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Relation Internationale

Le Bénin un pays à produire des Chefs d’Etat pour la Centrafrique




Judicael ZOHOUN

Pour être Chef d’Etat en Centrafrique, il faut avoir séjourné au Bénin ou épouser une béninoise. C’est la grande superstition qui se dégage lorsqu’on parcours l’histoire politique de la République Centrafricaine. L’histoire retiendra que tous les Chefs d’Etat successifs de ce pays ont été marqués dans leur vie par un Dahoméen ou un Béninois.

En premier, David Dacko

Le plus démocrate des Chefs d’Etat que la Centrafrique ne pourra plus avoir. Né en 1930, il fut président de la République centrafricaine à deux reprises, de1959 à 1965 et de 1979 à 1981. Il est mort à Yaoundé le 20 novembre 2003.
David Dacko est le fils adoptif d’un instituteur Dahoméen originaire d’Abomey dont il porte le nom. C’est ce dernier qui lui a donné l’instruction et une éducation Dahoméenne. Selon certaines indiscrétions, le vieux Dacko a joué un rôle très déterminant dans la carrière politique de son fils en lui apprenant le sens du partage et du compromis conformément à la logique dahoméenne. Et cela apparaît dans la gouvernance politique du jeune David qui devint à vingt neuf ans le premier chef d’Etat de la Centrafrique en juin 1960. Réélu en 1964, Dacko tente de mettre en œuvre une politique d’austérité pour assainir des finances structurellement déficitaires. Ces innovations sont mal supportées par la population mais surtout l’administration et l’armée. Le 31 décembre 1965, Jean-Bedel Bokassa, neveu de son ami Boganda, le renverse.
La carrière de Dacko n’est pas terminée pour autant. Conseiller personnel de Bokassa en 1976, son ancien adversaire, David Dacko retrouve le pouvoir lorsque la France organise l’opération Caban en septembre 1979 contre le chef de l’éphémère Empire centrafricain que Bokassa avait institué en grande pompe en 1977.
Apres le rétablissement de la République, Dacko est réélu en février 1981 face à Ange-Félix Patassé. Inquiet des troubles qui agitent le pays et les rumeurs de coup d’État, il démissionne dès le mois de septembre. Le général André Kolingba le remplace, interdit tous les partis et instaure pour près de dix ans un Comité militaire de redressement national. Apres la chute de Kolingba, David Dacko tente de se présenter aux élections présidentielles et de septembre 1999 ou il échoue face à Patassé.
Retiré de la vie politique, David Dacko participe au Dialogue national. Il se présente devant les délégués pour solliciter leur pardon et surtout se réconcilier avec son ancien adversaire Abel Goumba. Malade, il se rend peu après au Cameroun pour se faire soigner mais meurt en novembre d’une insuffisance respiratoire aigüe.
Durant les quinze dernières années de sa vie, David Dacko était régulièrement à Abomey parmi ses frères et jouait le rôle de Chef de famille. A sa mort, il eu droit a des cérémonies traditionnelles à Abomey. C’est un fils du terroir.

Le cas André Kolingba

André Kolingba est né le 12 août 1936 à Bangui et mort le7 février 2010 à Paris1, Il a succédé à David Dacko et a dirigé la République centrafricaine de 1981 à 1993.
André Kolingba n’avait pas séjourné au Bénin comme les autres Chefs d’Etat centrafricains. Mais le sort a voulu qu’un béninois soit son homme de mains : Octave Houdégbé.
L’histoire entre Octave Houdégbé et André Kolingba remonte dans les années 1960. Octave Houdégbé après son CEPE est allé en aventure au Nigeria. De là, il fit la connaissance d’un jeune officier centrafricain venu à Lagos dans le cadre de sa formation. Deux jeunes francophones dans un milieu anglophone. C’est le début d’une longue amitié qui les a conduits aux Etats Unis, en Europe et un peu partout dans le monde. André Kolingba avait son ami octave Houdégbé à ses côtés partout où il se trouvait.
A son arrivé au pouvoir en 1981, André Kolingba nomme Octave Houdégbé ministre des mines. Les deux règnent sur le diamant centrafricain pendant dix bonnes années. Octave Houdégbé avait également le plus grand lycée de Bangui. Homme de mains, ministre des mines etc….Octave Houdégbé était le numéro deux à Bangui. Il a même fait construire à Cotonou un château actuellement en ruine dans la zone des ambassades à son ami Kolingba. Les rumeurs font état de ce que l’idée du coup d’Etat ayant conduit André Kolingba au pouvoir, serait l’oeuvre de Octave Houdégbé.
C’est ce même Octave Houdégbé, qui en 1988 était venu négocier près de feu Mathieu Kérékou l’extradition de François Bozizé. Après avoir obtenu des garanties pour sa sécurité Mathieu Kérékou a alors autorisé l’extradition de Bozizé vers Bangui où il était accusé d’avoir tenté un coup d’Etat contre Kolingba de concert avec Ange Félix Patassé.
En 1991, à la suite d’une série de grèves et de manifestations, André Kolingba consent au multipartisme qu’il avait interdit. Il accepte le verdict des urnes et cède sa place à Ange-Félix Patassé, auquel il tente néanmoins, en vain, de reprendre le pouvoir par la force en mai 2001. André Kolingba se réfugie en Ouganda.. Son ami Octave Houdégé lui rend régulièrement visite. C’est son argentier. Kolingba revient dans son pays deux ans plus tard à la faveur d’une amnistie lorsque Patassé est renversé par le général François Bozizé son compagnon de lutte.
En 2005, André kolingba est à nouveau candidat à la présidentielle. Il se classe troisième d’un scrutin remporté par François Bozize. Il meurt le dimanche 7 février 2010 à Paris, d’un cancer de la prostate, à l’âge de 73 ans. Marié avec Mireille Kolingba, il est le père de 11 enfants.

Selon certaines indiscrétions, après le partage de ses biens, il aurait mentionné dans son testament à sa progéniture ce qui suit « …..pour le reste voyez Octave…… ».
Il convient de rappeler qu’après la chute du régime de Kolingba ; son ami Octave Houdégbé a été incarcéré puis libéré. Depuis lors, il vit à Cotonou où il dirige une université privée. Il est même élu député au Parlement.
Ange Félix Patassé
Diplômé de l’Académie supérieure de l’agriculture tropicale deNogent-sur-Marne (France), il est nommé en 1965 au cabinet du ministre de l’Agriculture et du développement.
Sous la présidence de Jean-Bedel Bokassa, il est plusieurs fois au gouvernement : ministre du développement entre janvier1966 et avril 1968, ministre du développement rural entre mai1972 et avril 1973, ministre du Tourisme, de l’eau, des bois, de la chasse et de la pêche entre juin 1974 et octobre 1975. Il devient Premier ministre le 8 décembre 1976 jusqu’en juillet1978. En 1992, il est accusé avec François Bozizé de tentative de coup d’Etat contre le Général Kolingba.
Les deux partent en exil. Patassé se rend à Lomé et Bozizé se rend au Bénin. Devenu président de la République le 22 octobre 1993, de multiples mutineries de l’armée et la mort de plusieurs personnalités de la RCA perturbent son mandat en 1995 et 1996. Il est réélu en 1999. Il est renversé par un coup d’État de François Bozizé le 15 mars 2003 et part en exil au Togo. La case de départ.
Ange Felix Patassé, comptaient quelques opérateurs économiques béninois parmi ses fidèles amis. Francois Tankpinou pour ne citer que lui, était son ami personnel.

L’histoire retiendra que sous Ange Felix Patassé, beaucoup d’hommes d’affaire béninois ont prospéré. Il y a en qui depuis lors détiennent toujours des licences d’exploitation de minerais.

Francois Bozizé

Outre David Dacko, Francois Bozizé est le plus béninois des Chefs d’Etat Centrafricains pour y avoir séjourné de 1982 à 1988 avant d’être extradé. Au cours de son exil au Bénin, où il a travaillé comme taximan, Francois Bozizé avait adhéré à l’Eglise du Christianisme Céleste, ( Une Eglise de droit Béninois) dont il a fondé le chapitre centrafricain. C’est au sein de cette église qu’il lui a été prédit qu’il accédera à la magistrature suprême de son pays un jour. Devenu Chef d’Etat en 2003, Francois Bozizé ne cesse de manifester sa foi en Dieu. Il participe régulièrement au pèlerinage annuel des Célestes à Sémé Podji ( ville situéé à la périphérie de Cotonou).
Au cours de son règne en Centrafrique, on retiendra que les hauts dignitaires de l’Eglise christianisme Céleste étaient au cœur du pouvoir à Bangui ou certains sont conseillers, chargés de mission etc. Samuel Ochoffa fils du fondateur de l’église travaillait à la présidence à Bnagui. Selon des témoignages, François Bozizé a été sauvé des mains de la Seleka grâce au Révérand Adéogoun actuel Pape de l’Eglise. L’on raconte que c’est sur instruction ferme du Révérand Adéogun que François Bozizé a quitté le Palais dans la précipitation. Vingt minutes à départ, l’ édifice fut pris d’assaut par les troupes de Djotodia.

Michel Djotodia

Tout comme Francois Bozizé, Michel Djotodia a vécu en exil à Cotonou pendant un long moment avant d’être arrêté avec son porte-parole Abakar Sabon par les forces béninoises sur la demande du gouvernement Bozizé . Ils ont été relâchés en février 2008 après avoir accepté de participer à des accords de paix avec le gouvernement centrafricain

Au Bénin, Michel Djotodia a vécu à Atropkocodji en zone périphérique de Cotonou où il a épousé une béninoise. Deux enfants sont issues de cette relation. Chantal Vinadou Tohouégnon a été Première dame de Bangui. Durant son cours règne, un béninois du nom de Kakanakou était chargé des affaires présidentielles à Bangui. On retiendra également que le régime de Djotodia était soutenu financièrement par Octave Houdégbé. Ennemi de mon ennemi est mon ami.
Après sa chute du pouvoir, Michel Djotodia est retourné au Bénin. Il vit à Abomey Calavi où il a gratifié sa belle-famille de biens matériels.

Ainsi comme David Dacko, Ange Félix Patassé et François Bozizé, Michel Djotodia a également accèdé au pouvoir sous l’influence directe ou indirecte de la terre sacrée de Behanzin et de Guêzo.

Le Cas Panza et Touadera dans notre prochaine parution

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