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La vente de la noix de cajou du Bénin à l’étranger s’est élevée en 2017 à 48,3 milliards de FCFA contre 23 milliards FCFA en 2016. Selon le rapport 2017 de la balance de paiement et de la position extérieur globale du Bénin rendu public par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) courant février 2019, cette évolution s’explique également par des conditions climatiques plus favorables.
L’objectif du gouvernement béninois par rapport à cette culture, est de produire 300.000 tonnes au moins contre la production actuelle estimée à 140.000 tonnes à l’horizon 2021. Pour atteindre cet objectif, trois bassins de production du cajou seront mis à contribution. Il s’agit du bassin des Collines prolongé jusque dans le Zou et dont la production tourne autour de 75.640 tonnes de cajou. C’est un bassin qui dispose de quatre usines dont les capacités de transformation n’excèdent pas 30.000 tonnes.
Il y a aussi le bassin Ouest-Bénin qui prend en compte la Donga et s’étend sur le département de l’Atacora. Ce bassin fait une production 42.827 tonnes avec seulement une unité de transformation de 1000 tonnes en cours d’installation.
Enfin, le bassin Est constitué du Borgou avec ses extensions sur l’Alibori dont la production s’élève à 87.482 tonnes.
De nouvelles installations sont prévues à Djidja, à Savalou, à Djougou, à Birni, à N’Dali puis à Nikki afin de booster la production et atteindre les résultats escomptés.
La noix d’anacarde est la seconde culture d’exportation du Bénin après le coton. Sa production est tirée par l’intérêt croissant des agriculteurs pour cette culture, dont les cours sur le marché international se sont redressés, sous l’effet de la hausse de la demande mondiale, en provenance notamment d’Asie, d’Europe et des Etats-Unis.
Au Bénin, la filière anacarde constitue le 3ème pilier de l’économie nationale après le coton et le port de Cotonou. Elle contribue à 3% au PIB et 7% au PNB agricole et représente 8% des recettes d’exportation.
Compte tenu de son importance pour l’économie nationale, le gouvernement dans son Programme d’actions (PAG) et dans sa volonté de transformation structurelle de l’économie, l’a retenue parmi les filières prioritaires.
Le cajou fait partie des filières phares du Plan stratégique du développement du secteur agricole (PDSA-2025) du ministère de l’Agriculture de l’élevage et de la pêche. C’est une filière qui s’affirme aujourd’hui comme l’une des opportunités pour l’amélioration des revenus et la création d’emplois en milieu rural à côté du coton.
Selon un document de l’Interprofession de la filière anacarde du Bénin, la campagne de commercialisation 2018 a été marquée par l’existence de stocks résiduels de l’ordre de 20.000 tonnes dans les zones productives et 12.000 tonnes environ à Cotonou. Cette situation est due entre autres à la flambée des prix jusqu’à 900 FCFA par kilogramme de noix cajou, l’augmentation de la production, la fermeture de plusieurs unités de transformation en Inde (770) et au Vietnam. A tout cela s’ajoute le manque de mesures incitatives pour les unités de transformation locales, la difficulté d’accès au financement des unités de transformation locales et la mauvaise organisation de la commercialisation.
Afin de pérenniser les résultats encourageants obtenus, l’Interprofession de la filière anacarde souhaite le renforcement des techniques de production et de transformation en quantité et qualité des produits d’anacarde, ainsi que l’installation de nouvelles unités de transformation afin de faire face au marché des amandes en forte progression.
Pour l’Interprofession, il s’agit aussi d’organiser de manière efficiente le système de commercialisation. Le pays devra se doter de statistiques fiables pour la filière avec la mise en place d’un Système d’analyse du marché (SIM).
Développer les standards et normes de qualité ainsi que le label des produits anacarde du Bénin permettra à la filière d’avoir une reconnaissance internationale.
L’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de financement de la filière anacarde est souhaité.
F. Aubin AHEHEHINNOU
www.24haubenin.bj ; L'information en temps réel