1124 visiteurs en ce moment
L’économie mondiale est frappée par la pandémie du coronavirus du fait de l’arrêt de la plupart des activités. Les gouvernements des pays touchés prennent des mesures pour éviter le pire. A la suite d’une enquête, Yacine Bio Tchané, économiste et associée-gérante du cabinet T-Ventures a proposé 10 mesures d’interventions d’urgence pour la relance de l’économie béninoise.
Dans sa tribune publiée sur le site ‘’L’économiste’’, Yacine Bio Tchané économiste et associée-gérante du cabinet T-Ventures a notifié que les secteurs les plus impactés par la crise sont : hôtellerie/restauration, industrie, agro-alimentaire, transport/ logistique et numérique/télécoms. L’enquête menée par le cabinet T-Ventures auprès de 155 entreprises enregistrées et actives dans 10 secteurs (Cotonou : 79% et d’Abomey-Calavi : 21%) a permis de noter les effets de la pandémie sur les activités des PME/PMI.
Les effets de la crise « se manifestent principalement par trois facteurs : une réduction significative de la clientèle, l’annulation de commandes ou le report de contrats et la difficulté d’importer/exporter ».
61% des entreprises affirment avoir été affectées par la crise et 32% le sont partiellement. Pour 7% des entreprises, la crise n’a aucune conséquence sur leurs activités. Par ailleurs, 19% des entreprises interviewées par le cabinet T-Ventures « à volontairement cesser leurs activités afin de se prémunir de la crise » à cause des mesures de distanciation.
50 % des entreprises concernées étant jeunes (créer au cours des cinq dernières années), elles restent vulnérables et face à cette crise sanitaire « leur santé financière est encore plus à l’épreuve ».
L’enquête du cabinet T-Ventures s’est aussi intéressée aux mesures d’accompagnement souhaitées par ces entreprises. 72% des entreprises secteurs confondus affirment « avoir besoin d’une forme d’assistance afin de survivre dont l’accès à une subvention financière, l’accès à un crédit à un taux préférentiel, le différé des impôts dus, les opportunités d’affaires locales, et les exonérations d’impôts/CNSS ».
Mesures d’intervention d’urgence
Pour l’économiste et associée-gérante du cabinet T-Ventures Yacine Bio Tchané, « il est primordial que les opérateurs économiques et commerçants soient en bonne santé et qu’ils continuent de générer des recettes, de s’approvisionner en intrants et de continuer à honorer leurs engagements vis-à-vis de leurs partenaires que sont les employés et prestataires ».
De l’analyse découlant des résultats de l’enquête, le cabinet T-Ventures propose 10 mesures d’interventions les plus urgentes qui sont :
1. Un moratoire jusqu’à juin 2020 inclus sur le paiement des impôts, taxes et cotisations pour les PME/PMI, commerçants et artisans qui sont à jour dans leurs déclarations au 31 décembre 2019 ;
2. La subvention de la charge salariale pour une période de 03 mois aux entreprises ne pouvant pas financer le redéploiement de son personnel en chômage technique ayant une existence juridique de plus de 03 ans et qui sont à jour dans leurs déclarations au 31 décembre 2019 ;
3. L’apurement des arriérés aux entreprises dans les secteurs les plus touchés par la crise, notamment : l’industrie hospitalière (hôtellerie, tourisme et restauration), l’agro-alimentaire et l’industrie, le commerce et le numérique/les télécoms ;
4. La mise en application par les institutions de crédit les directives de la BCEAO : des taux d’intérêt proportionnels au nouveau taux directeur de 2.5%, le report de crédits de 03 mois renouvelables une fois sans charge d’intérêt, ni frais, ni pénalités de retard aux entreprises qui le sollicitent ;
5. Le renforcement de la fibre optique afin d’améliorer la connectivité et la révision à la baisse de la grille des frais téléphoniques et d’Internet au regard d’un accroissement de l’usage du téléphone mobile et pour favoriser le télétravail, booster le marketing et la communication digital, et promouvoir la formation/l’apprentissage à distance ;
6. Le maintien du calendrier des marchés publics pour le trimestre dans les secteurs concernés afin de permettre aux entreprises locales de maintenir des flux de trésorerie ;
7. La création d’un fonds d’urgence de soutien aux PME/PMI ;
8. La dotation du Fonds d’aide à la solidarité nationale de fonds affectés pour la prise en charge des artisans et commerçants de l’informel atteints par la pandémie sur le plan alimentaire et sanitaire pour une période de trois mois et le don de kits d’urgence médicale aux femmes comprenant 03 masques, du paracétamol, un désinfectant, des vitamines, du Vick’s et des images des mesures de protection contre la pandémie en français et langue locale ;
9. La revue des chaînes d’approvisionnement en faisant un usage des transports publics pour qu’ils servent à ramener les produits des jardins/champs/fermes plutôt que de laisser les commerçants se déplacer à travers plusieurs communes pour s’approvisionner ;
10. La promotion des paiements via porte-monnaie électronique. Toutefois malgré les incitations pour favoriser les transactions mobiles, 48% des répondants ne font pas un usage plus accru des services financiers digitaux principalement parce qu’ils estiment que ces services ne sont pas pratiques (55%), qu’ils ne disposent pas de porte-monnaie électronique (17%) ou que ces services ne sont pas fonctionnels pour la plupart du temps (13%). Il est donc opportun qu’une campagne de communication menée par le gouvernement et les GSM amène à un changement de comportement.
L’économiste Yacine Bio Tchané invite par ailleurs au respect des mesures d’hygiène et les gestes de barrière.
« Acquittons-nous de nos obligations fiscales, administratives et sociales dans la mesure du possible car l’économie doit continuer de tourner. Et enfin, partageons de notre temps et de nos ressources pour venir à bout de cette pandémie », conseille-t-elle.
A.A.A
www.24haubenin.bj ; L'information en temps réel