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La Société Béninoise de Cancérologie (SOBECAN) a tenu, ce jeudi 25 octobre 2018, à la salle de l’Institut des Sciences Biomédicales Appliqués (ISBA), sa deuxième journée scientifique sur le thème : « Diagnostic des cancers au Bénin ».
La cérémonie officielle d’ouverture a été présidée par la conseillère technique à la médecine hospitalière du ministre de la santé, en présence de plusieurs acteurs du secteur. Au cours de ladite journée, diverses communications et échanges ont eu lieu sur différents angles du thème.
La conseillère technique à la médecine hospitalière du ministre de la santé s’est réjouie de la tenue effective de la deuxième journée scientifique de la SOBECAN. Selon elle, cette journée va permettre une fois encore de mener des réflexions pour trouver des voies et moyens pour la lutte contre les cancers au Bénin. Elle a fait part de la volonté du ministère de la santé à soutenir les actions de la SOBECAN.
Ainsi, plusieurs communications ont été présentées au cours de ladite journée. La première a été présidée par le Professeur Kofi Mensa Savi de Tovè sur « L’imagerie des cancers au Bénin ». Il a d’abord procédé à une épidémiologie des cancers. Selon le professeur, la prise en charge des cancers au Bénin devrait être multidisciplinaire intégrant plusieurs corps du secteur de la santé. « L’imagerie étant essentielle, les radiologues sont beaucoup plus indispensables et c’est ce qui témoigne leur présence dans les différents stades de la maladie », a-t-il affirmé. L’incidence des cancers sur la plan national renseigne le professeur est plus forte au niveau des pays développés que des pays sous-développés.
Au Bénin, ces incidences sont estimées en 2018 à environ 8.000 cas et la mortalité est d’environ 6.000. A ce niveau, il a souligné le problème de la notification des cas dans notre pays.
Les cancers les plus fréquents au Bénin sont les cancers des seins, de foi, du col et de la prostate avec une prédominance du cancer des seins. Pour le professeur Savi de Tovè, il urge de lutter contre ces formes de cancers car selon les estimations, en 2030, il y aura 12 000 cas de cancers au Bénin.
Cette lutte informe-t-il va viser premièrement les facteurs favorisant les cancers tout en procédant au dépistage.
Dans le cas de la présence de la maladie, il faut alors faire le diagnostic précoce afin de mettre en œuvre le traitement avec tous les moyens possibles pour aboutir à la guérison.
L’imagerie annonce le communicateur, va jouer un rôle à toutes les étapes : dépistage, diagnostic, bilan d’extension, évaluation thérapeutique.
ll a procédé à une classification des moyens de l’imagerie. Regroupés en trois types, il s’agit de : l’imagerie morphologie avec la radiologie, l’échographie, TDM, l’IRM, TEP-SCAN, l’imagerie fonctionnelle et enfin moléculaire.
En expliquant le rôle de ces imageries, il a notifié que le Bénin dispose de la Radiographie, l’échographie mais n’a aucun mammographie en public.
Le pays dispose de 06 scanners et quant à l’IRM, il n’y a qu’une seule machine. Aussi, a-t-il relevé qu’il n’y pas de TEP, ni de table de radiologie interventionnelle. En ce qui concerne le personnel humain, c’est-à dire les radiologues, il y en a 16 au plan national soit 12 à Cotonou et 04 à Parakou. Or d’après l’OMS, il faut 1 radiologue pour 50 000 habitants donc 220 radiologues pour le Bénin. Parmi les 16 radiologues, 10 sont dans le secteur public et il faut noter qu’il n’y a aucun radiologue spécialiste dans la morphologie.
Ces moyens d’imagerie dont disposent le Bénin, vont permettre de lutter contre le cancer avec pour première cible celui du sein.
Que retenir du dépistage des cancers au Bénin
Concernant le dépistage du cancer du sein, c’est surtout la palpation qui est réalisée. A ce stade, le communicateur, propose de réaliser des échographies sous formes de dépistage. Selon lui, l’échographie est sensible pour les femmes jeunes et les seins denses. « On sait que le cancer de seins survient plus tôt chez la femme noire et que les femmes noires ont des seins le plus souvent plus denses ».
Le Professeur notifie qu’il y a encore des efforts à faire dans le cadre du dépistage gastro hépatocellulaire. Quant au cancer du côlon, il n’y a pas de dépistage au Bénin.
« Le radiologue est présent tout au long de la maladie », a-t-il martelé. Pour ce dernier, il faudrait un équipement diagnostic de qualité et adapté à la prise en charge des cancers, l’introduction d’imagerie interventionnelle, l’augmentation du nombre de radiologue et l’accès des patients aux examens d’imagerie et enfin promouvoir la prise en charge multidisciplinaire.
D’autres communications sur « l’apport de l’imagerie dans la prise en charge du cancer » et « la contribution de la médecine nucléaire dans le diagnostic des cancers » ont été présentées respectivement par Dr Sonia Adjadohoun et le Président national des hôpitaux, Kuassi Marcellin Amoussou-Guenon.
Akpédjé AYOSSO (Stag.)
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