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Situation politique nationale

« Le chef de l’Etat a d’autres préoccupations que la volonté des soutiens politiques » (Mathias Hounkpè)




Invité sur l’émission Zone Franche de Canal 3, ce dimanche 12 août 2018, le politologue Mathias Hounkpè a donné son avis sur la situation politique du pays notamment la charte des partis politique et la loi portant code électoral en étude au parlement. Mettant l’accent sur le défi futur du pays, il apprécie la gestion du chef de l’Etat et les débats politiques à l’Assemblée nationale.

Depuis quelques mois, plusieurs acteurs politiques donnent leur appréciation sur la gestion du pays par le chef de l’Etat, sa collaboration avec les députés surtout ceux du Bloc de la majorité parlementaire qui reste un bloc dur pour l’accompagner dans ses actions. Mathias Hounkpè n’a pas fait autrement. « J’ai eu le sentiment que le chef de l’État a trouvé que c’était important de maintenir un bloc pour le soutenir. C’est la première fois qu’on a deux blocs qui tiennent ». Son appréciation sur la situation à l’Assemblée nationale, reste particulière puisque selon lui, tout au début du mandat du chef de l’Etat, il y a eu des députés qui ont soutenu ses actions. Mais ce qui s’est passé après est relatif au rejet de la révision de la constitution. « Les blocs se sont constitués et ont laissé des visions opposées. Au début, il n’y avait pas eu de résistances bien que le bloc existait de fait. Il a été formalisé avec la révision de la constitution », estime-t-il. Le politologue explique que « le chef de l’Etat voulant bien gérer a besoin de soutien au parlement. Et un chef qui veut opérer des réformes a besoin d’une majorité qui tienne. Une majorité circonstancielle n’est pas profitable puisque c’est bien coûteux. Pour le moment, le bloc tient et il faut attendre au lendemain des législatives prochaines pour savoir ce qui en est ». Néanmoins, il estime que ce sera difficile de maintenir le bloc au moment de positionner les gens sur les listes et cela ne fragilisera pas non plus la gouvernance. M. Hounkpè explique par ailleurs que « c’est le président qui détient les moyens de séduction pour que les députés restent avec lui. Il détient la politique de la carotte et du bâton. Si vous êtes députés dans le bloc de la majorité et vous estimez qu’en le quittant, il y a un bâton contre vous, il est important d’y rester. Si vous avez une fois géré les affaires par le passé, il y a toujours quelqu’un contre vous, soit objectivement ou non. Il y a des gens qui ont été sauvés de manière spectaculaire hier et qui ne peuvent pas se retourner contre le président Patrice Talon ». Il est clair que le chef de l’Etat, selon son mode de fonctionnement ait des soutiens sans difficultés. Pour le politologue, le chef de l’Etat ne se détourne pas de ses objectifs. Il va où il a envie d’aller. « J’ai l’impression que c’est son mode de fonctionnement qui est ainsi. Il maintient sa force, quand il veut aller dans une direction, même si cela doit être dur. C’est la personnalité de la personne ». Encore que pour lui, « le chef de l’Etat a d’autres préoccupations que la volonté des soutiens politiques ».

Les situations de fait

Selon le politologue, « si vous n’êtes pas sûr d’être réélu, il vaut mieux aller avec le chef de l’État que d’être contre lui ». Le soutien maquillé ou non des députés au chef de l’Etat ne l’empêche pas de faire son travail. Il a besoin selon Mathias Hounkpè, de résultats et non de sincérité. « La sincérité aurait à l’aider et réduirait des coûts pour lui. Mais, il n’a pas besoin de leur sincérité ou non s’il veut garder sa ligne de réformes. Suivant l’histoire du pays, il peut avoir des gens contre lui à tout moment. « Le chef de l’État a des échéances et des résultats de court terme. Seulement qu’il ne peut pas gérer avec des résultats de court terme. Il a besoin des résultats de long terme et de court terme pour sa gestion », indique-t-il.
Pour l’invité de l’émission zone franche, « le bloc constitué à l’Assemblée est un bloc solide qui peut avoir au chef de l’État des acquis ». Aussi, dira-t-il qu’en dehors de lui, « il y a certains qui sont des personnalités politiques qui ont besoin aussi de leur force pour consolider leurs acquis, tels que Boni Yayi et Ajavon. Mais, leur groupe va souffrir du même problème que celui de la majorité à l’approche des élections ».
Appréciant la situation relative à la levée de l’immunité parlementaire, le politologue pense que « la menace de levée de l’immunité était sur le tapis depuis. Et ce, jusqu’à ce que le rejet de la constitution ne survienne. Lorsque la proposition a été rejetée, on a compris qu’il n’y a plus rien qui les unit ». Mais pour Mathias Hounkpè, « cette menace est très faible puisque nous sommes proches des élections. Le bloc de la majorité a plus de fragilité puisque, c’est le bloc dont le maintien compte plus cher. Le bloc de la majorité voudra revenir à la prochaine législature mais, il y a aura des gens prêts du chef de l’État qui voudront aussi être positionnés. Ce qui va créer sûrement des dissidences ». Ce qui est sûr selon lui, est que le chef de l’État n’aura plus besoin de ce bloc à un moment donné. « Le maintien dépendra de la popularité sur le terrain. Pour lui, maintenir un ancien ou positionner un nouveau, n’est pas la préoccupation du chef de l’État puisque son objectif sera plus, d’avoir la majorité à l’Assemblée », affirme-t-il. Il pense que « la politique du chef de l’Etat serait beaucoup plus la réalisation de la majorité future que celui qu’il a maintenant pour réussir ses réformes ».
Pour le combat sur le terrain, le politologue estime que contrairement à ce qui s’est passé ces dernières années sous le régime précédent, mais confie que « jusque-là, je ne voit pas le chef de l’Etat sur le terrain entrain de battre campagne pour ces députés, mais il mettra suffisamment les moyens ».

La situation du parlement

Sur la question des réformes en cours à l’Assemblée nationale en ce qui concerne le code électoral, le politologue apprécie point par point. D’abord, il dit que le coût est très élevé et inutilement introduit. « J’ai toujours été contre le moyen de sélectionner les candidats par rapport à leur moyen financier. Ce qui est important est l’idée de gérer la cité. Ce qui se passe est qu’il y a une catégorie de personnes qui sont destinées à être candidats. Lorsque vous prenez des mesures pour réduire le nombre de partis politiques, ce n’est plus possible de faire la sélection par rapport au coût », estime-t-il. Il pense que si la proposition est soutenue par le bloc de la majorité, cela passera. Mais confie que « c’est extrêmement dangereux de conditionner la candidature par le coût. Ce n’est pas le coût qui est le problème puisqu’il y a des pays où il n’y a pas de caution et le nombre de candidatures ne dépasse pas une dizaine. Il faut régler les problèmes selon les maux et non la circonstance et en rajouter ». Les lois doivent selon le politologue être impersonnelles et ne visées personne. « Les acteurs politiques doivent faire attention puisque des personnalités politiques sont parfois visées par des propositions. Il faut faire attention à ce que les gens perçoivent que la loi vise telle ou telle personnalité politique », implore-t-il. Quant au quitus fiscal, l’invité pense qu’il ne faut pas impliquer le directeur général des impôts à la question politique. Pour lui, « il doit juste constater que la personne est à jour vis-à-vis du fisc. C’est bien que le débat soit fait. Il faut qu’il y ait des conditions comme voies de recours pour ceux dont les demandes de quitus seront rejetées ».
La question du quota n’est pas aussi bien appréciée par le polito « si on a pas les moyens pour contrôler le coût des élections, le plafond instauré est inutile. Si vous mettez en place le mécanisme de réduction des listes, pourquoi instaurer une caution ? », se demande-t-il. Sinon que le choix des 15% est extrêmement élevé de son point de vue puisque même avec les 5%, il ne peut pas avoir plus de cinq listes. « Il se peut qu’une liste réunissant les 15%, prenne tous les députés dans une autre zone où les populations ne se retrouvent plus après dans ceux qui seront élus. C’est risqué de mettre ce seuil à 15%, » martèle-t-il. En ce qui concerne le cas des anciens présidents qui doivent perdre leur statut une fois candidat, Mathias Hounkpè, dira : « Je ne connais pas un pays où on interdit aux anciens présidents de participer à l’animation de la vie politique du pays. Je crois qu’il faut être prudent et ne pas se laisser détourner par des choses bizarres. On veut se distraire et entraîner des polémiques qui n’avantagent pas ». Ce qui selon lui, vous donne le droit de participer à la gestion de la cité est votre statut de citoyen. Ainsi, « le statut d’un ancien chef d’état n’a rien à voir et n’influence en rien la situation du pays », indique-t-il. Quant à la charte des partis, il faut qu’on incite les partis à aller vers une organisation interne purement démocratique. Néanmoins, il laisse entendre : « Je ne connais pas de pays où on a pu régler totalement le financement des partis politiques ».
Il n’a pas manqué de donner son appréciation sur les points relatifs à l’amendement constitutionnel. Bien qu’il apprécie les aspects mis en exergue, il se dit frustrer des arguments avancés par ces porteurs.
L’autre sujet qui n’a pas été laissé pour compte est le retrait du droit de grève qui, selon lui, ouvre la porte à l’interdiction dans d’autres secteurs. « C’est extrêmement dangereux de faire cette option. Il faut qu’on ne se laisse pas détourner par des situations conjoncturelles qui nous empêchent de maintenir le socle dont nous avons hérité », souligne-t-il.
Giscard AMOUSSOU

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