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Le bilan des trois années de gestion de l’équipe rectorale est attractif et très clair. De la réforme des inscriptions à la construction des infrastructures, le rendement est meilleur. Depuis 2012, tout est en chantier, le recteur Brice SINSIN a tout repris à zéro et a tout achevé en un temps record. La chose la plus inédite qu’aucun enseignant, ici à l’université, ne peut jamais oublier est la construction de la ‘’Doctrine’’, la maison de l’enseignant. Il est aimé de tous et c’est d’ailleurs pour ça qu’il a travaillé sur fond de confiance et obtenu des résultats élogieux. Mais tous ces efforts restent vains face au mal du harcèlement sexuel qui s’est véritablement enraciné dans les relations entre les enseignants et les apprenants.
Madou Gabin HOUNSA/Le Grand Matin
Le harcèlement sexuel continue de dicter sa loi à l’Université d’Abomey-Calavi à la barbe de l’équipe rectorale dirigée par Brice SINSIN. Au vu de son bilan élogieux à travers ses actes à l’Université d’Abomey-Calavi, il a été reconduit pour un second mandat. Malgré tous ces efforts, les étudiantes continuent de vivre les affres de certains de leurs enseignants, vicieux et avides de désirs sexuels. L’échec des étudiantes est la conséquence immédiate de leur refus d’assouvir leurs pulsions sexuelles selon les personnes qui reconnaissent l’existence du phénomène sur le campus d’Abomey-Calavi. L’abandon des cours ou encore le changement de faculté ou d’établissement sont autant d’autres conséquences qui découlent de ce mal qui gangrène le système universitaire. C’est le cas de mademoiselle Mélanie qui a dû quitter le campus pour s’inscrire dans un établissement privé à Cotonou. Beaucoup d’autres étudiantes se sont retrouvées dans la même situation. Selon, une autorité rectorale interviewée dans ce dossier, c’était un cas dramatique, mais malheureusement, la fille l’a caché. Elle a carrément abandonné les études à cause de cela. Le professeur a été rappelé à l’ordre et mis en garde. Le cas a été résolu à l’amiable mais dans la fermeté. Il conclut en nous faisant comprendre que ses amitiés avec les enseignants ne peuvent se consolider que lorsqu’ils ont de bonnes pratiques. Les autres conséquences du phénomène sur les jeunes apprenants sont des troubles psychosomatiques, une possible dépression nerveuse, de l’anxiété, un sentiment de culpabilité. Dans tous les cas, la force coercitive du harcèlement et surtout l’influence de cette pratique dans les différentes facultés, contraignent les étudiantes à abandonner les études ou à aller dans d’autres facultés. Les victimes qui s’opposent aux enseignants harceleurs connaissent des échecs massifs dus aux mauvaises notes. Elles restent pour la plupart traumatisées. Même si la dignité des étudiantes victimes de harcèlement sexuel est préservée parfois, le harcèlement impacte sur leur statut social et leur confiance en elles-mêmes. C’est avec beaucoup de vigueur et d’enthousiasme que les personnes enquêtées dans le cadre de notre article désignent les conséquences pour ces filles actrices des transactions sexuelles. « Elles auront une réussite brillante mais elles ne seront disposées à faire valoir leurs capacités intellectuelles car elles n’en n’ont pas » dit un enseignant du département de Psychologie. Cependant, elles peuvent aussi être des étudiantes qui se donnent corps et âme à leurs études pour pouvoir réussir. Mais la pauvreté, le manque de confiance en soi et la crainte de l’enseignant peut être des facteurs motivants son consentement. Elles ne sont pas seulement touchées par la mise en cause de leur formation mais aussi par l’exposition de leur sexualité à des maladies sexuellement transmissibles. Pour les professeurs harceleurs, les conséquences sont plus morales que cliniques car même s’ils s’exposent aux maladies sexuellement transmissibles, ils risquent de ternir leur image mais aussi de déstabiliser l’équilibre du monde universitaire. Ces enseignants sont donc souvent exposés au renvoi par le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique suite à des plaintes des victimes. Ils deviennent la risée des étudiants et tout signe de respect envers ce dernier disparaît. Les apprenants n’ont plus d’égards pour leurs maîtres et professeurs, et de plus en plus, l’autorité de l’enseignant s’effrite. Même si à l’heure actuelle aucun cas D’harcèlement n’a été relayé à l’autorité. La vie conjugale de ces enseignants friands de jeunes étudiantes peut être aussi détruite dans le cas où leurs compagnes sont informées de leurs actes. Les enseignants dans le second cas sont des personnes qui courent surtout le risque de perdre leurs foyers et leur honneur avec. Pour la société universitaire, ils seront considérés comme des déviants mais ne peuvent être soumis qu’à des punitions mentales qui peuvent cependant laisser des séquelles psychologiques à ces derniers. Les enseignants qui adoptent surtout la transaction sexuelle qui leur donne pour rôle la falsification des notes sont les plus exposés au risque. Car ils sont obligés de changer les notes qui ne sont pas justifiées. Les transactions sexuelles sont plutôt nourries par la perversité des enseignants, les ambitions démesurées des étudiants démarcheurs qui utilisent leurs camarades étudiantes comme appât et l’amour du gain facile des étudiantes qui ne cherchent pas à réussir par leur propre travail. Les enseignants fraudeurs encours le risque d’être immédiatement relevés de leur fonction en cas de découverte de leurs actes. Ils sont aussi soumis au même problème de perte de leur foyer s’ils sont mariés et aussi le respect des étudiants et de leurs collègues.
Des solutions urgentes pour sauver le genre des griffes d’enseignants vicieux
Pour que l’Université d’Abomey-Calavi rayonne et que les efforts du recteur Brice Sinsin soient plus visibles, des solutions urgentes doivent être trouvées. Les autorités rectorales doivent veiller à ce que les étudiantes se sentent en sécurité en sachant qu’elles peuvent se plaindre et avoir gain de cause en cas de harcèlement. Il faut que ces autorités parviennent à mettre en garde les auteurs du harcèlement sexuel quel que soit le statut de ces derniers et donner ainsi une protection aux victimes.
L’existence de l’assistante sociale sur le campus d’Abomey-Calavi doit être connue par tous les étudiants. Elle doit mettre en place un moyen de communication actif afin d’informer les étudiants-es sur sa présence et son rôle sur le campus. Elle est appelée à faire le travail pour lequel elle est payée avec détermination. Il faut aussi instaurer un dialogue entre les enseignants et les étudiants sur cette problématique. Il est possible de créer des journées pour que l’assistante sociale puisse inviter des spécialistes pour faire des présentations sur des expériences de répressions sur le sujet, la loi sera vulgarisée et la parole donnée aux acteurs de l’université pour chercher des solutions endogènes au phénomène. On note au Bénin une pluralité d’ONG en matière de protection et de prise en charge des victimes des violences faites aux femmes. Ces ONG ont véritablement un rôle important à jouer dans la prestation de services d’assistance aux femmes victimes de violence, car leurs services sont plus accessibles que ceux des institutions publiques. Il importe que ces ONG interviennent plus à l’Université d’Abomey-Calavi afin de permettre aux étudiantes de se sentir protégées et de connaître leurs droits.
Ces ONG doivent vulgariser les textes de loi en vigueur car, il est nécessaire de développer des stratégies pour une meilleure connaissance de ces lois par les populations. Pour ce faire, il faut mettre en place un mécanisme de diffusion des textes de loi relatifs aux droits des femmes et spécialement celui du harcèlement sexuel. A cet effet, il convient de les traduire en image et de développer les programmes de vulgarisation desdits textes en y associant les hommes. Il faut que les diffusions de ces images soient faites sur les campus en présence des enseignants-es et des étudiants-es. Il faudrait aussi que ces ONG joignent aux multiples discours des actions concrètes allant dans le sens de la protection des victimes et d’un appui judiciaire et psychologique. Le gouvernement doit assurer l’efficacité de la panoplie des institutions mises en place pour promouvoir les femmes au Bénin. Il faut que ces institutions soient dotées de personnel qualifié et disponible. Il importe d’instaurer un corps de contrôle dans ces institutions afin que le personnel soit actif et rende le service pour lequel il est payé. Les victimes doivent être préparées psychologiquement et mises dans des conditions leur permettant de dénoncer les auteurs du harcèlement sexuel. Les autorités judiciaires doivent mettre l’accent sur l’orientation et l’écoute attentive des victimes. Elles doivent veiller à ce que les lois votées contre ce phénomène soient appliquées sans aucun changement. Il ne doit pas y avoir de favoritisme ou de corruption dans l’application de ces lois.
La lourde responsabilité du ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique
Le ministère doit étendre l’espace de vulgarisation des textes de loi au milieu universitaire, y compris les actions de prise en charge des victimes de VBG menées par les centres de promotion sociale. Il faudrait aussi organiser des émissions interactives sur les chaînes de radio diffusion et de télévision pour amener les enseignants à parler du mal. Ces émissions doivent être organisées en collaboration avec les autorités rectorales. La justice doit être aussi impartiale en matière de mise en œuvre des sanctions relevant de la loi pour les auteurs de harcèlement sexuel en milieu universitaire. Il ne doit pas avoir du favoritisme en ce qui concerne l’application de la loi. La corruption est un phénomène qui ne doit pas exister en matière de juridiction.
Eviter à tout prix d’être une proie facile
Les étudiantes doivent s’habiller de manière à protéger entièrement leur corps afin de ne pas donner d’éventuelles idées de séduction aux enseignants. Elles doivent savoir que seul le travail bien fait paie. Les responsables syndicaux doivent mettre en place un comité de surveillance et de protection des étudiantes qui viennent se plaindre à leur niveau. Les parents doivent veiller à l’éducation de leurs enfants et mettre un accent particulier sur la sexualité. Ils doivent créer une confidentialité entre leurs enfants et eux-mêmes pour faciliter la dénonciation des auteurs de harcèlement sexuel. Ils doivent subvenir aux besoins de leurs enfants et leur inculquer l’amour du travail bien fait pour que ces derniers ne soient pas de potentielles cibles au harcèlement sexuel ni à la transaction sexuelle qui continue de ternir les efforts élogieux du nouveau recteur.