet travailler pour que la tradition quoi que très rigide devienne flexible et s’adapte au temps.
« Nous devons remercier Kas et Cao pour tout ce qu’elles font en direction des veuves, des orphelines et orphelins. C’est parce que nous avons estimé que le travail qu’ils font est juste que nous avons accepté de les accompagner dans tout ce qu’ils font. La séance est la bienvenue car, on a constaté que toutes les tête couronnées et dignitaires que nous avons conviés à l’évènement ont aussi souligné la pertinence du sujet. C’est-à-dire concéder aux femmes les terres auxquelles elles ont droit » a déclaré le roi Zéhè.
« C’est une satisfaction totale et nous allons continuer le travail de sensibilisation pour que désormais les femmes et les hommes puissent être traités de la même manière pour ce qui concerne l’héritage » a-t-il conclu.
J.M.